PROGRAMMATION MARS 2007
France, 2005, 1h44, documentaire
Le taux de chômage des jeunes diplômés issus de l'immigration est 3 fois plus élevé que celui de la moyenne nationa- le. Ce "plafond de verre" invisible et insidieux ne peut être assimilé à un racisme affiché, mais à une discrimination rampante qui s'appuie sur un faisceau informel d'apriorismes, empêchant d'accéder au système méritocratique.
« À partir d'une grande diversité de témoignages, Yamina Benguigui pose des questions avec une saine frontalité : dans un système où prime la cooptation, que peuvent l'université et ses diplômes pour des enfants d'immigrés de la première génération, ouvriers ou chômeurs, qui ont grandi dans des cités-ghettos ? Que reste-t-il de la méritocratie républicaine, quand les portes des entreprises s'ouvrent d'abord aux diplômés d'écoles de commerce dont ils n'ont pas les moyens de payer les droits d'entrée ? Quelle chance ont-ils en envoyant une candidature quand des directeurs des ressources humaines admettent qu'éliminer les noms à consonances maghrébine et africaine fait partie d'une stratégie de réduction des risques ? Comment interrompre cette logique qui pousse ces diplômés à renoncer à leurs ambitions pour accepter de se reconvertir dans des métiers manuels ? La réalisatrice a aussi rencontré des individus qui ont forcé leur chance, et occupent aujourd'hui des postes à responsabilité (limitée) dans des entreprises françaises – des filiales du groupe Pinault-Printemps-Redoute en l'occurrence, dont le PDG François Pinault (qui est aussi actionnaire du Monde) est membre fondateur d'une association d'entreprises oeuvrant à la promotion de l'égalité des chances. Conscients d'être des exceptions, d'avoir lutté beaucoup plus que tous les autres pour arriver où ils en sont, ils n'ont aucune illusion sur le fait que leur progression est plafonnée. Plus terrible, ils admettent qu'en intégrant l'entreprise ils ont eux-mêmes tendance à intégrer sa logique non dite de discrimination. » Isabelle Regnier, Le Monde
« Les enfants et petits-enfants des immigrés arrivés en France dans les années 50 ont pu, grâce à l’école publique, accéder au savoir, acquérir des diplômes et envisager une véritable carrière professionnelle. Pourtant la première partie du Plafond de verre insiste sur le fait que le taux de chômage des jeunes diplômés issus de l’immigration est trois fois plus élevé que celui de la moyenne nationale. Victimes d’une discrimination invisible, liée aux préjugés raciaux hérités du colonialisme, ils ne peuvent, à diplôme égal, accéder au système méritocratique, pilier de notre République. Le Plafond de verre c’est le racisme invisible auquel se heurtent ces jeunes diplômés. Pourtant, dans une deuxième partie intitulée Les défricheurs, Benguigui montre des gens qui ont réussi malgré tout. Elle insiste alors avec intelligence sur le rôle primordial de l’entreprise, creuset symbolique qui parvient, grâce au travail, à rassembler toutes les composantes de la société et à donner le sentiment d’appartenir à une nation. »
Chloé Larouchi, Critikat
« À partir d'une grande diversité de témoignages, Yamina Benguigui pose des questions avec une saine frontalité : dans un système où prime la cooptation, que peuvent l'université et ses diplômes pour des enfants d'immigrés de la première génération, ouvriers ou chômeurs, qui ont grandi dans des cités-ghettos ? Que reste-t-il de la méritocratie républicaine, quand les portes des entreprises s'ouvrent d'abord aux diplômés d'écoles de commerce dont ils n'ont pas les moyens de payer les droits d'entrée ? Quelle chance ont-ils en envoyant une candidature quand des directeurs des ressources humaines admettent qu'éliminer les noms à consonances maghrébine et africaine fait partie d'une stratégie de réduction des risques ? Comment interrompre cette logique qui pousse ces diplômés à renoncer à leurs ambitions pour accepter de se reconvertir dans des métiers manuels ? La réalisatrice a aussi rencontré des individus qui ont forcé leur chance, et occupent aujourd'hui des postes à responsabilité (limitée) dans des entreprises françaises – des filiales du groupe Pinault-Printemps-Redoute en l'occurrence, dont le PDG François Pinault (qui est aussi actionnaire du Monde) est membre fondateur d'une association d'entreprises oeuvrant à la promotion de l'égalité des chances. Conscients d'être des exceptions, d'avoir lutté beaucoup plus que tous les autres pour arriver où ils en sont, ils n'ont aucune illusion sur le fait que leur progression est plafonnée. Plus terrible, ils admettent qu'en intégrant l'entreprise ils ont eux-mêmes tendance à intégrer sa logique non dite de discrimination. » Isabelle Regnier, Le Monde
« Les enfants et petits-enfants des immigrés arrivés en France dans les années 50 ont pu, grâce à l’école publique, accéder au savoir, acquérir des diplômes et envisager une véritable carrière professionnelle. Pourtant la première partie du Plafond de verre insiste sur le fait que le taux de chômage des jeunes diplômés issus de l’immigration est trois fois plus élevé que celui de la moyenne nationale. Victimes d’une discrimination invisible, liée aux préjugés raciaux hérités du colonialisme, ils ne peuvent, à diplôme égal, accéder au système méritocratique, pilier de notre République. Le Plafond de verre c’est le racisme invisible auquel se heurtent ces jeunes diplômés. Pourtant, dans une deuxième partie intitulée Les défricheurs, Benguigui montre des gens qui ont réussi malgré tout. Elle insiste alors avec intelligence sur le rôle primordial de l’entreprise, creuset symbolique qui parvient, grâce au travail, à rassembler toutes les composantes de la société et à donner le sentiment d’appartenir à une nation. »
Chloé Larouchi, Critikat
SEANCE UNIQUE
jeudi 22 mars à 18h
SÉANCE SUIVIE D’UNE DISCUSSION ANIMÉE PAR LE COLLECTIF NANTAIS DE LA SEMAINE D’ÉDUCATION CONTRE LE RACISME
SÉANCE SUIVIE D’UNE DISCUSSION ANIMÉE PAR LE COLLECTIF NANTAIS DE LA SEMAINE D’ÉDUCATION CONTRE LE RACISME