Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

L'ATALANTE


de Jean Vigo



PROGRAMMATION FÉVRIER 2007

France, 1934, 1h29
Avec Michel Simon, Jean Dasté, Dita Parlo, Gilles Margaritis, Jacques Prévert

L'ATALANTE
Le marinier Jean a épousé Juliette, une fille de paysans de l'Oise. Ils vont vivre à bord de leur péniche "l'Atalante" des moments de bonheur et des moments de tristesse. L'équipage se compose d'un mousse et du père Jules, inénarrable personnage qui vit au milieu de ses chats. Mais Juliette, après la rencontre au bal musette d'un jeune camelot, quitte le navire. À bord de "l'Atalante" c'est la consternation jusqu'au moment où Jules s'en mêle. Premier et unique long-métrage de Jean Vigo qui mourut quelques jours après la réalisation du film qu'il ne vit jamais.

« Ce film est l’unique long-métrage réalisé par Jean Vigo, jeune auteur marqué par une enfance difficile (il est le fils de l’anarchiste Almereyda), à la santé délicate, au lyrisme d’écorché vif. Trois petits films plein de verve l’avaient fait connaître : À propos de Nice, Taris et Zéro de conduite. Ce dernier, une évocation sans fard de la routine d’un lycée-caserne, riche de notations autobiographiques, avait été interdit par la censure. Le producteur conservera sa confiance à Vigo pour la réalisation de L’Atalante. Sur une trame assez lâche, le cinéaste broda des variations très personnelles, à base de digressions picaresques (le personnage du père Jules, qu’on croirait sorti d’un roman de Céline ou de Cendrars), de suggestions réalistes (la dure condition des mariniers, le spectre du chômage), de féerie incrustée dans le quotidien (la scène de la guinguette, le vol du sac à main, les facéties du camelot-poète). Il en résulte un équilibre rare de tous les éléments du drame visuel, bien défini par l’historien d’art Élie Faure dans un texte de 1934, qui admire l’esprit d’un film "tourmenté, fiévreux, regorgeant d’idées et de fantaisie truculente, d’un romantisme virulent, bien que constamment humain". Vigo n’aura pas le temps d’apprécier l’impact de son œuvre sur plusieurs générations de cinéphiles (L’Atalante était l’un des films préférés de François Truffaut). Ce Rimbaud de l’écran mourut, à vingt-neuf ans, d’une septicémie, quelques jours après la sortie de son film, dans une version mutilée et affligée d’une mélodie incongrue chantée par Lys Gauty, Le Chaland qui passe. Il fallu attendre 1950 pour que ce joyau du cinéma français soit enfin restauré dans sa splendeur originelle. »
Claude Beylie, rédacteur en chef de L’Avant-scène cinéma



SEANCE UNIQUE

dimanche 4 février à 19h