Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

LES CONTREBANDIERS DE MOONFLEET (MOONFLEET)


de Fritz Lang



PROGRAMMATION SEPTEMBRE 2006

USA, 1955, 1h23, VOSTF
avec Stewart Granger, Jon Whiteley, George Sanders

LES CONTREBANDIERS DE MOONFLEET (MOONFLEET)
1757 en Angleterre. Le jeune orphelin John Mohune arrive à Moonfleet, petit port isolé, pour retrouver un ami de sa mère, Jeremy Fox, flibustier notoire. Jeremy Fox l'envoie au collège mais John s'échappe et retourne au chateau de Mohune qui appartint à sa famille et qu'occupe aujourd'hui Fox. John apprend par lord Ashwood l'existence d'un diamant magnifique que son grand-père lui a laissé en héritage. Avec Fox, il se met à la recherche du joyau.

Les Contrebandiers de Moonfleet, peut-être davantage que tout autre chef-d’oeuvre américain de Fritz Lang (Fury, La Femme au portrait, Le Secret derrière la porte, L’Invraisemblable vérité…), illustre à merveille cet éternel faux paradoxe voulant que plus un film est soumis à la mainmise d’un studio et d’un ensemble de codes (ici, le film d’aventures et de capes et d’épées), plus la quantité de discours herméneutique qu’il produit est immense. Réalisé au milieu des années 50, produit par la MGM qui n’avait plus fait appel à Lang depuis Fury en 1936, le film est entièrement tourné en studio (à l’exception des scènes sur le rivage), dans un format - le cinémascope - que le cinéaste n’appréciait guère et sur la base d’un scénario entièrement livré clés en main comprenant une séquence finale longtemps reniée par lui. Un décor de lande à la limite du surnaturel (le même utilisé par Minnelli pour Brigadoon), une bande de contrebandiers soudards, un couple d’aristocrates cupides et dépravés, un bandit gentleman, et voilà le jeune John Mohune, étrange petit bonhomme blond, lancé à la découverte des secrets du monde et du mystère des origines. En épousant très souvent le strict point de vue de l’enfant sur cet univers de brigands qu’il apprend à connaître, Lang organise un système ésotérique et oculaire gouverné par une complexe mais limpide nécessité, et insiste sur la dimension cosmique de l’aventure. C’est ce regard de John, et la volonté de savoir, qui font naître les choses et les événements, qui révèlent, enfin, le contenu de l’énigme (ici, le diamant de Barberousse) à la faveur d’un parcours initiatique au coeur des ténèbres.
Jean-Philippe Tessé, Chronic’art



SEANCES

Dimanche 17 septembre à 18h30