RÉTROSPECTIVE MARLENE DIETRICH • AOÛT-SEPTEMBRE 2013
USA, 1934, 1h50, VOSTF
avec Marlene Dietrich, John Lodge, Sam Jaffe
avec Marlene Dietrich, John Lodge, Sam Jaffe
En 1744, La jeune princesse prussienne, Sophia Frederica est escortée jusqu'à la cour de l'impératrice de Russie, Elisabeth. Rebaptisée Catherine par l'impératrice, elle doit épouser le grand-duc Pierre III de Russie, neveu de l'impératrice. Frustrée par le manque d'envergure de son mari, elle séduit le comte Alexei, puis le capitaine Orlov. À la mort de l'impératrice, elle fait assassiner son époux et devient ainsi Catherine II, impératrice de toutes les Russies.
"Un des films les plus ambitieux de Sternberg, sur lequel il exerça un contrôle absolu, veillant au moindre détail et allant même jusqu’à diriger lui-même un orchestre symphonique. L'Impératrice Rouge, qui avait coûté plus de neuf cent mille dollars, fut un grave échec financier, que la Paramount ne pardonna jamais à Sternberg, ne lui laissant ensuite plus qu’une seule chance. L’irrésistible ascension de Sophia Frederica, devenue la Grande Catherine, la Messaline du Nord, est d’abord pour Sternberg l’éveil à la vie d’une jeune femme, sur -protégée pendant son enfance, qui découvre le pouvoir qu’elle peut exercer sur les hommes et qui en use pour justement parvenir au pouvoir absolu, mais aussi pour sauver sa vie. Le film est certainement un des plus délirants qui aient jamais été tournés, un des plus aboutis plastiquement. Le palais des tsars, avec ses portes gigantesques, ses sculptures monstrueuses, ses chambres meublées de fourrures, ses milliers de bougies, ses icônes et ses fresques, est un "paysage" fabuleux, à la mesure d’un délire baroque dont on n’en finirait pas d’énumérer les temps forts. Le mariage dans la cathédrale de Kazan, avec le sublime gros plan de Marlene, dont le souffle, à travers la gaze du voile recouvrant son visage, fait vaciller sans fin la flamme d’une bougie qui semble à chaque instant devoir s’étendre ; le banquet, avec ce travelling avant en plongée sur la table, suivi d’un mouvement inverse, à hauteur du visage des convives ; la "scène de ménage" impériale, par ordonnance interposée ; le portrait du tsar fou, tirant sur ses propres sentinelles, perçant les cloisons au vilebrequin pour observer sa femme ; la vengeance de l’amoureuse trompée, qui se prépare devant un homme pour la nuit d’amour qu’elle partagera avec un autre ; la mort de l’impériale nabot étranglé derrière une croix géante ; la chevauchée dans le palais, au son de l’ouverture "1812" de Tchaïkovski : autant de preuves d’une absolue liberté de création, exercée au mépris (affirmé) de toute règle, de toute notion de vérité historique ou de "bon goût".
Pascal Mérigeau
"Un des films les plus ambitieux de Sternberg, sur lequel il exerça un contrôle absolu, veillant au moindre détail et allant même jusqu’à diriger lui-même un orchestre symphonique. L'Impératrice Rouge, qui avait coûté plus de neuf cent mille dollars, fut un grave échec financier, que la Paramount ne pardonna jamais à Sternberg, ne lui laissant ensuite plus qu’une seule chance. L’irrésistible ascension de Sophia Frederica, devenue la Grande Catherine, la Messaline du Nord, est d’abord pour Sternberg l’éveil à la vie d’une jeune femme, sur -protégée pendant son enfance, qui découvre le pouvoir qu’elle peut exercer sur les hommes et qui en use pour justement parvenir au pouvoir absolu, mais aussi pour sauver sa vie. Le film est certainement un des plus délirants qui aient jamais été tournés, un des plus aboutis plastiquement. Le palais des tsars, avec ses portes gigantesques, ses sculptures monstrueuses, ses chambres meublées de fourrures, ses milliers de bougies, ses icônes et ses fresques, est un "paysage" fabuleux, à la mesure d’un délire baroque dont on n’en finirait pas d’énumérer les temps forts. Le mariage dans la cathédrale de Kazan, avec le sublime gros plan de Marlene, dont le souffle, à travers la gaze du voile recouvrant son visage, fait vaciller sans fin la flamme d’une bougie qui semble à chaque instant devoir s’étendre ; le banquet, avec ce travelling avant en plongée sur la table, suivi d’un mouvement inverse, à hauteur du visage des convives ; la "scène de ménage" impériale, par ordonnance interposée ; le portrait du tsar fou, tirant sur ses propres sentinelles, perçant les cloisons au vilebrequin pour observer sa femme ; la vengeance de l’amoureuse trompée, qui se prépare devant un homme pour la nuit d’amour qu’elle partagera avec un autre ; la mort de l’impériale nabot étranglé derrière une croix géante ; la chevauchée dans le palais, au son de l’ouverture "1812" de Tchaïkovski : autant de preuves d’une absolue liberté de création, exercée au mépris (affirmé) de toute règle, de toute notion de vérité historique ou de "bon goût".
Pascal Mérigeau
Séances
Jeudi 22 août 2013 à 21h
Dimanche 25 août 2013 à 21h
Vendredi 30 août 2013 à 18h30
Dimanche 25 août 2013 à 21h
Vendredi 30 août 2013 à 18h30