CINÉMA D’HIER ET D’AUJOURD’HUI • MAI - JUIN 2012
France, 2009, 1h18, documentaire
SORTIE NATIONALE
SORTIE NATIONALE
De la campagne paisible aux paysages sidérurgiques sinistrés de Lorraine, Le Chemin noir traverse la France d’aujourd’hui et celle d’hier. L'intime d'un parcours individuel s'ouvre sur l'histoire collective des hommes. L'enfance enfouie du narrateur renaît, et avec elle, un cortège de fantômes. Années soixante, guerre d'Algérie, la remontée dans le temps s'apparente à une descente aux enfers, elle exhume la vie des manœuvres algériens de la sidérurgie, le métal en fusion et l'usine disparue.
"Un essai poétique et buissonnier dans lequel Abddallah Badis, fils d’ouvrier sidérurgiste en Lorraine, ayant suivi la même voie avant de devenir comédien et metteur en scène de théâtre, évoque in situ son enfance et la noria des immigrés algériens venus dans la région pour échapper à la misère. Le film suit des chemins détournés, jouant avec les hasards concertés pour faire resurgir la mémoire, celle d’un peuple déraciné et exploité, et celle d’une famille issue de ce peuple. (…) Un de ces films précieux à la croisée des genres et des catégories ; très loin du documentaire brut de décoffrage mais aussi de la fiction romanesque. Cette remémoration en douceur, qu’on pourrait qualifier de proustienne pour simplifier, est une sorte d’élégie, un tombeau, au sens littéraire, où l’on célèbre avec une mélancolie mêlée de nostalgie le sacrifice des Algériens devenus chair à canon de la sidérurgie."
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles
"En principe, tout film devrait pouvoir répondre à cette question, posée à son metteur en scène : pourquoi filmez-vous ? Mais dans la réalité, de nombreux films ne donnent aucune idée de ce qui profondément les motive, aucun indice sur leur nécessité réelle. Avec le Chemin noir, c’est l’inverse. Le film anticipe d’emblée toutes les questions ayant trait à son existence et semble exprimer par tous ses plans la vérité profonde d’un cinéaste nous confessant "pourquoi je filme". Abdallah Badis filme pour sauver sa peau, son âme, son honneur d’humain. Son Chemin noir est un documentaire personnel et poétique, qui s’en va sillonner la Lorraine fantôme de la houille, de la sidérurgie et des hauts fourneaux, en cherchant sur ces terres d’abandon et de friche la trace de ceux qui, autrefois, vivaient et travaillaient là.
(…) Le cœur de son sujet, ce sont ces vieux Arabes exilés qu’il filme avec rigueur et discrétion. Leur trajectoire fait songer à celle de petites météorites jadis tombées du ciel, éclats solitaires et éparpillés que Badis voudrait réunir en collier, afin de redonner aussi leur dimension collective, historique, solidaire à ces destins uniques et souvent abîmés. (…) Ainsi, progressivement, sous son langage très personnel et presque privé, c’est plus largement à une expérience universelle de l’exil, à une réflexion poétique, analogique et musicale sur le sort d’individus qui ont été désunis par l’histoire, que le Chemin noir, dans sa noble modestie, nous invite."
Olivier Séguret, Libération
"Dans Le Chemin noir, Abdallah Badis utilise la puissance du saxo et la voix rocailleuse d'Archie Shepp qui font résonner la transcendance de la défaillance des corps. Les corps du Chemin noir, ce sont ceux des manœuvres algériens de la sidérurgie dont le réalisateur est issu, ceux de ces retraités qui regardent leur reste de vie passer, se demandant où ils seront enterrés. Le réalisateur a passé 25 jours à l'arrière de leur foyer, où ils passent leur temps ! Car leur parole n'est pas immédiate. Mais quand elle fuse, dans une impressionnante maturité et clarté, ce sont des moments de grâce comme nous en offre rarement le cinéma ! "
Olivier Barlet, Africultures
Film précédé de :
The Giant War of Jupiter de Fabio Caldironi (Collectif Comet)
Un militaire revient au port. Sur le quai, un jeune homme apparaît. Tel un fantôme, il suit le militaire dans une déambulation musicale entre présent et passé. Du port à la ville, des quais à la plage, la guerre n'est plus là mais le souvenir demeure.
