Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

L'AVVENTURA


de Michelangelo Antonioni



PROGRAMMATION SEPTEMBRE 2006

Italie - France, 1960, 2h20, VOSTF
avec Gabrielle Ferzetti, Monica Vitti, Léa Massari, Dominique Blanchard, Renzo Ricci

L'AVVENTURA
Gloire et déclin de Clara, ex-vendeuse dans un magasin, devenue vedette de cinéma en l’espace d’un été. Le rêve, si vite réalisé, a son prix car le producteur-pygmalion exige en contrepartie la main de l’actrice. Il voudrait en faire une vraie star, mais si Clara est très belle, elle n’a néanmoins aucun talent. Après une liaison adultérine catastrophique, elle tente finalement d’acquérir son autonomie, de se libérer de son mari et de poursuivre ses vaines ambitions de comédienne…

« L’Avventura appartient à la légende de Cannes, puisque le film fut accueilli par des lazzis lors de sa projection, partageant le public en deux camps irréconciliables, toujours les mêmes : celui des anciens et celui des modernes. Que lui reprochait-on ? De laisser inexpliquée la disparition d’une jeune femme de la grande bourgeoisie romaine sur une île de la mer ionienne ? De changer de sujet en cours de route ? Son opacité, son intellectualisme ? Un peu de tout cela à la fois : la disparition, l’estompement du sens, grand indice de la modernité. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles

Rupture brutale dans les conventions du récit cinématographique, la "double disparition" qu'évoquait, à l'époque, Pascal Bonitzer dans les Cahiers du Cinéma – disparition physique et oubli dans l'esprit des personnages et des spectateurs – plonge le film dans un vide immense voulu par Antonioni. Sous les questions de ses producteurs, il s'entêtait à répondre qu'Anna doit s'effacer non seulement physiquement mais dans l'esprit de son amant et de ses amis. Antonioni décrit L'Avventura comme un "polar à l'envers", faisant allusion au fait que la victime n'est jamais retrouvée et que non seulement le crime n'est pas élucidé mais qu'il n'est même pas certain qu'il ait eu lieu. Le sens du récit est irrémédiablement perdu. La disparue fait peser sur le couple un regard indéterminable qui lui donne le sentiment perpétuel d'être épié, et explique l'incoordination de ses mouvements objectifs, quand il fuit tout en prétendant la rechercher.

SEANCES

Jeudi 31 août à 20h30
Dimanche 3 septembre à 21h
Mardi 5 septembre à 20h30
Samedi 9 septembre à 16h
Lundi 11 septembre à 20h30