Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

L'ÉTRANGE INCIDENT (THE OXBOW INCIDENT)


de William Wellman



PROGRAMMATION NOVEMBRE 2006

États-Unis, 1943, 1h15, VOSTF
Avec Henry Fonda, Anthony Quinn, William Eythe, Henry Morgan, Dana Andrews, Mary Beth Hughes

L'ÉTRANGE INCIDENT (THE OXBOW INCIDENT)
Dans le Nevada des années 1881, à la fin de la grande époque du cow-boy, quand les éleveurs traquent sans pitié tout étranger rôdant autour de leurs pâturages comme un voleur en puissance, trois hommes – un vieillard gâteux, un Mexicain et un jeune homme – sont pendus pour avoir été accusés du meurtre d’un propriétaire de chevaux, volés par eux, dit-on. Un ex-colonel sudiste dirige la patrouille qui les capture, les "juge" et les exécute au petit matin. Leurs corps à peine refroidis, les lyncheurs apprennent que l’homme présumé assassiné se porte bien et qu’aucune bête ne lui a été dérobée.


« Avec L’Étrange incident, au scénario fidèlement adapté de Walter Van Tilburg Clark, Wellman se trouva en prise directe avec un thème qu’il connaissait bien. (…) Film singulier par son message, L’Étrange incident rompait avec la tradition confortable des héros du Vieil Ouest salués dans leur bravoure par tout un peuple attendri. Dans la zone d’ombre, où furent volontairement relégués les souvenirs peu brillants d’une épopée dans laquelle la gloire épousa la stricte mesure de l’homme, Wellman tira un fait-divers parmi d’autres, de nature à forcer la réflexion sur certains visages de ce temps. (…) Son film étudiait des hommes, une société, un état d’esprit avec un regard impitoyablement accusateur qui, tout en le distinguant hautement de la masse plus ou moins anonyme de la production western, témoignait de l’existence, dans ce genre, de préoccupations morales et philosophiques non étrangères à notre temps. »
La Grande aventure du western, Jean-Louis Rieupeyrout, 1987

« William A. Wellman (1896-1975) restera surtout l’homme de cinq films, cinq westerns, réalisés entre 1943 et 1951, au soir d’une vie de réalisateur bien remplie. Cinq œuvres sobres, fortes, dépouillées de toutes fioritures inutiles, de toute violence gratuite, aux scénarios dédramatisés, aux péripéties nivelées. Cinq films creusés jusqu’à l’épure : un austère portrait du plus flamboyant héros américain, Buffalo Bill (Buffalo Bill, 1944) ; la peinture pleine de tendresse de ces femmes qui s’élancèrent à la fois à la conquête de l’Ouest et d’un mari (Convoi de femmes, 1951) ; les aventures pleines de verve de joyeux trappeurs (Au-delà du Missouri, 1951) ; la lente désintégration d’une bande de hors-la-loi pris au piège d’une ville morte (La Ville abandonnée, 1944) et, surtout, la relation sèche, monocorde, d’un de ces actes de "justice" populaire que l’on nomme du juge virginien qui l’institua, un lynchage. (…) Le film, sorti après bien des difficultés, ne rencontra aux Etats-Unis et en Angleterre qu’un succès d’estime. Cela n’alla guère mieux en France, en 1948. C’était pourtant la première fois qu’avec autant de force le cinéma américain, dans sa forme la plus populaire, le western, dénonçait aussi vigoureusement le lynchage. Dans la brèche ainsi ouverte, d’autres metteurs en scène allaient s’engouffrer. »
Claude A., Télérama



SEANCES

Samedi 11 novembre à 16h
Lundi 13 novembre à 18h30
Mercredi 15 novembre à 18h30
Dimanche 19 novembre à 16h30