CARTE BLANCHE CATHERINE CAVELIER • OCTOBRE 2014
Allemagne, 1929, 2h13, muet
avec Louise Brooks, Fritz Kortner, Franz Lederer
avec Louise Brooks, Fritz Kortner, Franz Lederer
Loulou est une jeune femme qui ne s'encombre d'aucun préjugé et vit pour l'amour et le plaisir. Ses amis sont nombreux... De toutes les héroïnes de cinéma, la Loulou de Pabst est probablement de celles qui auront alimenté le plus de commentaires. Qui est véritablement la créature de Pabst ? La rencontre du metteur en scène avec Louise Brooks devient ici un authentique événement.
Séances
Dimanche 26/10 20:30
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Loulou est à l’origine la combinaison de deux pièces de Frank Wedekind : « l’Esprit de la Terre » et « La Boîte de Pandore ». Le personnage de Loulou fût inspiré par Lou Andréas-Salomé, princesse russe qui séduit et fascina les plus grands esprits de son temps : Freud, Nietzsche et Rilke. Pabst n’était pas parvenu à trouver l’actrice idéale pour interpréter le rôle. Il découvre la perle rare dans A girl in every port. Libérée de ses engagements la Paramount, Louise Brooks, accepte de venir en Europe pour tourner sous la direction de Pabst.
LOUISE BROOKS
Il est des icônes qui conservent leur pouvoir de fascination par delà le temps et les époques. Il est des mythes dans l’histoire du cinéma dont le rayonnement va au delà du pur travail cinématographique. Louise Brooks, inoubliable silhouette, est de ceux là. Elle tourna trois films en Europe. Trois films, trois femmes, trois destins tragiques pour une actrice qui allait trouver, loin de chez elle, ses rôles les plus marquant et laisser là une empreinte indélébile dans l’histoire du cinéma.
Louise, première actrice américaine à venir tourner en Europe, est accueillie en grande pompe à la gare de Berlin par Pabst et une meute de journaliste. Louise Brooks apprécie de travailler avec Pabst qui se comporte avec elle de manière paternaliste, la rassurant et la protégeant contre l’hostilité d’une partie de l’équipe (Fritz Kortner en tête) qui ne comprend toujours pas quelle mouche a piqué Pabst d’aller chercher cette américaine pour jouer leur Loulou. Mais cette relation ne va pas sans une certaine forme de tyrannie de la part du metteur en scène. Louise Brooks mène en Allemagne la vie qu’elle vivait à New York : retrouvant des amis américains pour de longues virées nocturnes, elle découvre le Berlin bourgeois dont elle goûte les excès. Pabst s’en émeut et la fait consigner. Elle se couchera dorénavant à neuf heures et se dédiera, tout comme lui, totalement au film. De nombreux petits conflits émaillèrent leur collaboration mais nul doute que Louise Brooks et Georg Willem Pabst entretinrent une relation privilégiée sans laquelle le fruit de leur travail commun n’eut pas été aussi exceptionnel.
Louise Brooks avait très tôt manifesté du mépris pour le milieu du cinéma. Elle en fustigeait la futilité, la vanité et refusait de jouer le jeu d’une servilité pourtant de rigueur envers tout « supérieur ». Elle qui fut ironiquement surnommée « Brooks la bavarde » sur les plateaux de tournage rencontre enfin en Georg Willem Pabst quelqu’un dont elle se sent intellectuellement proche et dont elle admire la démarche. Pabst, travaillant vers une forme de réalisme expressif, tente de rompre le jeu de ses acteurs pour leur éviter tout stéréotype en ne leur révélant qu’au dernier moment ce qu’ils vont tourner et en se livrant à tout un tas d’autres petites manipulations. Fritz Kortner, grand acteur de théâtre, avait soigneusement préparé « sa mort » : Pabst n’aura de cesse de faire tourner et retourner la scène prétextant mille soucis techniques afin d’obtenir de lui quelque chose d’autre. Si ces procédés nous paraissent aujourd’hui communs, ils firent à l’époque grand effet sur Louise Brooks.
Olivier Gonord, - DVDclassik - 204
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Loulou est à l’origine la combinaison de deux pièces de Frank Wedekind : « l’Esprit de la Terre » et « La Boîte de Pandore ». Le personnage de Loulou fût inspiré par Lou Andréas-Salomé, princesse russe qui séduit et fascina les plus grands esprits de son temps : Freud, Nietzsche et Rilke. Pabst n’était pas parvenu à trouver l’actrice idéale pour interpréter le rôle. Il découvre la perle rare dans A girl in every port. Libérée de ses engagements la Paramount, Louise Brooks, accepte de venir en Europe pour tourner sous la direction de Pabst.
LOUISE BROOKS
Il est des icônes qui conservent leur pouvoir de fascination par delà le temps et les époques. Il est des mythes dans l’histoire du cinéma dont le rayonnement va au delà du pur travail cinématographique. Louise Brooks, inoubliable silhouette, est de ceux là. Elle tourna trois films en Europe. Trois films, trois femmes, trois destins tragiques pour une actrice qui allait trouver, loin de chez elle, ses rôles les plus marquant et laisser là une empreinte indélébile dans l’histoire du cinéma.
Louise, première actrice américaine à venir tourner en Europe, est accueillie en grande pompe à la gare de Berlin par Pabst et une meute de journaliste. Louise Brooks apprécie de travailler avec Pabst qui se comporte avec elle de manière paternaliste, la rassurant et la protégeant contre l’hostilité d’une partie de l’équipe (Fritz Kortner en tête) qui ne comprend toujours pas quelle mouche a piqué Pabst d’aller chercher cette américaine pour jouer leur Loulou. Mais cette relation ne va pas sans une certaine forme de tyrannie de la part du metteur en scène. Louise Brooks mène en Allemagne la vie qu’elle vivait à New York : retrouvant des amis américains pour de longues virées nocturnes, elle découvre le Berlin bourgeois dont elle goûte les excès. Pabst s’en émeut et la fait consigner. Elle se couchera dorénavant à neuf heures et se dédiera, tout comme lui, totalement au film. De nombreux petits conflits émaillèrent leur collaboration mais nul doute que Louise Brooks et Georg Willem Pabst entretinrent une relation privilégiée sans laquelle le fruit de leur travail commun n’eut pas été aussi exceptionnel.
Louise Brooks avait très tôt manifesté du mépris pour le milieu du cinéma. Elle en fustigeait la futilité, la vanité et refusait de jouer le jeu d’une servilité pourtant de rigueur envers tout « supérieur ». Elle qui fut ironiquement surnommée « Brooks la bavarde » sur les plateaux de tournage rencontre enfin en Georg Willem Pabst quelqu’un dont elle se sent intellectuellement proche et dont elle admire la démarche. Pabst, travaillant vers une forme de réalisme expressif, tente de rompre le jeu de ses acteurs pour leur éviter tout stéréotype en ne leur révélant qu’au dernier moment ce qu’ils vont tourner et en se livrant à tout un tas d’autres petites manipulations. Fritz Kortner, grand acteur de théâtre, avait soigneusement préparé « sa mort » : Pabst n’aura de cesse de faire tourner et retourner la scène prétextant mille soucis techniques afin d’obtenir de lui quelque chose d’autre. Si ces procédés nous paraissent aujourd’hui communs, ils firent à l’époque grand effet sur Louise Brooks.
Olivier Gonord, - DVDclassik - 204