PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2008
France, 1973, 3h40
Avec Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont, Françoise Lebrun
Avec Jean-Pierre Léaud, Bernadette Lafont, Françoise Lebrun
Alexandre, jeune homme oisif, va lire ”A la recherche du temps perdu” de Proust, dans les cafés de Saint-Germain des Prés. Il vit chez Marie, une femme un peu plus âgée que lui, qui tient une boutique de mode à Montparnasse. Il est très amoureux de Gilberte, qui refuse de l’épouser. Alexandre, désemparé, aborde dans la rue Véronika, à qui il demande simplement son numéro de téléphone. Et puis il l’appelle, la rencontre, sort avec elle. Véronika est infirmière à l’hôpital Laennec. Elle a des mœurs libres. Ils se racontent l’un à l’autre. Alexandre amène Véronika chez Marie qui est très jalouse.
«De la même manière que le roman de Flaubert donne à lire et un itinéraire individuel et le tableau de toute une époque, La Maman et la putain est à la fois un gros plan sur trois individus, un plan moyen sur une microsociété, et un plan d'ensemble sur la société française de ce début des années soixante-dix.»
Alain Philippon, « Jean Eustache », Éd. Cahiers du cinéma, 1986.
« Eustache, en revanche, croit dans le cinéma, au point de le confondre avec la vie. Dans ”La Maman et la Putain”, où il apparaît en amateur d’Offenbach, Picq reconnaît les mots d’Eustache et ses conversations avec les amis. Il fait remarquer au cinéaste qu’il décalque les personnes les plus proches et les épisodes les plus intime de sa vie. Eustache lui répond qu’il ”restitue tout comme on vomit tout”. Le personnage de Léaud le confirme par la formule : ”Il faut que tout se sache”. »
Jacques Mandelbaum, « Voir tout Jean Eustache, romantique cruel », Le Monde, le 12 décembre 2006.
« La Maman et la Putain sera aussi une autobiographie en foulard, avec pour toile de fond le dandysme Saint-Germain : Eustache a pour amis Jean-Jacques Schuhl (à qui il présente Ingrid Caven) et Jean-Noël Picq. Il dérive entre la Coupole, le Rosebud, la Closerie des Lilas. Il se revendique de Proust, crache sur la politique, les théories, la libération des mœurs : ”Tremper son sexe dans une eau ou dans une autre, quelle importance… Oui, mais ça fait si mal.” Le film va retrouver ce mal. Il le tourne très vite, entre la chambre de Véronika à l’hôpital Laennec et l’appartement et la boutique de Catherine. »
Philippe Azoury, « Jean Eustache, une balle à la place du cœur », Les Inrockuptibles, le 5 décembre 2006.
« En vérité, s’il est quelqu’un opposé à Godard, c’est Eustache. Car il était un traditionaliste - en tout cas il l’affectait - , d’où sa proximité avec des cinéastes comme Pialat ou Rozier. Il est resté en retrait de Mai 68 et, au moment de La Maman et la Putain, désapprouvait les positions militantes de Godard. Se réclamant fondamentalement du traditionalisme, il refuse, un peu comme le fait Rohmer, tous les discours de la modernité. Mais simultanément, il est très moderne. La Maman et la Putain est indéniablement l’unique film ”Mai 68” du cinéma français. Eustache a dit, montré, révélé toute l’intimité, tout le mal-être de la génération 68. »
Jean Douchet, « Le premier artiste de la Nouvelle Vague », Cahiers du cinéma « Spécial Jean Eustache » supplément au n°523, avril 1998, p. 5.
« Il est tellement convenu de déclarer à propos de La Maman et la Putain qu’il constitue le plus fidèle état des mœurs affectives de l’après 68, que l’on oublie à quel point cette oeuvre culte demeure l’un des plus grands films fantastiques de tous les temps. Ce Paris décrit comme un espace de cauchemar où les personnages retombent toujours sur les mêmes personnes, ville-lumière qui avale les créatures, les nombreuses ouvertures au diaphragme empruntées au cinéma muet, les lents fondus au noir qui absorbent la lumière, rappelle plus précisément le cinéma de Murnau qu’évoque Alexandre dans une scène au Train Bleu, écho étrange et parisien de l’hôtel Atlantic du Dernier des homme. »
Cédric Anger, « Un vampire de noir vêtu », Cahiers du cinéma « Spécial Jean Eustache » supplément au n°523, avril 1998, p. 10.
