Moi, un noir (précédé de Toute la mémoire du monde)

France, 1957, 1h20 • documentaire
NUM, version restaurée

À Abidjan, des jeunes nigeriens immigrés sont venus tenter leur chance. Sous des pseudonymes inspirés du cinéma américain, ils vivent leur vie passant d’un petit métier à un autre tout en la rêvant… Emboîtant le pas à un de ces manœuvres journaliers, Oumarou Ganda – qui deviendra plus tard cinéaste –, Rouch invente avec lui des aventures où se mêlent le désarroi de la jeunesse africaine et une vision sans concession de Treichville, quartier d’Abdidjan. Il confia le commentaire en direct au jeune acteur lors de la post-production. Le sentiment de liberté, de spontanéité procuré par le mode de tournage aurait fortement influencé Godard pour le tournage d’À bout de souffle. Pour la première fois, alors que l’empire colonial français commence à se fissurer, c’est la subjectivité d’un Africain que le film nous donne à entendre, s’exprimant avec ses mots sur les images, comme si le temps d’un film, au moins, le personnage pouvait envisager de prendre le dessus sur le réel.

précédé de Toute la mémoire du monde de Alain Resnais
France, 1956, 22 min • documentaire • NUM, version restaurée

Ecrit par Resnais, Marker et Forlani, Toute la mémoire du monde est une pièce essentielle, comme d'autres, de Resnais (Guernica, Les statues meurent aussi, Nuit et Brouillard) qui annoncent sans que le cinéaste n’y pense Hiroshima mon amour, une répétition avant l’heure. Déambulation-travelling dans les départements de la Bibliothèque nationale, Toute la mémoire du monde nous ouvre déjà la porte d’un fascinant et fantastique dédale labyrinthique qui suit l’indexation dans les collections d’un ouvrage fictif "Mars" édité par le Seuil dans la collection Petite planète fondée par Chris Marker.

- - mardi 27/05 20:30

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