CINÉMA ET SCANDALES • MAI 2015
Egypte, 1994, 2h08, VOSTF
avec Yousra, Michel Piccoli, Mahmoud Hémida
avec Yousra, Michel Piccoli, Mahmoud Hémida
Ce film historique de Youssef Chahine revenant sur le passé de son pays l'Egypte pour faire l'éloge du multiculturalisme qui le constitua à son origine, fût censuré par les islamistes lors de sa sortie en 1994. La raison en était déjà à l'époque la personnification à l'écran d'un prophète, dans ce cas Joseph, le fils de Jacob, bientôt vendu par ses frères et tombé en Égypte parce qu'il était devenu esclave. Mais sûrement, l'un des plus remarquables aspects du film tient-il au choix de Chahine de faire parler ses personnages la langue de la rue d'aujourd'hui et non celle du passé. Une manière (im)pertinente d'inscrire dans les corps des acteurs et l'expression, un lien insécable avec leur Histoire !
"C'est un film merveilleux. De ceux qu'on n'ose plus faire aujourd'hui, dans une époque désabusée où le cynisme est roi. Où le plaisir est suspect. Où l'on finit par aimer les films moins pour ce qu'ils sont que pour ce qu'ils ne sont pas. Par peur, peur d'être ému. Simplement. L'Emigré réveille ainsi la soif de connaître et la faculté d'être étonné par le monde. C'est un film qui permet de croire en l'autre et de croire au cinéma. Sans pour autant être solennel et pontifiant. Car la mise en scène se situe à hauteur des hommes, de leurs faiblesses et de leurs forces. C'est un film qui avance à visage découvert. Souriant et naïf. Innocent et malicieux.(...)Par bien des aspects, L'Emigré rappelle les grands films hollywoodiens des années 50 (La Terre des pharaons, de Hawks, par exemple, magnifique et sous-estimé), que Chahine affectionne particulièrement. En fait, L'Emigré, c'est à la fois un péplum biblique, un mélo, un film d'aventures, un film social, une fable. Le réalisateur allie les visions fantasmatiques et réalistes, mythologiques et intimistes. Bref, il donne vie à l'idée même de métissage. Preuve, s'il en fallait une, que ce grand film populaire est un hymne à la tolérance, au respect de toutes les cultures. Ce n'est pas tous les jours que le cinéma offre un tel souffle de générosité. Et, pour tout dire, de liberté".
Jean Coutances, Télérama
"C'est un film merveilleux. De ceux qu'on n'ose plus faire aujourd'hui, dans une époque désabusée où le cynisme est roi. Où le plaisir est suspect. Où l'on finit par aimer les films moins pour ce qu'ils sont que pour ce qu'ils ne sont pas. Par peur, peur d'être ému. Simplement. L'Emigré réveille ainsi la soif de connaître et la faculté d'être étonné par le monde. C'est un film qui permet de croire en l'autre et de croire au cinéma. Sans pour autant être solennel et pontifiant. Car la mise en scène se situe à hauteur des hommes, de leurs faiblesses et de leurs forces. C'est un film qui avance à visage découvert. Souriant et naïf. Innocent et malicieux.(...)Par bien des aspects, L'Emigré rappelle les grands films hollywoodiens des années 50 (La Terre des pharaons, de Hawks, par exemple, magnifique et sous-estimé), que Chahine affectionne particulièrement. En fait, L'Emigré, c'est à la fois un péplum biblique, un mélo, un film d'aventures, un film social, une fable. Le réalisateur allie les visions fantasmatiques et réalistes, mythologiques et intimistes. Bref, il donne vie à l'idée même de métissage. Preuve, s'il en fallait une, que ce grand film populaire est un hymne à la tolérance, au respect de toutes les cultures. Ce n'est pas tous les jours que le cinéma offre un tel souffle de générosité. Et, pour tout dire, de liberté".
Jean Coutances, Télérama
Séances
Dimanche 24/05 14:15
Jeudi 28/05 20:45
Dimanche 31/05 16:00
Jeudi 28/05 20:45
Dimanche 31/05 16:00
