PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2010
Allemagne, 1931, 1h45, VOSTF
Avec Peter Lorre, Otto Wernicke, Ellen Widmann, Gustaf Gründgens, Inge Landgut
Avec Peter Lorre, Otto Wernicke, Ellen Widmann, Gustaf Gründgens, Inge Landgut
Un sadique assassine des petites filles. La pègre et la police se mettent à le rechercher...
« Le premier film parlant de Lang est aussi l’avant-dernier qu’il réalisa en Allemagne. Tourné sous le titre initial Mörder unter uns (Les Assassins sont parmi nous), il attira l’attention des nazis qui, se sentant visés, tentèrent de le faire interdire. Pourtant, Lang s’attachait avant tout à une réflexion sur le crime et s‘inspira du cas authentique de Kürten, "le Vampire de Düsseldorf". De ce point de vue, on peut considérer le film comme une remarquable reconstitution d’un cas pathologique en même temps que la description précise des méthodes d’investigation policières et du milieu de la pègre. Si le portrait social et moral de l’Allemagne de Weimar est hallucinant, il ne faudrait pas extrapoler à l’excès l’ambition consciente de Lang, qui vise bien moins ici à dénoncer la montée du nazisme qu’il ne le fera dans Le Testament du docteur Mabuse. Mais la puissance d’évocation de M tient moins à cet aspect documentaire qu’à l’imagination poétique et visuelle du cinéaste. Si le style est plus réaliste, il est encore fortement marqué par l’expressionnisme. La mise en scène est conçue comme un immense piège qui enserre peu à peu le maudit. Ombres et lumières, grilles, lignes, angles aigus, cercles, miroirs agressent et cernent l’assassin dans le labyrinthe d’un destin qui, pour n’être plus exclusivement externe, comme dans Les Trois lumières ou les Niebelungen, n’en est pas moins implacable. Par sa souplesse d’écriture et ses thèmes (l’homme double et traqué, l’hystérie de la foule, la vengeance…), M annonce les grandes œuvres américaines de Lang et leur univers infernal, soumis à la nécessité et voué à la mort. »
Jacques Siclier, Télérama
« Maîtrisant d'emblée tous les éléments sonores, choisissant un réalisme social qu'il habille encore de quelques allusions expressionnistes, le cinéaste ne raconte pas simplement l'histoire d'un sadique dont les meurtres mettent en émoi une ville entière, mais réalise une métaphore impressionnante sur l'Allemagne en crise du début des années 30. Au chômage, à la montée du nazisme répondent la soupe populaire, la cohorte de mendiants au service d'une pègre organisée, sans scrupules et efficace, et l'impuissance du pouvoir en place. La nuit s'étend sur la ville en même temps que la traque se resserre. La mise en scène, d'une intelligence admirable, servie par un Peter Lorre torturé, fascinant et pathétique, colle au plus près des attitudes, des émotions, pour laisser le spectateur pantelant... face à lui-même. « Lang est le cinéma », disait Godard. Aucun doute là-dessus. »
Gérard Camy, Télérama
« Le premier film parlant de Lang est aussi l’avant-dernier qu’il réalisa en Allemagne. Tourné sous le titre initial Mörder unter uns (Les Assassins sont parmi nous), il attira l’attention des nazis qui, se sentant visés, tentèrent de le faire interdire. Pourtant, Lang s’attachait avant tout à une réflexion sur le crime et s‘inspira du cas authentique de Kürten, "le Vampire de Düsseldorf". De ce point de vue, on peut considérer le film comme une remarquable reconstitution d’un cas pathologique en même temps que la description précise des méthodes d’investigation policières et du milieu de la pègre. Si le portrait social et moral de l’Allemagne de Weimar est hallucinant, il ne faudrait pas extrapoler à l’excès l’ambition consciente de Lang, qui vise bien moins ici à dénoncer la montée du nazisme qu’il ne le fera dans Le Testament du docteur Mabuse. Mais la puissance d’évocation de M tient moins à cet aspect documentaire qu’à l’imagination poétique et visuelle du cinéaste. Si le style est plus réaliste, il est encore fortement marqué par l’expressionnisme. La mise en scène est conçue comme un immense piège qui enserre peu à peu le maudit. Ombres et lumières, grilles, lignes, angles aigus, cercles, miroirs agressent et cernent l’assassin dans le labyrinthe d’un destin qui, pour n’être plus exclusivement externe, comme dans Les Trois lumières ou les Niebelungen, n’en est pas moins implacable. Par sa souplesse d’écriture et ses thèmes (l’homme double et traqué, l’hystérie de la foule, la vengeance…), M annonce les grandes œuvres américaines de Lang et leur univers infernal, soumis à la nécessité et voué à la mort. »
Jacques Siclier, Télérama
« Maîtrisant d'emblée tous les éléments sonores, choisissant un réalisme social qu'il habille encore de quelques allusions expressionnistes, le cinéaste ne raconte pas simplement l'histoire d'un sadique dont les meurtres mettent en émoi une ville entière, mais réalise une métaphore impressionnante sur l'Allemagne en crise du début des années 30. Au chômage, à la montée du nazisme répondent la soupe populaire, la cohorte de mendiants au service d'une pègre organisée, sans scrupules et efficace, et l'impuissance du pouvoir en place. La nuit s'étend sur la ville en même temps que la traque se resserre. La mise en scène, d'une intelligence admirable, servie par un Peter Lorre torturé, fascinant et pathétique, colle au plus près des attitudes, des émotions, pour laisser le spectateur pantelant... face à lui-même. « Lang est le cinéma », disait Godard. Aucun doute là-dessus. »
Gérard Camy, Télérama
Séances
Mercredi 30 juin à 19h
Vendredi 2 juillet à 19h
Samedi 3 juillet à 22h
Mercredi 7 juillet à 21h
Dimanche 11 juillet à 17h
Vendredi 2 juillet à 19h
Samedi 3 juillet à 22h
Mercredi 7 juillet à 21h
Dimanche 11 juillet à 17h