PROGRAMMATION MAI 2010
France, 2008, 1h01
Avec Nasri Sayegh
Avec Nasri Sayegh
Dans le jardin d'une villa face à la Méditerranée, un homme travaille à la traduction arabe du procès d'Oscar Wilde. Sous la lumière d'un soir d'été et tout au long des nuits suivantes, les différents protagonistes du procès se présentent à lui. Il les incarne à tour de rôle et fait revivre les enjeux esthétiques et politiques de ce combat. Cette joute verbale apparaît alors comme la dernière oeuvre – féroce et précieuse – du dandy anglais.
Le film permet de réentendre le texte du procès par fragments mais surtout d’en induire une lecture, une interprétation : il n’y a pas de reconstitution historique. Il faut donc un médium pour mettre ce texte en résonance, le faire revenir, lui prêter une voix, un corps. C’est la fonction du traducteur au début du film. En retranscrivant le texte en Arabe, il le met en résonance dans une langue et une partie du monde où son pouvoir de subversion reste entier. J’ai longtemps pensé tourner ce film au Moyen-Orient, à Balbeck et dans la plaine de la Bekaa au Liban. Mais les autorisations étaient impossibles à obtenir. Le film a finalement été tourné en huis clos, dans le sud de la France, mais il a gardé, dans ce travail de la langue, le souvenir de ce premier projet. Dans ce contexte, le va-et-vient entre Arabe et Français finit par s’effacer. Le traducteur est un personnage perméable qui laisse venir à lui d’autres présences : il se dissout. Les personnages du procès apparaissent ainsi, en osmose avec lui. Ils communiquent et partagent la même présence, la même voix que le traducteur. Le film est un lent glissement vers le procès où toutes les parties s’harmonisent pour jouer d’un même corps. C’est une suggestion de Wilde lui même qui évoque ainsi son procès dans De profundis : « Soudain une idée me traversa l’esprit : comme ce serait magnifique si c’était moi qui disait tout cela de moi » »
Christian Merlhiot
Le film permet de réentendre le texte du procès par fragments mais surtout d’en induire une lecture, une interprétation : il n’y a pas de reconstitution historique. Il faut donc un médium pour mettre ce texte en résonance, le faire revenir, lui prêter une voix, un corps. C’est la fonction du traducteur au début du film. En retranscrivant le texte en Arabe, il le met en résonance dans une langue et une partie du monde où son pouvoir de subversion reste entier. J’ai longtemps pensé tourner ce film au Moyen-Orient, à Balbeck et dans la plaine de la Bekaa au Liban. Mais les autorisations étaient impossibles à obtenir. Le film a finalement été tourné en huis clos, dans le sud de la France, mais il a gardé, dans ce travail de la langue, le souvenir de ce premier projet. Dans ce contexte, le va-et-vient entre Arabe et Français finit par s’effacer. Le traducteur est un personnage perméable qui laisse venir à lui d’autres présences : il se dissout. Les personnages du procès apparaissent ainsi, en osmose avec lui. Ils communiquent et partagent la même présence, la même voix que le traducteur. Le film est un lent glissement vers le procès où toutes les parties s’harmonisent pour jouer d’un même corps. C’est une suggestion de Wilde lui même qui évoque ainsi son procès dans De profundis : « Soudain une idée me traversa l’esprit : comme ce serait magnifique si c’était moi qui disait tout cela de moi » »
Christian Merlhiot
Séances
Jeudi 22 avril à 21h
Dimanche 25 avril à 18h30
Mercredi 5 mai à 21h
Lundi 10 mai à 19h
SORTIE NATIONALE
JEUDI 22 AVRIL • SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC CHRISTIAN MERLHIOT
Dimanche 25 avril à 18h30
Mercredi 5 mai à 21h
Lundi 10 mai à 19h
SORTIE NATIONALE
JEUDI 22 AVRIL • SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC CHRISTIAN MERLHIOT