PROGRAMMATION FÉVRIER 2007
USA, 1990, 2h40, VOSTF
Avec Al Pacino, Diane Keaton, Talia Shire, Andy Garcia, Sofia Coppola, Eli Wallach, Joe Mantegna, Bridget Fonda, Brett Halsey
Avec Al Pacino, Diane Keaton, Talia Shire, Andy Garcia, Sofia Coppola, Eli Wallach, Joe Mantegna, Bridget Fonda, Brett Halsey
New-York, fin des années 1970. Pour Michael Corleone c’est l’âge des bilans. Depuis des années, il a renoncé aux activités sanglantes pour faire fructifier l’argent de sa famille dans des secteurs plus sûrs, comme la banque et l’immobilier. Il a modifié son image : Michael Corleone est devenu respecté et presque respectable. Ses largesses à l’égard de l’Église lui ont valu une très flatteuse distinction honorifique. Sa fille gérera les fonds d’une fondation caritative, son fils ne connaîtra pas la malédiction d’une carrière criminelle, mais les délices d’une vocation de chanteur d’opéra. Cet épilogue idyllique d’une carrière crapuleuse marque le prologue d’une tragédie sanglante.
« En adaptant Le Parrain, le best-seller de Mario Puzo, Francis Ford Coppola est confronté à plusieurs récits – l’histoire de la Mafia américaine, son imagerie mythique, l’interrogation identitaire italo-américaine –, auxquels il mêle des souvenirs personnels et l’héritage culturel légué par sa communauté. Dépassant la simple commande commerciale, il réussit à établir à l’écran, via la fiction, sa part de vérité. Le premier film sera complété par deux suites. Le temps de constitution de cette trilogie, près de vingt ans, renvoie à deux autres durées exceptionnellement longues : la durée du métrage final des trois films (près de neuf heures) et celle de la période décrite (quatre-vingt ans de l’histoire des États-Unis). Brisant la linéarité classique, la trilogie du Parrain souligne la pertinence de l’outil cinématographique dans la construction d’un récit aux temporalités multiples. Ces temporalités concernent aussi bien le spectateur que le cinéaste lui-même (…). Face à ses propres images, Coppola transforme la "re-vision" en travail de mémoire : manière supplémentaire de surmonter l’apparent paradoxe entre le film hollywoodien et le récit intime. »
Frédéric Foubert, Vingtième Siècle, Revue d'histoire
Ce film, plus direct que les deux premiers mais cependant à la respiration plus lente, a fondamentalement pour thème la recherche de la rédemption de Michael Corleone, et l’échec de cette quête. Le dernier plan résume le film en quelques instants : le personnage lâche l’orange qu’il tenait à la main et s’écroule lentement vers le sol – démonstration que c’est la loi de la pesanteur qui l’emporte toujours, cette pesanteur des traditions de vendetta et de criminalité contre laquelle Michael essayait de lutter. L’échec de Michael à se réformer tient plus généralement au fonctionnement du monde dans lequel il vit, où l’institution qui devrait être la plus morale – l’Eglise – n’est pas exempte d’un fonctionnement maffieux qui engloutira Michael alors qu’il espérait se réformer à son contact.
« En adaptant Le Parrain, le best-seller de Mario Puzo, Francis Ford Coppola est confronté à plusieurs récits – l’histoire de la Mafia américaine, son imagerie mythique, l’interrogation identitaire italo-américaine –, auxquels il mêle des souvenirs personnels et l’héritage culturel légué par sa communauté. Dépassant la simple commande commerciale, il réussit à établir à l’écran, via la fiction, sa part de vérité. Le premier film sera complété par deux suites. Le temps de constitution de cette trilogie, près de vingt ans, renvoie à deux autres durées exceptionnellement longues : la durée du métrage final des trois films (près de neuf heures) et celle de la période décrite (quatre-vingt ans de l’histoire des États-Unis). Brisant la linéarité classique, la trilogie du Parrain souligne la pertinence de l’outil cinématographique dans la construction d’un récit aux temporalités multiples. Ces temporalités concernent aussi bien le spectateur que le cinéaste lui-même (…). Face à ses propres images, Coppola transforme la "re-vision" en travail de mémoire : manière supplémentaire de surmonter l’apparent paradoxe entre le film hollywoodien et le récit intime. »
Frédéric Foubert, Vingtième Siècle, Revue d'histoire
Ce film, plus direct que les deux premiers mais cependant à la respiration plus lente, a fondamentalement pour thème la recherche de la rédemption de Michael Corleone, et l’échec de cette quête. Le dernier plan résume le film en quelques instants : le personnage lâche l’orange qu’il tenait à la main et s’écroule lentement vers le sol – démonstration que c’est la loi de la pesanteur qui l’emporte toujours, cette pesanteur des traditions de vendetta et de criminalité contre laquelle Michael essayait de lutter. L’échec de Michael à se réformer tient plus généralement au fonctionnement du monde dans lequel il vit, où l’institution qui devrait être la plus morale – l’Eglise – n’est pas exempte d’un fonctionnement maffieux qui engloutira Michael alors qu’il espérait se réformer à son contact.
SEANCES
samedi 10 février à 1h30 (Nuit du Parrain)
mardi 13 février à 20h
mardi 13 février à 20h