CINE VENDREDI • DÉCEMBRE 2014
France, 1965, 1h34
avec Sylvie, Victor Lanoux, Jean Bouise, Malka Ribowska
NUM • VERSION RESTAURÉE
avec Sylvie, Victor Lanoux, Jean Bouise, Malka Ribowska
NUM • VERSION RESTAURÉE
À la mort de son mari, Mme Berthe, qui a passé sa vie à servir les autres, prend ses distances avec sa famille, se fait de nouveaux amis, commence une nouvelle vie…Sous l’égide de Bertolt Brecht et de Jean Ferrat, René Allio fait de Marseille le terrain d’une conquête de la liberté au milieu des contraintes. Un premier film qui proposait un ton nouveau, entre film social et hymne lumineux à la liberté individuelle. Les plans fixes qui encadrent le film, entre cartes postales et photos de famille sur fond de chanson de Jean Ferrat, en font une fable à portée universelle.
"Le temps d’une chanson en guise d’introduction à l’émotion (On ne voit pas le temps passer de Jean Ferrat), René Allio fixe la première vie de son héroïne lors d’un montage photographique : Berthe a été femme, mère, veuve et a attendu l’heure du mouvement. Au milieu des pleureuses hystériques et des enfants inquiets de la tournure que prend l’héritage, Berthe éclate de sa force mutique, crève un écran étouffant de prime abord qui va s’autoriser, comme son personnage, une ouverture progressive. C’est toute la force du réalisme de La Vieille Dame indigne : parvenir à capter le réel sans le forcer, sans faire du naturel un instrument, sans définir ce vent de liberté soudain un effet de construction cinématographique.(...) Hymne féministe, La Vieille Dame indigne n’est pas militant à proprement parler dans la mesure où la narration n’est jamais accaparé par le discours ; mais, au fil des séquences qui mêlent avec fluidité les instants purement dramatiques ou cruels (le refus progressif des enfants de subvenir aux besoins de leur mère, la volonté des mêmes rejetons d’enfermer leur génitrice dans son deuil) et les saillies comiques, se dessine un portrait de femme forte. Berthe n’est ni une pré-hippie, ni une adolescente tardive. C’est une femme qui, sans grande proclamation, décide de profiter de son indépendance et par là-même de créer son propre bonheur. Rarement un film aura autant mérité son titre de chef d’œuvre de jouissance : celle du détachement (et non de l’acceptation), celle de la conscience du temps aussi qui entraîne Berthe à vivre avant la fin. La légèreté n’a finalement de sens que si elle renvoie à la profondeur humaine : René Allio, tout en délicatesse, filme l’errance et l’abandon, la joie et la fatigue, la fantaisie poétique des escapades nocturnes en automobile et l’approche fatidique de la fin."
Ariane Beauvillard, Critikat
"Le temps d’une chanson en guise d’introduction à l’émotion (On ne voit pas le temps passer de Jean Ferrat), René Allio fixe la première vie de son héroïne lors d’un montage photographique : Berthe a été femme, mère, veuve et a attendu l’heure du mouvement. Au milieu des pleureuses hystériques et des enfants inquiets de la tournure que prend l’héritage, Berthe éclate de sa force mutique, crève un écran étouffant de prime abord qui va s’autoriser, comme son personnage, une ouverture progressive. C’est toute la force du réalisme de La Vieille Dame indigne : parvenir à capter le réel sans le forcer, sans faire du naturel un instrument, sans définir ce vent de liberté soudain un effet de construction cinématographique.(...) Hymne féministe, La Vieille Dame indigne n’est pas militant à proprement parler dans la mesure où la narration n’est jamais accaparé par le discours ; mais, au fil des séquences qui mêlent avec fluidité les instants purement dramatiques ou cruels (le refus progressif des enfants de subvenir aux besoins de leur mère, la volonté des mêmes rejetons d’enfermer leur génitrice dans son deuil) et les saillies comiques, se dessine un portrait de femme forte. Berthe n’est ni une pré-hippie, ni une adolescente tardive. C’est une femme qui, sans grande proclamation, décide de profiter de son indépendance et par là-même de créer son propre bonheur. Rarement un film aura autant mérité son titre de chef d’œuvre de jouissance : celle du détachement (et non de l’acceptation), celle de la conscience du temps aussi qui entraîne Berthe à vivre avant la fin. La légèreté n’a finalement de sens que si elle renvoie à la profondeur humaine : René Allio, tout en délicatesse, filme l’errance et l’abandon, la joie et la fatigue, la fantaisie poétique des escapades nocturnes en automobile et l’approche fatidique de la fin."
Ariane Beauvillard, Critikat
Séances
• vendredi 12 décembre • 14:15 • CINÉ VENDREDI • priorité adhérents AGORA Derv, ACCOORD et Ciné Femmes
Mercredi 3/12 20:30
Vendredi 5/12 18:30
Dimanche 14/12 18:30
Mercredi 3/12 20:30
Vendredi 5/12 18:30
Dimanche 14/12 18:30