PROGRAMMATION MAI 2008
Suède, 1952, 1h27, VOSTF
Avec Lars Ekborg, John Harryson, Harriet Andersson, Georg Skarstedt
Avec Lars Ekborg, John Harryson, Harriet Andersson, Georg Skarstedt
Monika rêve de quitter ses parents alcooliques. Elle rencontre Harry, un employé, et tous deux partent s'installer sur l'île d'Orno. L'argent manque, et ils tentent un cambriolage. L'affaire tourne mal. De retour à Stockholm, Monika enceinte épouse Harry. Mais, irresponsable et avide de liberté, elle repart et le laisse seul avec l'enfant.
« Un film d'Ingmar Bergman, c'est, si l'on veut, un vingt-quatrième de seconde qui se métamorphose et s'étire pendant une heure et demie. C'est le monde entre deux battements de paupières, la tristesse entre deux battements de coeur, la joie de vivre entre deux battements de mains. »
Jean-Luc Godard, Arts n°680, le 30 juillet 1958.
« Il faut avoir vu "Monika" rien que pour ces extraordinaires minutes où Harriett Andersson, avant de recoucher avec un type qu'elle avait plaqué, regarde fixement la caméra, ses yeux rieurs embués de désarroi, prenant le spectateur à témoin du mépris qu'elle a d'elle-même d'opter involontairement pour l'enfer contre le ciel. C'est le plan le plus triste de l'histoire du cinéma. »
Jean-Luc Godard, Arts n°680, le 30 juillet 1958.
« L'île est une bonne métaphore générale de ce monde à part que constitue la micro-société d'un tournage. Quand elle devient de surcroît le site réel où se tourne le film, le sentiment d'autarcie et d'impunité imaginaire de la vie dans ce petit monde est comme corroboré par la réalité du lieu. Bergman en était tout à fait conscient pendant qu'il vivait sa flambée amoureuse avec Harriet Anderson : ni lui, marié, ni elle, engagée avec un autre homme, n'auraient cédé à cette pulsion réciproque s'ils n'avaient eu le sentiment, très vif, que ce tournage insulaire leur offrait une parenthèse dans leur vie normale. Ce n'est pas autre chose que raconte le film : un couple qui vit un moment de grâce amoureuse loin du social, mais qui sent sourdement que l'été prendra fin et que l'utopie à laquelle ils ont voulu croire avec la foi du charbonnier va se fracasser contre le mur de la réalité au retour à la ville. »
Alain Bergala, Un film insulaire, pp. 16-18
« Ici et pour la première fois dans l’histoire du cinéma s’établit soudain un contact direct et impudique avec le spectateur. »
Ingmar Bergman, Images, Gallimard, 1992.
« ”Un été avec Monika” marque un tournant dans l’histoire du cinéma. Un sommet de légèreté et une révélation, celle d’un langage cinématographique assoiffé d’éblouissements, ivre de liberté narrative et formelle. À l’apogée de sa carrière de metteur en scène de théâtre, Bergman profite des brefs étés suédois pour fixer au grand air la magie de l’instant. »
Luc Arbona, « Un été avec Monika », Les Inrockuptibles n°551, le 8 octobre, 2003, p.5
« Un film d'Ingmar Bergman, c'est, si l'on veut, un vingt-quatrième de seconde qui se métamorphose et s'étire pendant une heure et demie. C'est le monde entre deux battements de paupières, la tristesse entre deux battements de coeur, la joie de vivre entre deux battements de mains. »
Jean-Luc Godard, Arts n°680, le 30 juillet 1958.
« Il faut avoir vu "Monika" rien que pour ces extraordinaires minutes où Harriett Andersson, avant de recoucher avec un type qu'elle avait plaqué, regarde fixement la caméra, ses yeux rieurs embués de désarroi, prenant le spectateur à témoin du mépris qu'elle a d'elle-même d'opter involontairement pour l'enfer contre le ciel. C'est le plan le plus triste de l'histoire du cinéma. »
Jean-Luc Godard, Arts n°680, le 30 juillet 1958.
« L'île est une bonne métaphore générale de ce monde à part que constitue la micro-société d'un tournage. Quand elle devient de surcroît le site réel où se tourne le film, le sentiment d'autarcie et d'impunité imaginaire de la vie dans ce petit monde est comme corroboré par la réalité du lieu. Bergman en était tout à fait conscient pendant qu'il vivait sa flambée amoureuse avec Harriet Anderson : ni lui, marié, ni elle, engagée avec un autre homme, n'auraient cédé à cette pulsion réciproque s'ils n'avaient eu le sentiment, très vif, que ce tournage insulaire leur offrait une parenthèse dans leur vie normale. Ce n'est pas autre chose que raconte le film : un couple qui vit un moment de grâce amoureuse loin du social, mais qui sent sourdement que l'été prendra fin et que l'utopie à laquelle ils ont voulu croire avec la foi du charbonnier va se fracasser contre le mur de la réalité au retour à la ville. »
Alain Bergala, Un film insulaire, pp. 16-18
« Ici et pour la première fois dans l’histoire du cinéma s’établit soudain un contact direct et impudique avec le spectateur. »
Ingmar Bergman, Images, Gallimard, 1992.
« ”Un été avec Monika” marque un tournant dans l’histoire du cinéma. Un sommet de légèreté et une révélation, celle d’un langage cinématographique assoiffé d’éblouissements, ivre de liberté narrative et formelle. À l’apogée de sa carrière de metteur en scène de théâtre, Bergman profite des brefs étés suédois pour fixer au grand air la magie de l’instant. »
Luc Arbona, « Un été avec Monika », Les Inrockuptibles n°551, le 8 octobre, 2003, p.5
SEANCES
Mardi 29 avril à 20h30
Dimanche 4 mai à 19h
Dimanche 4 mai à 19h