PROGRAMMATION DÉCEMBRE 2007
USA, 1943, 1h48, VOSTF
Avec Teresa Wright, Joseph Cotten, Mac Donald Carey
Avec Teresa Wright, Joseph Cotten, Mac Donald Carey
Oncle Charlie et sa nièce sont très attachés l'un à l'autre. Mais seulement jusqu'à un certain point, car Charlie n'apprécie vraiment pas que sa nièce puisse le soupçonner d'être l'affreux assassin que recherche la police... Ce chef d’œuvre d’ambuiguité et de perversion tranquille était l’un des films préférés d’Hitchcock.
« Voici donc le retour de L'Ombre d'un doute, le film "préféré" d'Hitchcock, celui où se trouvent à la fois comblés ses propres exigences formelles et le goût du public pour la vraisemblance et la psychologie. L'Ombre d'un doute, c'est évidemment un film à suspens, une intrigue policière à la mise en scène implacable, fondée sur le chiffre 2. C'est aussi une histoire de famille (existe-t-il seulement des histoires qui ne soient pas de famille ?) excessivement morbide (pourquoi Emma et Charlie sont-ils aussi maladivement attachés à leur enfance ?). Mais c'est surtout un récit passionnant (scénariste, le dramaturge Thornton Wilder) qui s'amuse sans vergogne à brouiller les identités et les repères classiques entre bons et méchants. L'oncle Charlie n'est pas que mauvais : il apporte gaieté, mouvement et harmonie à cette famille constituée de monomaniaques ; il remplace même un peu un père pusillanime et puéril. La nièce Charlie n'est pas que bonne et innocente : adolescente égoïste, sa vision du monde est fort limitée, et son seul et réel but est que l'oncle Charlie quitte son monde "idyllique" avant qu'il n'y sème la perturbation. Et puis pourquoi se laisse-t-elle courtiser par l'homme qui traque son oncle bien-aimé ? La conclusion du film est d'une inquiétante ambiguïté : l'oncle Charlie n'était tout simplement pas fait pour ce monde, pourri ou non. Quant à l'innocente, elle a découvert elle aussi ce qu'est le Mal. C'est la seule chose que son oncle lui laisse. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
« Voici donc le retour de L'Ombre d'un doute, le film "préféré" d'Hitchcock, celui où se trouvent à la fois comblés ses propres exigences formelles et le goût du public pour la vraisemblance et la psychologie. L'Ombre d'un doute, c'est évidemment un film à suspens, une intrigue policière à la mise en scène implacable, fondée sur le chiffre 2. C'est aussi une histoire de famille (existe-t-il seulement des histoires qui ne soient pas de famille ?) excessivement morbide (pourquoi Emma et Charlie sont-ils aussi maladivement attachés à leur enfance ?). Mais c'est surtout un récit passionnant (scénariste, le dramaturge Thornton Wilder) qui s'amuse sans vergogne à brouiller les identités et les repères classiques entre bons et méchants. L'oncle Charlie n'est pas que mauvais : il apporte gaieté, mouvement et harmonie à cette famille constituée de monomaniaques ; il remplace même un peu un père pusillanime et puéril. La nièce Charlie n'est pas que bonne et innocente : adolescente égoïste, sa vision du monde est fort limitée, et son seul et réel but est que l'oncle Charlie quitte son monde "idyllique" avant qu'il n'y sème la perturbation. Et puis pourquoi se laisse-t-elle courtiser par l'homme qui traque son oncle bien-aimé ? La conclusion du film est d'une inquiétante ambiguïté : l'oncle Charlie n'était tout simplement pas fait pour ce monde, pourri ou non. Quant à l'innocente, elle a découvert elle aussi ce qu'est le Mal. C'est la seule chose que son oncle lui laisse. »
Jean-Baptiste Morain, Les Inrockuptibles
SEANCES
Vendredi 28 décembre à 18h30
Mardi 1er janvier à 16h
Mercredi 9 janvier à 20h30
Mardi 1er janvier à 16h
Mercredi 9 janvier à 20h30