PROGRAMMATION OCTOBRE 2010
USA, 2004, 2h, VOSTF
Avec Joaquin Phoenix, Bryce Dallas Howard, Adrien Brody, Sigourney Weaver, William Hurt
Avec Joaquin Phoenix, Bryce Dallas Howard, Adrien Brody, Sigourney Weaver, William Hurt
En 1897, les habitants d'un village sont persuadés d'être cernés par des créatures mythiques. Personne n'a encore osé s'aventurer dans les bois où elles vivraient. Le jeune Lucius Hunt veut tout de même voir ce qui se cache par delà les limites du village...
Une profonde réflexion politique pour un film aux images d’une beauté saisissante.
« Voilà, évident, rusé, ample et retors, le dernier conte d'été de M. Night Shyamalan. (...) Qu'un tel vent continue d'agiter certains arbres de Pennsylvanie pour emmêler leurs branches ne peut que nous réjouir, il est le souffle d'une complexité retrouvée, dont le détail reste encore devant nous. »
Jean-Pierre Rehm, Cahiers du Cinéma
« Le Village ménage plusieurs surprises. La première, c'est celle du scénario, qui comme dans les deux premiers films de Shyamalan ménage un coup de théâtre final jetant un éclairage nouveau sur tout le récit. La seconde, c'est plutôt celle du sujet. Là où Sixième sens et Incassable traitaient plutôt de la croyance (croire aux fantômes, aux superhéros, comme condition de découverte et dépassement de soi-même), ici le sujet est davantage la crédulité. (…)
La fiction qui cimente la société du Village est moins un mythe qu'un conte, une histoire à dormir debout.(…) En isolant et réactivant cette image primitive, en la faisant courir dans les bois pour effrayer les jeunes générations, les anciens de cette communauté recluse parviennent à fonder un ordre social. Il y a quelque chose de plus en plus perceptiblement narquois dans le cinéma de Shyamalan. Certes, Le Village alimente toutes les phobies de la part la plus conservatrice de l'Amérique contemporaine : haine du progrès, fantasme d'insécurité et d'apocalypse, élection de valeurs refuges, retour à la terre. Et en même temps, le cinéaste filme cette utopie d'une Amérique ancestrale préservée dans son intégrité comme un Disneyland kitsch, où les gens se font peur à coups d'images infantiles. (…) Si Shyamalan filme une communauté de crédules, joue et jouit de sa grande habileté à rouler dans la farine ses spectateurs (d'abord susciter la peur pour lever le voile sur un théâtre de marionnettes dérisoire), lui ne semble guère dans la croyance de ce qu'il raconte. Une dimension de farce germe, qui évoque plus d'une fois le ricanement d'un Lars von Trier dans Dogville (le cinéaste danois a d'ailleurs choisi l'interprète du Village pour incarner la suite de Dogville). La seule valeur que célèbre Shyamalan, plus que celles idéologiques d'une Amérique immémoriale des pionniers, c'est celle de la fabulation. Celle d'un cinéaste rusé promu tête de série du nouvel Hollywood régnant en démiurge sur son arsenal de ficelles grand-guignolesques. »
Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles
Une profonde réflexion politique pour un film aux images d’une beauté saisissante.
« Voilà, évident, rusé, ample et retors, le dernier conte d'été de M. Night Shyamalan. (...) Qu'un tel vent continue d'agiter certains arbres de Pennsylvanie pour emmêler leurs branches ne peut que nous réjouir, il est le souffle d'une complexité retrouvée, dont le détail reste encore devant nous. »
Jean-Pierre Rehm, Cahiers du Cinéma
« Le Village ménage plusieurs surprises. La première, c'est celle du scénario, qui comme dans les deux premiers films de Shyamalan ménage un coup de théâtre final jetant un éclairage nouveau sur tout le récit. La seconde, c'est plutôt celle du sujet. Là où Sixième sens et Incassable traitaient plutôt de la croyance (croire aux fantômes, aux superhéros, comme condition de découverte et dépassement de soi-même), ici le sujet est davantage la crédulité. (…)
La fiction qui cimente la société du Village est moins un mythe qu'un conte, une histoire à dormir debout.(…) En isolant et réactivant cette image primitive, en la faisant courir dans les bois pour effrayer les jeunes générations, les anciens de cette communauté recluse parviennent à fonder un ordre social. Il y a quelque chose de plus en plus perceptiblement narquois dans le cinéma de Shyamalan. Certes, Le Village alimente toutes les phobies de la part la plus conservatrice de l'Amérique contemporaine : haine du progrès, fantasme d'insécurité et d'apocalypse, élection de valeurs refuges, retour à la terre. Et en même temps, le cinéaste filme cette utopie d'une Amérique ancestrale préservée dans son intégrité comme un Disneyland kitsch, où les gens se font peur à coups d'images infantiles. (…) Si Shyamalan filme une communauté de crédules, joue et jouit de sa grande habileté à rouler dans la farine ses spectateurs (d'abord susciter la peur pour lever le voile sur un théâtre de marionnettes dérisoire), lui ne semble guère dans la croyance de ce qu'il raconte. Une dimension de farce germe, qui évoque plus d'une fois le ricanement d'un Lars von Trier dans Dogville (le cinéaste danois a d'ailleurs choisi l'interprète du Village pour incarner la suite de Dogville). La seule valeur que célèbre Shyamalan, plus que celles idéologiques d'une Amérique immémoriale des pionniers, c'est celle de la fabulation. Celle d'un cinéaste rusé promu tête de série du nouvel Hollywood régnant en démiurge sur son arsenal de ficelles grand-guignolesques. »
Jean-Marc Lalanne, Les Inrockuptibles
Séances
Mercredi 20 octobre à 18h30
Vendredi 22 octobre à 20h30
Lundi 25 octobre à 18h30
Vendredi 22 octobre à 20h30
Lundi 25 octobre à 18h30