LA SÉANCE DES CINÉ SUP' • 2012/2013
France, 1939, 1h52
avec Marcel Dalio, Nora Gregor, Roland Toutain
avec Marcel Dalio, Nora Gregor, Roland Toutain
En 1939, à Paris et en Sologne, un aviateur amoureux d'une femme du monde ne respecte pas la règle du jeu qui consiste à sauver les apparences dans une société où maîtres et domestiques ont la même nature, mais doivent rester chacun de leur côté de la barrière des classes. Les interactions dramatiques et comiques entre les intrigues sentimentales d'aristocrates et celles de leurs domestiques offrent une apparente légèreté à ce grand film qui établie un constat cynique et désespéré de la société de l'époque.
"Tu comprends, sur cette Terre, il y a quelque chose d’effroyable, c’est que tout le monde a ses raisons." C’est ainsi que, dans une scène-clé de La Règle du jeu, Jean Renoir, alias Octave, explique une des règles du jeu social à Jurieu (Roland Toutain), l’aviateur si "naïf" qu’il semble voler au-dessus des convenances. De même que Renoir, cinéaste reconnu, va chuter pour ne pas avoir respecté les règles du jeu cinématographique de l’époque avec son film, où maîtres et serviteurs jouent tous au jeu de l’amour et du hasard au cours d’une intrigue inspirée de Musset. Des amours légères qui rappellent l’atmosphère déliquescente du XVIIIe siècle pré-révolutionnaire. Ce n’est pas fortuit : nous sommes en 1939, entre Munich et la déclaration de guerre. Jean Renoir vient de tourner La Marseillaise et La Bête humaine, il est "impressionné et troublé" par l’état d’esprit qui règne alors: «J’ai voulu faire un film agréable mais qui soit en même temps une critique d’une société que je considérais comme résolument pourrie". Cette "fantaisie dramatique", qui fut écrite par Renoir en écoutant de la musique baroque, est sciemment un «film de guerre".(…) La Règle du jeu est certainement, avec Citizen Kane, le film qui a suscité le plus grand nombre de vocations de metteurs en scène". Cette phrase de François Truffaut indique bien la place qu’a prise le film dans le cœur et la tête d’une génération entière de cinéphiles, grâce notamment à André Bazin, leur père spirituel. Si chacun avait eu ses raisons (même effroyables) de ne pas aimer La Règle du jeu, Renoir eut en fin de compte raison : le succès désormais éternel de son film le prouve."
Michel Doussot, Télescope n°70, mai 1994
"Tu comprends, sur cette Terre, il y a quelque chose d’effroyable, c’est que tout le monde a ses raisons." C’est ainsi que, dans une scène-clé de La Règle du jeu, Jean Renoir, alias Octave, explique une des règles du jeu social à Jurieu (Roland Toutain), l’aviateur si "naïf" qu’il semble voler au-dessus des convenances. De même que Renoir, cinéaste reconnu, va chuter pour ne pas avoir respecté les règles du jeu cinématographique de l’époque avec son film, où maîtres et serviteurs jouent tous au jeu de l’amour et du hasard au cours d’une intrigue inspirée de Musset. Des amours légères qui rappellent l’atmosphère déliquescente du XVIIIe siècle pré-révolutionnaire. Ce n’est pas fortuit : nous sommes en 1939, entre Munich et la déclaration de guerre. Jean Renoir vient de tourner La Marseillaise et La Bête humaine, il est "impressionné et troublé" par l’état d’esprit qui règne alors: «J’ai voulu faire un film agréable mais qui soit en même temps une critique d’une société que je considérais comme résolument pourrie". Cette "fantaisie dramatique", qui fut écrite par Renoir en écoutant de la musique baroque, est sciemment un «film de guerre".(…) La Règle du jeu est certainement, avec Citizen Kane, le film qui a suscité le plus grand nombre de vocations de metteurs en scène". Cette phrase de François Truffaut indique bien la place qu’a prise le film dans le cœur et la tête d’une génération entière de cinéphiles, grâce notamment à André Bazin, leur père spirituel. Si chacun avait eu ses raisons (même effroyables) de ne pas aimer La Règle du jeu, Renoir eut en fin de compte raison : le succès désormais éternel de son film le prouve."
Michel Doussot, Télescope n°70, mai 1994
Séance unique
Dimanche 10 février 2013 à 18:00
Séance suivie d'une leçon de cinéma par Charlotte Garson, Les Cahiers du Cinéma • préambule au cycle Jean Renoir, à partir du 19 juin au Cinématographe
Séance suivie d'une leçon de cinéma par Charlotte Garson, Les Cahiers du Cinéma • préambule au cycle Jean Renoir, à partir du 19 juin au Cinématographe