LE CINEMA DES ENFANTS • SEPTEMBRE 2015
France, 1958, 1h56
avec Jacques Tati, Jean-Pierre Zola, Adrienne Servantie, Alain Becourt
À partir de 8 ans • NUM
avec Jacques Tati, Jean-Pierre Zola, Adrienne Servantie, Alain Becourt
À partir de 8 ans • NUM
Mr Hulot, gentil hurluberlu, habite un modeste deux pièces dans un vieux quartier populaire. Il rend parfois visite à sa soeur, mariée à un riche industriel qui fabrique des tuyaux en plastique. Les Arpel habitent une villa ultra moderne, pourvue de tous les derniers perfectionnements de l’électroménager. Gérard, leur fils âgé de neuf ans, adore cet oncle fantastique qui sait si bien partager ses jeux. Mais pour Mr Arpel, cet oncle ne donne pas le bon exemple à son fils.
"Mon oncle est le portrait apologue d'un piéton convivial, complice des chiens errants, inapte à tout embrigadement. La chronique est subtile, gorgée de gags sonores, truffée de clins d'oeil, de plaisanteries visuelles. Elle est accompagnée d'une pimpante petite mélodie musicale, qui encourage l'homo tatien à vivre sa vie comme un interlude. "
Nagel Miller, Télérama
"Dès les premiers plans, un chiffonnier juché sur sa charrette traverse un quartier moderne hérissé de buildings;, Tati oppose le mode de vie des vieux quartiers où règne la convivialité à la standardisation d'un monde industriel en quête permanente de "progrès : il faut voir monsieur Hulot quitter sa bicoque biscornue pour débarquer dans la maison aussi froide que "design" de sa sœur. De même, les flâneries à vélo de cet hurluberlu sympathique contrastent singulièrement avec les files ininterrompues des voitures, emblèmes d'une société en voie de déshumanisation.A la sortie du film en 1958, on lui reprocha d'être réactionnaire, voire poujadiste. C'est que la France de l'époque découvrait les vertus de la consommation de masse et de la prospérité industrielle : toute critique de la foi dans le progrès matériel était forcément suspecte; Or, ce que le cinéaste fustige, ce n'est pas tant les avancées techniques mais une société qui s'adonne au culte de l'objet-roi et qui fait de la femme l'esclave de ses appareils électro-ménagers. En témoigne le poisson-jet d'eau qui ne fonctionne que pour épater les visiteurs ou l'attitude grotesque de Mme Arpel face à sa cuisine. Dans ce monde, sorte de Brazil avant la lettre, tout est réglé par un code social imposé, révélé par l'emploi constant de signaux : flèches, lignes continues, cadre hiérarchique d'une place réservée, mais aussi meubles et accessoires de cuisine dépersonnalisés. Rétif à tout embrigadement, Hulot préfère à cet univers terriblement normé la poésie des terrains vagues, des chiens errants et des gamins blagueurs. Sans jamais asséner de message, sans mots d'auteur ni gros plans insistants, Jacques Tati professe une éthique de l'insoumission qui n'a rien perdu de son actualité."
Franck Garbaz, Arte
"Mon oncle est le portrait apologue d'un piéton convivial, complice des chiens errants, inapte à tout embrigadement. La chronique est subtile, gorgée de gags sonores, truffée de clins d'oeil, de plaisanteries visuelles. Elle est accompagnée d'une pimpante petite mélodie musicale, qui encourage l'homo tatien à vivre sa vie comme un interlude. "
Nagel Miller, Télérama
"Dès les premiers plans, un chiffonnier juché sur sa charrette traverse un quartier moderne hérissé de buildings;, Tati oppose le mode de vie des vieux quartiers où règne la convivialité à la standardisation d'un monde industriel en quête permanente de "progrès : il faut voir monsieur Hulot quitter sa bicoque biscornue pour débarquer dans la maison aussi froide que "design" de sa sœur. De même, les flâneries à vélo de cet hurluberlu sympathique contrastent singulièrement avec les files ininterrompues des voitures, emblèmes d'une société en voie de déshumanisation.A la sortie du film en 1958, on lui reprocha d'être réactionnaire, voire poujadiste. C'est que la France de l'époque découvrait les vertus de la consommation de masse et de la prospérité industrielle : toute critique de la foi dans le progrès matériel était forcément suspecte; Or, ce que le cinéaste fustige, ce n'est pas tant les avancées techniques mais une société qui s'adonne au culte de l'objet-roi et qui fait de la femme l'esclave de ses appareils électro-ménagers. En témoigne le poisson-jet d'eau qui ne fonctionne que pour épater les visiteurs ou l'attitude grotesque de Mme Arpel face à sa cuisine. Dans ce monde, sorte de Brazil avant la lettre, tout est réglé par un code social imposé, révélé par l'emploi constant de signaux : flèches, lignes continues, cadre hiérarchique d'une place réservée, mais aussi meubles et accessoires de cuisine dépersonnalisés. Rétif à tout embrigadement, Hulot préfère à cet univers terriblement normé la poésie des terrains vagues, des chiens errants et des gamins blagueurs. Sans jamais asséner de message, sans mots d'auteur ni gros plans insistants, Jacques Tati professe une éthique de l'insoumission qui n'a rien perdu de son actualité."
Franck Garbaz, Arte
Séance
Mercredi 23/09 18:30