«De la même manière que le roman de Flaubert donne à lire et un itinéraire individuel et le tableau de toute une époque, La Maman et la putain est à la fois un gros plan sur trois individus, un plan moyen sur une microsociété, et un plan d'ensemble sur la société française de ce début des années soixante-dix.»
Alain Philippon, « Jean Eustache », Éd. Cahiers du cinéma, 1986.
« Eustache, en revanche, croit dans le cinéma, au point de le confondre avec la vie. Dans ”La Maman et la Putain”, où il apparaît en amateur d’Offenbach, Picq reconnaît les mots d’Eustache et ses conversations avec les amis. Il fait remarquer au cinéaste qu’il décalque les personnes les plus proches et les épisodes les plus intime de sa vie. Eustache lui répond qu’il ”restitue tout comme on vomit tout”. Le personnage de Léaud le confirme par la formule : ”Il faut que tout se sache”. »
Jacques Mandelbaum, « Voir tout Jean Eustache, romantique cruel », Le Monde, le 12 décembre 2006.
« La Maman et la Putain sera aussi une autobiographie en foulard, avec pour toile de fond le dandysme Saint-Germain : Eustache a pour amis Jean-Jacques Schuhl (à qui il présente Ingrid Caven) et Jean-Noël Picq. Il dérive entre la Coupole, le Rosebud, la Closerie des Lilas. Il se revendique de Proust, crache sur la politique, les théories, la libération des mœurs : ”Tremper son sexe dans une eau ou dans une autre, quelle importance… Oui, mais ça fait si mal.” Le film va retrouver ce mal. Il le tourne très vite, entre la chambre de Véronika à l’hôpital Laennec et l’appartement et la boutique de Catherine. »
Philippe Azoury, « Jean Eustache, une balle à la place du cœur », Les Inrockuptibles, le 5 décembre 2006.
« En vérité, s’il est quelqu’un opposé à Godard, c’est Eustache. Car il était un traditionaliste - en tout cas il l’affectait - , d’où sa proximité avec des cinéastes comme Pialat ou Rozier. Il est resté en retrait de Mai 68 et, au moment de La Maman et la Putain, désapprouvait les positions militantes de Godard. Se réclamant fondamentalement du traditionalisme, il refuse, un peu comme le fait Rohmer, tous les discours de la modernité. Mais simultanément, il est très moderne. La Maman et la Putain est indéniablement l’unique film ”Mai 68” du cinéma français. Eustache a dit, montré, révélé toute l’intimité, tout le mal-être de la génération 68. »
Jean Douchet, « Le premier artiste de la Nouvelle Vague », Cahiers du cinéma « Spécial Jean Eustache » supplément au n°523, avril 1998, p. 5.
« Il est tellement convenu de déclarer à propos de La Maman et la Putain qu’il constitue le plus fidèle état des mœurs affectives de l’après 68, que l’on oublie à quel point cette oeuvre culte demeure l’un des plus grands films fantastiques de tous les temps. Ce Paris décrit comme un espace de cauchemar où les personnages retombent toujours sur les mêmes personnes, ville-lumière qui avale les créatures, les nombreuses ouvertures au diaphragme empruntées au cinéma muet, les lents fondus au noir qui absorbent la lumière, rappelle plus précisément le cinéma de Murnau qu’évoque Alexandre dans une scène au Train Bleu, écho étrange et parisien de l’hôtel Atlantic du Dernier des homme. »
Cédric Anger, « Un vampire de noir vêtu », Cahiers du cinéma « Spécial Jean Eustache » supplément au n°523, avril 1998, p. 10.
SEANCES
Dimanche 1er juin à 17h
Mercredi 4 juin à 19h
Samedi 7 juin à 20h
Mercredi 4 juin à 19h
Samedi 7 juin à 20h