PROGRAMMATION MARS 2011
USA, 1968, 1h28, VOSTF
Avec Duane Jones Karl Hardman
Avec Duane Jones Karl Hardman
Après avoir été fleurir la tombe de leur père, Barbara et son frère Johnny se font attaquer par un homme étrange à la tombée de la nuit. Johnny tombe et est laissé pour mort. Barbara, terrorisée, s’enfuit et se réfugie dans une maison où elle trouve d’autres fugitifs... Film culte au réalisme sanglant qui s’inscrit également dans le contexte politique et racial des années 60.
« Film culte tourné dans des conditions d'amateur, La Nuit des morts-vivants a fait frissonner des générations de cinéphiles. La peur qu'il suscite n'est pas due à des effets chocs ou grand-guignolesques, mais à un réalisme froid et objectif : noir et blanc quasi documentaire, acteurs inconnus qui font de leurs personnages des individus comme vous et moi. […] Mais aussi, un regard politique sévère sur la société américaine : la guerre du Vietnam battait alors son plein, et les problèmes raciaux étaient encore d'actualité. »
Aurélien Ferenczi, Télérama
« La Nuit des morts vivants constitue une date clé dans l'histoire du cinéma fantastique et dans celle du cinéma américain en général. En 1967, le jeune Romero, après quelques publicités et courts métrages, envisage de franchir le cap du premier long pour le cinéma. Cinéphile, mais aussi bon connaisseur de science-fiction littéraire, il écrit avec John Russo un scénario original qui s'inspire librement du roman Je suis une légende de Richard Matheson et tourne avec une équipe réduite et des comédiens semi-professionnels. Le film, La Nuit des morts vivants, tourné avec un budget de 114 000 dollars, en rapporte 5 millions. Il demeure l'un des films indépendants les plus rentables jamais produits. Bizarrement, des problèmes juridiques empêcheront Romero de profiter de ce triomphe et La Nuit des morts vivants ne lui rapporte pas beaucoup d'argent.
Avec ce film tourné loin d'Hollywood, George A. Romero a radicalement bouleversé l'esthétisme et les valeurs du fantastique à l'écran, jusqu'alors lié à différents grands moments de l'industrie du cinéma : l'expressionnisme allemand dans les années 20, les films américains du studio Universal dans les années 30, les productions britanniques de la Hammer dans les années 50.
La Nuit des morts vivants fut immédiatement remarqué par la violence inhabituelle de ses images, les scènes atroces de cannibalisme, mais aussi par sa virulence politique, en phase avec les mouvements contestataires et les revendications de la jeunesse américaine de l'époque, et de certains artistes, intellectuels et cinéastes en colère. Ici, le personnage le plus positif est noir, la famille est montrée sous son aspect le plus sordide et la conclusion est d'un nihilisme radical. Les zombies sont des résidus pathétiques de la société, aspect original qui sera explicité dans les épisodes suivants, Zombie, Le Jour des morts vivants et Land of the Dead qui constituent un des ensembles les plus cohérents et remarquables du cinéma américain contemporain.
George A. Romero n'a pas inventé le cinéma "gore", il ne l'a pas non plus utilisé ou détourné de sa fonction primordiale de choquer le spectateur, mais il est sans doute le premier à l'avoir pris cinématographiquement au sérieux, à dépasser le grand guignol de fête foraine des films de Herschell Gordon Lewis, dans un souci inédit de réalisme et d'allégorie. On a beaucoup parlé de film séminal à propos de La Nuit des morts vivants, même si Les Oiseaux et Psychose d'Hitchcock ont eu une influence beaucoup plus grande et durable sur tout le cinéma de genre moderne. Mais c'est sans nul doute vrai du point de vue économique, puisque ce cauchemar en noir et blanc a sorti le cinéma gore fauché du ghetto des circuits d'exploitation régionaux pour inventer l'équation magique : film d'horreur + petit budget = rentabilité assurée et ventes dans le monde entier.
