RÉTROSPECTIVE AKIRA KUROSAWA (LES ANNÉES TOHO - PARTIE 1) • MARS-AVRIL 2016
Japon, 1946, 1h50, VOSTF
avec Susumu Fujita, Setsuko Hara, Denjiro Okochi
NUM • VERSION RESTAURÉE
INÉDIT
avec Susumu Fujita, Setsuko Hara, Denjiro Okochi
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Au début des années 1930, à Kyoto, Yagihara, professeur d’université aux idées progressistes, est démis de ses fonctions. Un groupe d’étudiants prend sa défense, et Yukie, la fille de Yagihara, tombe amoureuse de l’un d’entre eux. Au centre de Je ne regrette rien de ma jeunesse, brille Setsuko Hara, l’une des actrices les plus populaires de l’histoire du cinéma japonais, récurrente chez Mikio Naruse et Yasujiro Ozu.
"De l’enthousiasme à la mélancolie, Je ne regrette rien de ma jeunesse suit une partition contrastée, où l’espoir d’un lendemain pacifié dialogue avec le souvenir d’un hier radieux. Par la grâce d’un thème musical répété, le film semble hanté par son ouverture, pique-nique joyeux sur le mont Yoshida, où la bonne humeur d’un groupe d’amis est soudainement troublée par l’irruption de coups de fusils et la découverte d’un corps sous les herbes. Voilà « la tempête du fascisme qui menace » annonce Noge, embarquant le récit sur des rails plus sombres.
Dans ce beau prologue champêtre, Kurosawa témoigne de sa maîtrise visuelle, saisissant en quelques traits la fougue éphémère d’un après-midi ensoleillé. Son art du montage éclate pleinement dans une course-poursuite entre Yukie et ses prétendants, où alternent gros plans et travellings à travers les feuillages. Il se montre également capable de transitions audacieuses, comme lorsqu’il glisse en un raccord de 1933 à 1938 : à un chant de révolutionnaires titubants et déçus (« Comme ils sont tristes les jours passés ») succède une troupe de soldats marchant au pas et braillant des paroles martiales. D’autres moments forts ponctuent le film, notamment dans sa dernière partie, où Kurosawa puise visiblement son inspiration du côté russe, fouillant la terre et les rizières avec un souffle lyrique proche d’Eisenstein. Si Je ne me regrette rien de ma jeunesse n’est pas exempt de maladresses et de ficelles mélodramatiques, il ouvre chez le cinéaste une veine faste et singulière, qui culminera bientôt avec des réussites majeures, dont L’Ange ivre sera le premier jalon." Gildas Mathieu, Critikat
"De l’enthousiasme à la mélancolie, Je ne regrette rien de ma jeunesse suit une partition contrastée, où l’espoir d’un lendemain pacifié dialogue avec le souvenir d’un hier radieux. Par la grâce d’un thème musical répété, le film semble hanté par son ouverture, pique-nique joyeux sur le mont Yoshida, où la bonne humeur d’un groupe d’amis est soudainement troublée par l’irruption de coups de fusils et la découverte d’un corps sous les herbes. Voilà « la tempête du fascisme qui menace » annonce Noge, embarquant le récit sur des rails plus sombres.
Dans ce beau prologue champêtre, Kurosawa témoigne de sa maîtrise visuelle, saisissant en quelques traits la fougue éphémère d’un après-midi ensoleillé. Son art du montage éclate pleinement dans une course-poursuite entre Yukie et ses prétendants, où alternent gros plans et travellings à travers les feuillages. Il se montre également capable de transitions audacieuses, comme lorsqu’il glisse en un raccord de 1933 à 1938 : à un chant de révolutionnaires titubants et déçus (« Comme ils sont tristes les jours passés ») succède une troupe de soldats marchant au pas et braillant des paroles martiales. D’autres moments forts ponctuent le film, notamment dans sa dernière partie, où Kurosawa puise visiblement son inspiration du côté russe, fouillant la terre et les rizières avec un souffle lyrique proche d’Eisenstein. Si Je ne me regrette rien de ma jeunesse n’est pas exempt de maladresses et de ficelles mélodramatiques, il ouvre chez le cinéaste une veine faste et singulière, qui culminera bientôt avec des réussites majeures, dont L’Ange ivre sera le premier jalon." Gildas Mathieu, Critikat
Séances
mercredi 16/03 20:30 - - lundi 21/03 18:15 - - jeudi 24/03 18:15