CINÉMA D'HIER ET D'AUJOURD'HUI • OCTOBRE - NOVEMBRE 2012
Hollande, 1992, 1h45, VOSTF
avec Alex Van Warmerdam, Annet Malherbe, Leonard Lucieer
RÉÉDITION
avec Alex Van Warmerdam, Annet Malherbe, Leonard Lucieer
RÉÉDITION
Une femme qui sur les conseils d’une statue de Saint François se prive de nourriture pour plaire au Seigneur, un enfant fasciné par la guerre civile au Congo, un facteur des plus indiscrets, un garde chasse myope et stérile et un boucher à l’appétit sexuel débordant. Voici quelques uns des personnages de cette comédie des plus insolites sur la vie des habitants d'un lotissement perdu dans le nord de l'Europe.
"C'est une rue au milieu de nulle part. Des habitations à gauche, quelques commerces à droite ; c'est tout. La rue donne d'un côté sur un terrain vague et des champs à perte de vue ; de l'autre, sur un chemin de terre qui longe une petite forêt. De temps en temps, il y a un bus qui passe. Le reste de la ville a-t-il été gommé comme sur un dessin ? Un panneau publicitaire offre une explication apparemment logique : cette rue serait le premier jalon d'une ville nouvelle en construction. Seulement, rien d'autre ne se construit... Etrange... Les habitants de cette rue-là seraient plutôt banals. Mais ce qui leur arrive ne l'est pas.
(…) Pour nous, le deuxième film d'Alex Van Warmerdam ne ressemble à rien de connu. Pour les Néerlandais, c'est un film qui montre simplement les Pays-Bas tels qu'ils étaient au début des années 60. Mais c'est, avant tout, du "Van Warmerdam". Depuis près de vingt ans, ce graphiste de formation écrit et joue des pièces de théâtre aussi incongrues et inclassables que le sont Les Habitants aujourd'hui.
Sa première compagnie s'appelait Hauser Orkater ; "orkater", un mot inventé, contraction d'orchestre et de théâtre. Tout l'art de Van Warmerdam est précisément de se situer au croisement d'influences tellement diverses que chacun peut y trouver ce qu'il veut. Les Habitants est un film qui se situe "entre" : entre l'absurde et le réalisme, entre le no man's land inventé et le pays identifié. Entre l'angoisse et le rire. (…) Mais la seule logique n'est-elle pas enfouie dans les désirs refoulés des habitants ? (…). Tout le monde, dans cette rue, épie tout le monde. Le facteur ouvre le courrier et connaît les secrets intimes de chacun. Les Habitants est aussi une fable sur le voyeurisme. Drôle, mais jusqu'au malaise lorsque le réalisateur en détaille les conséquences tragiques. (…). En quittant la rue en quittant le film , nous avons cru nous échapper par la forêt. Mais celle-ci nous retient encore prisonnier. Prisonnier de l'univers du cinéaste qui nous a imposé sa règle. Qui, par sa mise en scène, a insinué ses doutes en nous. En sortant de la salle, la réalité n'aura peut-être plus, pour vous, les mêmes contours."
Philippe Piazzo, Télérama
"C'est une rue au milieu de nulle part. Des habitations à gauche, quelques commerces à droite ; c'est tout. La rue donne d'un côté sur un terrain vague et des champs à perte de vue ; de l'autre, sur un chemin de terre qui longe une petite forêt. De temps en temps, il y a un bus qui passe. Le reste de la ville a-t-il été gommé comme sur un dessin ? Un panneau publicitaire offre une explication apparemment logique : cette rue serait le premier jalon d'une ville nouvelle en construction. Seulement, rien d'autre ne se construit... Etrange... Les habitants de cette rue-là seraient plutôt banals. Mais ce qui leur arrive ne l'est pas.
(…) Pour nous, le deuxième film d'Alex Van Warmerdam ne ressemble à rien de connu. Pour les Néerlandais, c'est un film qui montre simplement les Pays-Bas tels qu'ils étaient au début des années 60. Mais c'est, avant tout, du "Van Warmerdam". Depuis près de vingt ans, ce graphiste de formation écrit et joue des pièces de théâtre aussi incongrues et inclassables que le sont Les Habitants aujourd'hui.
Sa première compagnie s'appelait Hauser Orkater ; "orkater", un mot inventé, contraction d'orchestre et de théâtre. Tout l'art de Van Warmerdam est précisément de se situer au croisement d'influences tellement diverses que chacun peut y trouver ce qu'il veut. Les Habitants est un film qui se situe "entre" : entre l'absurde et le réalisme, entre le no man's land inventé et le pays identifié. Entre l'angoisse et le rire. (…) Mais la seule logique n'est-elle pas enfouie dans les désirs refoulés des habitants ? (…). Tout le monde, dans cette rue, épie tout le monde. Le facteur ouvre le courrier et connaît les secrets intimes de chacun. Les Habitants est aussi une fable sur le voyeurisme. Drôle, mais jusqu'au malaise lorsque le réalisateur en détaille les conséquences tragiques. (…). En quittant la rue en quittant le film , nous avons cru nous échapper par la forêt. Mais celle-ci nous retient encore prisonnier. Prisonnier de l'univers du cinéaste qui nous a imposé sa règle. Qui, par sa mise en scène, a insinué ses doutes en nous. En sortant de la salle, la réalité n'aura peut-être plus, pour vous, les mêmes contours."
Philippe Piazzo, Télérama
Séance unique
• Mercredi 24 octobre • 20:45 • Avant-première en présence du distributeur ED distribution • reprise du film dans le Cinéma d'Hier et d'Aujourd'hui du 28 novembre au 11 décembre 2012