ARCHIVES DÉPARTEMENTALES DE LOIRE-ATLANTIQUE • 100 ANS DE SPORTS (1850-1950) • FÉVRIER 2013
France, 2003, 1h20, animation
L'idée de génie qu'eût madame Souza en offrant un vélo à son neveu alla bien au-delà de ses espérances. L'entraînement, une alimentation adaptée et le Tour de France n'était pas loin... La "mafia française" non plus qui, repérant le futur champion cycliste, l'enlève. Madame Souza, accompagnée de trois vieilles dames, les Triplettes, devenues ses complices, devra braver tous les dangers dans une course poursuite ébouriffante.
"Un dessin animé pareil, on en sort la bouche remplie de superlatifs. Drôle de mélange, avec les grenouilles vivantes que Sylvain Chomet réussit à nous faire avaler ! Allez voir le film pour comprendre. Vous ne le regretterez pas, que vous soyez accro d'animation ou rétif aux cartoons. Auteur du formidable court métrage La Vieille Dame et les pigeons, Sylvain Chomet passe au grand, au vraiment très grand : un coup de crayon, un coup de génie, un coup de maître. Les Triplettes de Belleville ne sont là que pour la beauté du titre : à part un petit préambule télévisé, ces trois vieilles chanteuses aux gueules de chamelles farceuses (et amatrices de ragoût de batraciens, nous y voilà) n'entrent en scène qu'au dernier tiers du film. Les deux véritables héros n'ont pas la même classe malicieuse. Ce sont deux monstres de foire, logés dans une bicoque branlante du Paris d'après-guerre, devant une voie de chemin de fer. Champion et Mémé, qu'ils s'appellent. Lui a une tête d'oiseau : rond comme un pigeon dans l'enfance, il vire au vilain héron à l'adolescence. Elle, ce serait plutôt du côté de la carpe en eau croupie qu'il faudrait chercher pour continuer de filer la métaphore animale. Mais c'est inutile, des mémés comme elle, avec un grain de beauté qui porte mal son nom, un pied bot tout aussi mal nommé et une moustache qui fait tache, on en connaît tous. Mémé a tellement bien entraîné son petit-fils à pédaler sur le pavé que Champion participe enfin au Tour de France. Mais la voiture-balai l'avale comme une amphétamine et le jette dans la cale d'un cargo, direction l'Amérique. Avec son chien Bruno, grosse pomme de terre germée, Mémé se lance à la poursuite des kidnappeurs pour délivrer son échalas chéri. Elle est aidée par les Triplettes de Belleville, trois sœurs octogénaires encore très vertes pour leur âge (et qui mangent, entre autres, des têtards grillés, c'est la scène d'anthologie du film, au cas où vous ne l'auriez pas compris). Humour fin et acerbe, graphisme rétro et inventif, rythme trépidant et oxygéné, tout est parfait, que voulez-vous ! Sylvain Chomet affiche son amour pour Tati (Les Triplettes regardent Jour de fête à la télé), son intérêt pour Stomp (le concerto pour grille de Frigidaire, aspirateur et roue de vélo est inspiré de ce spectacle). Mais son univers ne ressemble à aucun autre."
Marine Landrot, Télérama
"Un dessin animé pareil, on en sort la bouche remplie de superlatifs. Drôle de mélange, avec les grenouilles vivantes que Sylvain Chomet réussit à nous faire avaler ! Allez voir le film pour comprendre. Vous ne le regretterez pas, que vous soyez accro d'animation ou rétif aux cartoons. Auteur du formidable court métrage La Vieille Dame et les pigeons, Sylvain Chomet passe au grand, au vraiment très grand : un coup de crayon, un coup de génie, un coup de maître. Les Triplettes de Belleville ne sont là que pour la beauté du titre : à part un petit préambule télévisé, ces trois vieilles chanteuses aux gueules de chamelles farceuses (et amatrices de ragoût de batraciens, nous y voilà) n'entrent en scène qu'au dernier tiers du film. Les deux véritables héros n'ont pas la même classe malicieuse. Ce sont deux monstres de foire, logés dans une bicoque branlante du Paris d'après-guerre, devant une voie de chemin de fer. Champion et Mémé, qu'ils s'appellent. Lui a une tête d'oiseau : rond comme un pigeon dans l'enfance, il vire au vilain héron à l'adolescence. Elle, ce serait plutôt du côté de la carpe en eau croupie qu'il faudrait chercher pour continuer de filer la métaphore animale. Mais c'est inutile, des mémés comme elle, avec un grain de beauté qui porte mal son nom, un pied bot tout aussi mal nommé et une moustache qui fait tache, on en connaît tous. Mémé a tellement bien entraîné son petit-fils à pédaler sur le pavé que Champion participe enfin au Tour de France. Mais la voiture-balai l'avale comme une amphétamine et le jette dans la cale d'un cargo, direction l'Amérique. Avec son chien Bruno, grosse pomme de terre germée, Mémé se lance à la poursuite des kidnappeurs pour délivrer son échalas chéri. Elle est aidée par les Triplettes de Belleville, trois sœurs octogénaires encore très vertes pour leur âge (et qui mangent, entre autres, des têtards grillés, c'est la scène d'anthologie du film, au cas où vous ne l'auriez pas compris). Humour fin et acerbe, graphisme rétro et inventif, rythme trépidant et oxygéné, tout est parfait, que voulez-vous ! Sylvain Chomet affiche son amour pour Tati (Les Triplettes regardent Jour de fête à la télé), son intérêt pour Stomp (le concerto pour grille de Frigidaire, aspirateur et roue de vélo est inspiré de ce spectacle). Mais son univers ne ressemble à aucun autre."
Marine Landrot, Télérama
Séance unique
Jeudi 7 février 2013 à 20:30
dans le cadre l'exposition "100 ans de Sports (1850-1950)" du 19 octobre 2012 au 24 mars 2013 aux Archives Départementales de Loire-Atlantique
dans le cadre l'exposition "100 ans de Sports (1850-1950)" du 19 octobre 2012 au 24 mars 2013 aux Archives Départementales de Loire-Atlantique