LA LOI DU GENRE • JANVIER 2015
Japon, 1954, 3h26, VOSTF
avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura
NUM • VERSION INTÉGRALE RESTAURÉE
avec Toshirô Mifune, Takashi Shimura
NUM • VERSION INTÉGRALE RESTAURÉE
Dans le Japon médiéval, un village fait appel à sept samouraïs pour lutter contre les bandits qui saccagent les campagnes environnantes. Les 7 samouraïs reste un film qui permet au chambara de retrouver sa place dans le cinéma japonais. La version intégrale impose cette œuvre comme l'un des grands classiques du cinéma mondial.
"Copie complète et restaurée du classique du maître japonais, possible modèle secret du film moderne de superhéros.(...)Suspect habituel dans les listes des best movies ever, le film n’a rien perdu de sa superbe. Kurosawa ne néglige jamais la construction, ce qui relie les scènes comme les personnages. Et le rythme. Comment expliquer sinon que ces trois heures et plus passent d’une traite, même quand il faut se préparer et attendre les bandits (soit l’essentiel du film) ? Dans un va-et-vient harmonieux, constant, Les 7 Samouraïs module l’humour et la gravité, le souffle et l’intime, l’attente et l’action. Les morceaux de bravoure ont la grandeur épique d’un film de guerre jamais dupe (la bataille finale dans la pluie et la boue), la puissance intérieure du théâtre nô lorsqu’il s’agit de faire ruminer les samouraïs en intérieur ou la nuit, éclairés à la flamme. Et d’un détail comme une tonsure, Kurosawa extrait le maximum : Kanbei, le samouraï en chef, se rase la tête (déshonneur) pour sauver un enfant (altruisme), et l’on peut pratiquement voir ses cheveux repousser le long du film (mesure du temps qui passe)."
Leo Soesanto, Les Inrockuptibles
"Le plus frappant en redécouvrant le chef-d'œuvre de Kurosawa, dans un magnifique retirage, respectant la durée originale du film – le film, amputé d'une heure lors de sa sortie en Europe, ne fut découvert en France qu'en 1980 dans sa version complète de 3 h 26 – et restituant aussi l'entracte qui scindait le film en deux parties distinctes, est de voir combien ce classique était resté éloigné du grand écran, où il est vraiment possible de prendre la mesure de ce film épique. Kurosawa voulait selon ses termes réaliser avec Les Sept Samouraïs un véritable "jidai-geki", le terme japonais désignant les œuvres historiques consacrées à l'histoire du Japon, soit un film de samouraïs qui offrirait une toute autre dimension au genre, à l'image de ce que John Ford, l'un des maîtres de Kurosawa, était parvenu à faire avec le western. Le réalisateur japonais s'attelait aussi avec cette saga à un épisode intime de son histoire. Kurosawa a raconté son enfance dans Comme une autobiographie et expliqué la façon dont il avait déçu son père, descendant d'une lignée de samouraïs, en étant le seul élève de sa classe à échouer à la formation militaire au collège. Les Sept Samouraïs venait combler ce vide. Il devient l'écrin dans lequel Kurosawa met en scène cette vie possible qu'il n'a pas vécue."
Samuel Blumenfeld, Le Monde
"Copie complète et restaurée du classique du maître japonais, possible modèle secret du film moderne de superhéros.(...)Suspect habituel dans les listes des best movies ever, le film n’a rien perdu de sa superbe. Kurosawa ne néglige jamais la construction, ce qui relie les scènes comme les personnages. Et le rythme. Comment expliquer sinon que ces trois heures et plus passent d’une traite, même quand il faut se préparer et attendre les bandits (soit l’essentiel du film) ? Dans un va-et-vient harmonieux, constant, Les 7 Samouraïs module l’humour et la gravité, le souffle et l’intime, l’attente et l’action. Les morceaux de bravoure ont la grandeur épique d’un film de guerre jamais dupe (la bataille finale dans la pluie et la boue), la puissance intérieure du théâtre nô lorsqu’il s’agit de faire ruminer les samouraïs en intérieur ou la nuit, éclairés à la flamme. Et d’un détail comme une tonsure, Kurosawa extrait le maximum : Kanbei, le samouraï en chef, se rase la tête (déshonneur) pour sauver un enfant (altruisme), et l’on peut pratiquement voir ses cheveux repousser le long du film (mesure du temps qui passe)."
Leo Soesanto, Les Inrockuptibles
"Le plus frappant en redécouvrant le chef-d'œuvre de Kurosawa, dans un magnifique retirage, respectant la durée originale du film – le film, amputé d'une heure lors de sa sortie en Europe, ne fut découvert en France qu'en 1980 dans sa version complète de 3 h 26 – et restituant aussi l'entracte qui scindait le film en deux parties distinctes, est de voir combien ce classique était resté éloigné du grand écran, où il est vraiment possible de prendre la mesure de ce film épique. Kurosawa voulait selon ses termes réaliser avec Les Sept Samouraïs un véritable "jidai-geki", le terme japonais désignant les œuvres historiques consacrées à l'histoire du Japon, soit un film de samouraïs qui offrirait une toute autre dimension au genre, à l'image de ce que John Ford, l'un des maîtres de Kurosawa, était parvenu à faire avec le western. Le réalisateur japonais s'attelait aussi avec cette saga à un épisode intime de son histoire. Kurosawa a raconté son enfance dans Comme une autobiographie et expliqué la façon dont il avait déçu son père, descendant d'une lignée de samouraïs, en étant le seul élève de sa classe à échouer à la formation militaire au collège. Les Sept Samouraïs venait combler ce vide. Il devient l'écrin dans lequel Kurosawa met en scène cette vie possible qu'il n'a pas vécue."
Samuel Blumenfeld, Le Monde
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