"Un essai poétique et buissonnier dans lequel Abddallah Badis, fils d’ouvrier sidérurgiste en Lorraine, ayant suivi la même voie avant de devenir comédien et metteur en scène de théâtre, évoque in situ son enfance et la noria des immigrés algériens venus dans la région pour échapper à la misère. Le film suit des chemins détournés, jouant avec les hasards concertés pour faire resurgir la mémoire, celle d’un peuple déraciné et exploité, et celle d’une famille issue de ce peuple. (…) Un de ces films précieux à la croisée des genres et des catégories ; très loin du documentaire brut de décoffrage mais aussi de la fiction romanesque. Cette remémoration en douceur, qu’on pourrait qualifier de proustienne pour simplifier, est une sorte d’élégie, un tombeau, au sens littéraire, où l’on célèbre avec une mélancolie mêlée de nostalgie le sacrifice des Algériens devenus chair à canon de la sidérurgie."
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles
"En principe, tout film devrait pouvoir répondre à cette question, posée à son metteur en scène : pourquoi filmez-vous ? Mais dans la réalité, de nombreux films ne donnent aucune idée de ce qui profondément les motive, aucun indice sur leur nécessité réelle. Avec le Chemin noir, c’est l’inverse. Le film anticipe d’emblée toutes les questions ayant trait à son existence et semble exprimer par tous ses plans la vérité profonde d’un cinéaste nous confessant "pourquoi je filme". Abdallah Badis filme pour sauver sa peau, son âme, son honneur d’humain. Son Chemin noir est un documentaire personnel et poétique, qui s’en va sillonner la Lorraine fantôme de la houille, de la sidérurgie et des hauts fourneaux, en cherchant sur ces terres d’abandon et de friche la trace de ceux qui, autrefois, vivaient et travaillaient là.
(…) Le cœur de son sujet, ce sont ces vieux Arabes exilés qu’il filme avec rigueur et discrétion. Leur trajectoire fait songer à celle de petites météorites jadis tombées du ciel, éclats solitaires et éparpillés que Badis voudrait réunir en collier, afin de redonner aussi leur dimension collective, historique, solidaire à ces destins uniques et souvent abîmés. (…) Ainsi, progressivement, sous son langage très personnel et presque privé, c’est plus largement à une expérience universelle de l’exil, à une réflexion poétique, analogique et musicale sur le sort d’individus qui ont été désunis par l’histoire, que le Chemin noir, dans sa noble modestie, nous invite."
Olivier Séguret, Libération
"Dans Le Chemin noir, Abdallah Badis utilise la puissance du saxo et la voix rocailleuse d'Archie Shepp qui font résonner la transcendance de la défaillance des corps. Les corps du Chemin noir, ce sont ceux des manœuvres algériens de la sidérurgie dont le réalisateur est issu, ceux de ces retraités qui regardent leur reste de vie passer, se demandant où ils seront enterrés. Le réalisateur a passé 25 jours à l'arrière de leur foyer, où ils passent leur temps ! Car leur parole n'est pas immédiate. Mais quand elle fuse, dans une impressionnante maturité et clarté, ce sont des moments de grâce comme nous en offre rarement le cinéma ! "
Olivier Barlet, Africultures
Film précédé de :
The Giant War of Jupiter de Fabio Caldironi (Collectif Comet)
Un militaire revient au port. Sur le quai, un jeune homme apparaît. Tel un fantôme, il suit le militaire dans une déambulation musicale entre présent et passé. Du port à la ville, des quais à la plage, la guerre n'est plus là mais le souvenir demeure.
Séances
Jeudi 7 juin 2012 à 21:00
Samedi 9 juin 2012 à 19:00
Lundi 11 juin 2012 à 18:30
Samedi 9 juin 2012 à 19:00
Lundi 11 juin 2012 à 18:30