Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

MILLER’S CROSSING


de Joel & Ethan Coen



PROGRAMMATION FÉVRIER 2009

USA, 1990, 1h55, VOSTF, interdit – 12 ans
Avec Gabriel Byrne, Albert Finney, John Turturro

MILLER’S CROSSING
A l'époque de la Prohibition, le gangster Tom Reagan, bras droit d'un caïd irlandais, trahit et manipule son entourage, l'utilisant à ses propres fins, même par la violence, afin de se faire une place... Ce polar jubilatoire est au film noir ce que les films de Sergio Leone furent au western.

« Les frères Coen aiment jouer avec les codes du cinéma américain patrimonial. Ils s'y glissent même à la manière de talentueux parasites. Ici, ils visitent avec un soin maniaque le dérisoire et somptueux bric-à-brac du film noir. Rien ne manque au tableau, de la collection d'objets fétiches (Borsalino, mitraillettes et whisky) au ballet des trahisons et autres fausses pistes. Pourtant, la perspective y est comme génialement déformée, faussée. Miller's Crossing n'est ni un exercice de style ni une parodie : c'est un film mutant, un imitateur pervers. Un plan-séquence onirique, un gag inattendu, un peu trop de ténèbres dans un appartement, une réplique grinçante y sèment autant de principes d'étrangeté, d'éléments discordants. A ce jeu de piste formel s'ajoute la complexité jubilatoire du récit, entrelacs de machinations dont le héros, Tom Reagan (Gabriel Byrne, formidable), est le pivot. Il concentre à lui seul l'esprit du film, avec son ironie décalée, énigmatique, son cynisme magistral rongé de romantisme, sous l'étoffe fatiguée et séduisante du héros de polar. Servi par une distribution étincelante, d'Albert Finney à John Turturro et Jon Polito, Miller's Crossing reste l'un des meilleurs films des frères Coen. »
Cécile Mury, Télérama

« En accumulant les leurres et les simulacres divers, les frères Coen inventent toutes sortes de diversions (le triangle ouvertement homosexuel constitué par Steve Buscemi, John Turturro et J.E. Freeman semble là pour faire oublier - et faire voir en même temps - la relation qui lie Reagan à Leo). C'est que la réversibilité, l'inversion sous toutes ses formes, morale et sexuelle, constituent l'architecture secrète du film. Miller's Crossing, parvenu à sa conclusion, est un film qui se retourne comme un gant, en fonction des significations que l'on a prêtées à ce que l'on voit. »
Jean-François Rauger, Les Inrockuptibles



SEANCES

Mercredi 11 février à 20h30
Samedi 14 février à 19h
Vendredi 20 février à 18h15
Dimanche 22 février à 18h30