Halloween, Evil Dead et Le Projet Blair Witch, pour ne citer que les exemples les plus célèbres, s'en souviendront. Sur le plan formel, Romero a raccroché l'horreur cinématographique et ses monstres archaïques, goules et vampires poussiéreux, au wagon des images télévisées traumatisantes sur la guerre du Vietnam, atrocités trop réelles diffusées en direct dans les foyers américains. »
Olivier Père, Les Inrockuptibles
« Film culte tourné dans des conditions d'amateur, La Nuit des morts-vivants a fait frissonner des générations de cinéphiles. La peur qu'il suscite n'est pas due à des effets chocs ou grand-guignolesques, mais à un réalisme froid et objectif : noir et blanc quasi documentaire, acteurs inconnus qui font de leurs personnages des individus comme vous et moi. […] Mais aussi, un regard politique sévère sur la société américaine : la guerre du Vietnam battait alors son plein, et les problèmes raciaux étaient encore d'actualité. »
Aurélien Ferenczi, Télérama
« La Nuit des morts vivants constitue une date clé dans l'histoire du cinéma fantastique et dans celle du cinéma américain en général. En 1967, le jeune Romero, après quelques publicités et courts métrages, envisage de franchir le cap du premier long pour le cinéma. Cinéphile, mais aussi bon connaisseur de science-fiction littéraire, il écrit avec John Russo un scénario original qui s'inspire librement du roman Je suis une légende de Richard Matheson et tourne avec une équipe réduite et des comédiens semi-professionnels. Le film, La Nuit des morts vivants, tourné avec un budget de 114 000 dollars, en rapporte 5 millions. Il demeure l'un des films indépendants les plus rentables jamais produits. Bizarrement, des problèmes juridiques empêcheront Romero de profiter de ce triomphe et La Nuit des morts vivants ne lui rapporte pas beaucoup d'argent.
Avec ce film tourné loin d'Hollywood, George A. Romero a radicalement bouleversé l'esthétisme et les valeurs du fantastique à l'écran, jusqu'alors lié à différents grands moments de l'industrie du cinéma : l'expressionnisme allemand dans les années 20, les films américains du studio Universal dans les années 30, les productions britanniques de la Hammer dans les années 50.
La Nuit des morts vivants fut immédiatement remarqué par la violence inhabituelle de ses images, les scènes atroces de cannibalisme, mais aussi par sa virulence politique, en phase avec les mouvements contestataires et les revendications de la jeunesse américaine de l'époque, et de certains artistes, intellectuels et cinéastes en colère. Ici, le personnage le plus positif est noir, la famille est montrée sous son aspect le plus sordide et la conclusion est d'un nihilisme radical. Les zombies sont des résidus pathétiques de la société, aspect original qui sera explicité dans les épisodes suivants, Zombie, Le Jour des morts vivants et Land of the Dead qui constituent un des ensembles les plus cohérents et remarquables du cinéma américain contemporain.
George A. Romero n'a pas inventé le cinéma "gore", il ne l'a pas non plus utilisé ou détourné de sa fonction primordiale de choquer le spectateur, mais il est sans doute le premier à l'avoir pris cinématographiquement au sérieux, à dépasser le grand guignol de fête foraine des films de Herschell Gordon Lewis, dans un souci inédit de réalisme et d'allégorie. On a beaucoup parlé de film séminal à propos de La Nuit des morts vivants, même si Les Oiseaux et Psychose d'Hitchcock ont eu une influence beaucoup plus grande et durable sur tout le cinéma de genre moderne. Mais c'est sans nul doute vrai du point de vue économique, puisque ce cauchemar en noir et blanc a sorti le cinéma gore fauché du ghetto des circuits d'exploitation régionaux pour inventer l'équation magique : film d'horreur + petit budget = rentabilité assurée et ventes dans le monde entier.
Halloween, Evil Dead et Le Projet Blair Witch, pour ne citer que les exemples les plus célèbres, s'en souviendront. Sur le plan formel, Romero a raccroché l'horreur cinématographique et ses monstres archaïques, goules et vampires poussiéreux, au wagon des images télévisées traumatisantes sur la guerre du Vietnam, atrocités trop réelles diffusées en direct dans les foyers américains. »
Olivier Père, Les Inrockuptibles
Séances
mercredi 9 mars à 18h30
vendredi 11 mars à 18h30
samedi 12 mars à 21h
vendredi 11 mars à 18h30
samedi 12 mars à 21h