Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

CYCLES ET RÉTROSPECTIVES

Kertu


de Ilmar Raag



CINÉMA D'HIER ET AUJOURD'HUI • JANVIER-FÉVRIER 2015

Estonie, 2013, 1h37, VOSTF
avec Mait Malmsten, Ursula Ratasepp, Leïla Säälik, Külliki Saldre, Peeter Tammearu
NUM • SORTIE NATIONALE

Kertu
À trente ans, la douce et fragile Kertu connaît son premier émoi amoureux. Son père, autoritaire et protecteur, fait tout pour l'écarter de Villu, un marginal aimant l'alcool et les femmes... Ilmar Raag excelle dans la précision avec laquelle il chronique une histoire d’amour contrariée par une petite communauté estonienne étouffante.

"Après s’être fait connaître en France avec le plaisant mais atone Une Estonienne à Paris, le réalisateur estonien Ilmar Raag revient dans son pays natal pour une œuvre intimiste et solaire autour d’une jeune trentenaire, Kertu, vivant un peu à l’écart de la communauté villageoise de l’île de Sareema (...) Là où Kertu est certainement le plus convaincant, c’est d’ailleurs dans cette manière de laisser éclore en la jeune femme l’affirmation d’un libre-arbitre et le désir d’une venue au monde qu’on lui refusait jusqu’ici. En ce sens, l’arrière-plan du film est loin d’être anodin : alors que la chaleur estivale écrase les paysages ruraux, exaltant par la même occasion la sensualité malhabile de Kertu, la réalisation d’Ilmar Raag pose la question d’une mise en espace où l’horizon offre des perspectives inattendues. La symbolique pourrait sembler un peu facile si le dispositif ne servait qu’à river le personnage aux intentions de départ. Seulement, par touches subtiles dans le choix des cadres et le montage, le réalisateur nourrit son récit de suspensions propices à l’émancipation de son héroïne."
Clément Graminiès, Critikat

"Aucune mièvrerie : dans le décor faussement idyllique de la petite île, cette histoire d'amour déchaîne, au contraire, l'intolérance d'une communauté repliée sur elle-même et la violence d'un père tyrannique. Les flash-back sur la nuit de la rencontre apportent une douceur presque onirique au climat de tension permanente, et les scènes les plus risquées sont empreintes d'une rare délicatesse. Kertu doit beaucoup à la composition sidérante de son actrice principale. Par son sourire éclatant, par un simple regard qui, soudain, s'illumine, Ursula Ratasepp rend crédible la métamorphose d'une fille mal-aimée en femme épanouie. "
Samuel Douhaire, Télérama

"De retour dans son pays natal, Ilmar Raag est clairement plus en prise avec la réalité qu’il ne l’était en filmant Jeanne Moreau dans un appartement parisien. Il a installé sa caméra sur l’île de son enfance, Saareema, pour mettre en scène l’histoire d’amour improbable entre une femme de 30 ans jugée simplette et un ivrogne atteint d’un cancer. Tous les éléments du mélodrame sont en place, mais Raag évite la facilité en préférant les ellipses et les silences aux grands discours. Au passage, il livre une réflexion intéressante sur l’insularité et ses effets pervers, notamment la promiscuité sociale et sexuelle à l’origine du mal-être des personnages. "

Christophe Narbonne, Première

Séances

Vendredi 13/02 20:30
Dimanche 15/02 18:30
Mercredi 18/02 18:30
Jeudi 19/02 20:30
Dimanche 22/02 16:30


> Kertu est aussi programmé au cinéma le Concorde du 4 au 17 février 2015 et à partir du 18 février 2015, dans le réseau SCALA (Salles de Cinéma Associatives de Loire-Atlantique).