HOMMAGE À MICHEL LEGRAND • JUIN - JUILLET 2019
France, 1958, 1h26, VOSTF • documentaire
NUM, version restaurée
NUM, version restaurée
Pendant 18 mois, de 1957 à 1959, François Reichenbach parcourt les Etats-Unis dans tous les sens et filme ses habitants et leurs mœurs en s’attachant à en montrer les aspects pittoresques, cocasses, burlesques, bizarres aux yeux des européens mais : "Je ne me suis jamais permis de juger". Le style du film est volontairement décousu, même si l’on y retrouve finalement les américains à tous les âges de la vie. Dans le commentaire on entend des traces - parfois des phrases entières - du commentaire originel de Chris Marker que Reichenbach a profondément modifié. Mais le commentaire principal est fourni par la mosaïque musicale de Michel Legrand, construite à l’image du film. En plus une petite chanson sur des paroles de Chris Marker.
"Volontairement la partition s’appuie sur des langages et formations à géométrie variable : de la musique symphonique, une pièce pour chœur, du jazz, une plainte pour trompette sur nappes de cordes… C’est très éclaté : une sorte de mosaïque musicale, à l’image du film, de sa vision sociale et culturelle en kaléidoscope. Pour le final, par l’orchestration et le contrepoint, je construis une longue chaîne qui réunit les principaux thèmes du film. En vérité, l’expérience a sur moi l’effet d’une révélation. Grâce à Reichenbach, je prends conscience que, en écrivant pour le cinéma, je peux faire la synthèse entre mes différentes cultures. Car la musique de film réunit tous les langages de la musique. Il n’y a pas à choisir entre baroque et bebop, ça peut être l’un puis l’autre, voire l’un et l’autre. À sa sortie, L’Amérique insolite fait forte impression. La critique salue la capacité de Reichenbach à capter le réel, une certaine vérité, celle de mœurs venues d’une autre planète : des concours de hula hoop, des rassemblements de jumeaux, humains et chiens… Mon travail est également remarqué : comme la voix off de Chris Marker est très minimaliste, la musique se substitue au commentaire traditionnel. C’était en juin 1960, en plein effervescence du cinéma français." (J'ai le regret de vous dire oui, Michel Legrand / Stéphane Lerouge, éditions Fayard)
"Volontairement la partition s’appuie sur des langages et formations à géométrie variable : de la musique symphonique, une pièce pour chœur, du jazz, une plainte pour trompette sur nappes de cordes… C’est très éclaté : une sorte de mosaïque musicale, à l’image du film, de sa vision sociale et culturelle en kaléidoscope. Pour le final, par l’orchestration et le contrepoint, je construis une longue chaîne qui réunit les principaux thèmes du film. En vérité, l’expérience a sur moi l’effet d’une révélation. Grâce à Reichenbach, je prends conscience que, en écrivant pour le cinéma, je peux faire la synthèse entre mes différentes cultures. Car la musique de film réunit tous les langages de la musique. Il n’y a pas à choisir entre baroque et bebop, ça peut être l’un puis l’autre, voire l’un et l’autre. À sa sortie, L’Amérique insolite fait forte impression. La critique salue la capacité de Reichenbach à capter le réel, une certaine vérité, celle de mœurs venues d’une autre planète : des concours de hula hoop, des rassemblements de jumeaux, humains et chiens… Mon travail est également remarqué : comme la voix off de Chris Marker est très minimaliste, la musique se substitue au commentaire traditionnel. C’était en juin 1960, en plein effervescence du cinéma français." (J'ai le regret de vous dire oui, Michel Legrand / Stéphane Lerouge, éditions Fayard)
Séances • Juillet 2019
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