Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

MON ONCLE


de Jacques Tati



PROGRAMMATION OCTOBRE 2008

France, 1958, 2h
Avec Jacques Tati, Jean-Pierre Zola, Alain Bécourt, Lucien Frégis, Dominique Marie

MON ONCLE
Dans un quartier moderne où tout est très (trop) bien agencé habite les Arpel. L'intrusion dans la famille de M. Hulot, le frère de Madame, personnage rêveur et plein de fantaisie, sème le trouble dans cet univers aseptisé.

« Pourquoi aller revoir Mon Oncle? Parce que dans notre monde d’images mal élevées, ce film détonne par sa pudeur élégante. Tati garde toujours une distance respectueuse par rapport aux choses. Il se contente, comme les enfants sages, d’effleurer le monde du bout des yeux. Et par la fréquence de ces plans d’ensemble, par l’habileté d’un montage lent qui va à l’encontre du cinéma comique, Tati offre sa propre vision du cinéma. Le spectateur auquel il s’adresse est celui du cirque, celui du music-hall. Pas un spectateur qui se tortille sur son siège, béat devant du tout-cuit ; mais un spectateur critique dont l’œil farfouille dans la jungle de l’image »
Chloé Larouchi, http://www.critikat.com

« Mon oncle est le portrait apologue d'un piéton convivial, complice des chiens errants, inapte à tout embrigadement. La chronique est subtile, gorgée de gags sonores, truffée de clins d'oeil, de plaisanteries visuelles. Elle est accompagnée d'une pimpante petite mélodie musicale, qui encourage l'homo tatien à vivre sa vie comme un interlude. »
Nagel Miller, Télérama

« Dès les premiers plans, un chiffonnier juché sur sa charrette traverse un quartier moderne hérissé de buildings;, Tati oppose le mode de vie des vieux quartiers où règne la convivialité à la standardisation d'un monde industriel en quête permanente de "progrès : il faut voir monsieur Hulot quitter sa bicoque biscornue pour débarquer dans la maison aussi froide que "design" de sa sœur. De même, les flâneries à vélo de cet hurluberlu sympathique contrastent singulièrement avec les files ininterrompues des voitures, emblèmes d'une société en voie de déshumanisation.A la sortie du film en 1958, on lui reprocha d'être réactionnaire, voire poujadiste. C'est que la France de l'époque découvrait les vertus de la consommation de masse et de la prospérité industrielle : toute critique de la foi dans le progrès matériel était forcément suspecte; Or, ce que le cinéaste fustige, ce n'est pas tant les avancées techniques mais une société qui s'adonne au culte de l'objet-roi et qui fait de la femme l'esclave de ses appareils électro-ménagers. En témoigne le poisson-jet d'eau qui ne fonctionne que pour épater les visiteurs ou l'attitude grotesque de Mme Arpel face à sa cuisine. Dans ce monde, sorte de Brazil avant la lettre, tout est réglé par un code social imposé, révélé par l'emploi constant de signaux : flèches, lignes continues, cadre hiérarchique d'une place réservée, mais aussi meubles et accessoires de cuisine dépersonnalisés. Rétif à tout embrigadement, Hulot préfère à cet univers terriblement normé la poésie des terrains vagues, des chiens errants et des gamins blagueurs. Sans jamais asséner de message, sans mots d'auteur ni gros plans insistants, Jacques Tati professe une éthique de l'insoumission qui n'a rien perdu de son actualité. »
Franck Garbaz, Arte

SEANCE UNIQUE

Jeudi 16 octobre à 20h30