Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

MAIN BASSE SUR LA VILLE (LA MANI SULLA CITTA)


de Francesco Rosi



PROGRAMMATION MAI 2007

Italie, 1963, 1h45, VOSTF
Avec Rod Steiger, Salvo Randone, Guido Alberti, Angelo D’Alessandro, Carlo Fermariello

MAIN BASSE SUR LA VILLE (LA MANI SULLA CITTA)
Près d’un chantier de construction à Naples, l’effondrement d’un immeuble vétuste cause la mort de deux personnes. Le promoteur du chantier est responsable, mais il dispose de nombreux appuis politiques… Francesco Rosi avait conclu son film sur ces paroles, qui n'avaient pas manqué de faire scandale : ''Les personnages et les faits présentés ici sont imaginaires. La réalité sociale qui les produit, elle, est authentique''.


En 1963, Francesco Rossi avec son film Main basse sur la ville, dénonçait l'arrivisme et la corruption politique qui étouffaient tant la péninsule italienne d'alors. Le réalisateur italien avait conclu son film sur ces paroles, qui n'avaient pas manqué de faire scandale : ''Les personnages et les faits présentés ici sont imaginaires. La réalité sociale qui les produit, elle, est authentique''.

« Le Mani sulla città partait de l’énonciation d’un théorème : un mètre carré de terrain agricole situé à la périphérie d’une grande ville voit sa valeur augmenter de façon démesurée s’il devient constructible et si, de surcroît, la communauté investit son argent pour apporter jusqu’à ce mètre carré de terrain l’eau, le gaz, l’électricité, le téléphone, les égouts et tous les autres services nécessaires. Le film révélait les intrigues, les complicités entre le pouvoir politique et le pouvoir économique, les corruptions et les intérêts illégaux qui furent nécessaires pour maintenir un pouvoir incontrôlé grâce à un macroscopique conflit d’intérêt. »
Francesco Rosi

« L’étonnant Francesco Rosi réalise Main basse sur la ville en 1963, date exacte à laquelle son maître de cinéma Luchino Visconti dont il a été l’assistant conçoit Le Guépard. Au même moment où l’aristocrate dépeint une Italie d’hier pour ''mieux traiter celle d’aujourd’hui'' ne pouvant s’empêcher cependant de cacher les signes annonciateurs d’un progressif repli sur soi, Francesco Rosi, a contrario, croit au potentiel du film contemporain vécu comme un acte politique. Très influencé aussi par un autre maître du néoréalisme, il emprunte à Rossellini l’idée de la ''révélation'' mais joue de sa transposition : cette dernière n’est pas l’apanage d’un personnage en particulier dans le film mais davantage le résultat d’une équation, un point de départ, un état de fait préalablement connu du spectateur. Ainsi Main basse sur la ville est extraordinaire parce qu’il affiche un naturel déconcertant à nous faire vivre les déviances des milieux politiques de l‘intérieur de manière totalement assumée. Tour de force, Rosi choisi le véritable conseiller communiste Carlo Fermariello dans la vie comme acteur de son propre rôle dans le film ! Il sera le fil ''rouge'' des idées développées dans Main basse sur la ville et avec beaucoup de subtilité le cinéaste décrypte les attitudes, les arrangements, les alliances politiques. Sans manichéisme, l’histoire de fait navigue ainsi entre fiction et documentaire d’où se détachent avec beaucoup de finesse les entrelacs du monde des affaires et des politiques. La révolte froide de Rosi est également exemplaire lorsqu’il montre les injustices que subissent les habitants les plus pauvres au travers du mépris de tous, hommes de droite, du centre ou de la gauche. »
Olivier Bombarda, Arte



SEANCES

vendredi 11 mai à 22h
samedi 12 mai à 20h
dimanche 13 mai à 19h
vendredi 18 mai à 22h
samedi 19 mai à 20h