CINÉMA D'HIER ET D'AUJOURD'HUI • MARS 2013
Thaïlande, 2013, 1h22, VOSTF
avec Arkaney Cherkam, Paramej Noiam, Anchana Ponpitakthepkij
SORTIE NATIONALE
avec Arkaney Cherkam, Paramej Noiam, Anchana Ponpitakthepkij
SORTIE NATIONALE
Dans la grande maison bourgeoise thaïlandaise qu’il partage avec son père, Ake est rivé à son lit, paralysé par un accident. Dépendant et mutique de colère, ses journées s’écoulent péniblement. Un aide-infirmier, Pun, est engagé pour s’occuper de lui. Les deux hommes communiquent peu. Pourtant au contact de Pun, l’univers d’Ake se fait de moins en moins immobile.
"Anocha a réalisé plusieurs films aussi délicats qu’audacieux. Son Mundane History m’a laissé un sentiment d'étrangeté. Je suis un grand admirateur."
Apichatpong Weerasethakul
"Par quel bout prendre le premier long-métrage d’Anocha Suwichakornpong déjà remarquée en 2008 avec un court intitulé Graceland ? A côté de la Palme d’or 201 0 obtenue par Apichatpong Weerasethakul, l’expérience Mundane History, qui pourrait donner l’impression de se cacher derrière sur son titre (mundane signifie anodin, quelconque), se donne à la fois comme l’autre film thaïlandais à voir et l’une des grandes révélations asiatiques de l’année. Tout en retenue et pourtant d’une audace folle, le film saisit pour mieux la déborder par des projections organiques et cosmiques, la force d’inertie (psychologique, sociale, sexuelle) qui étreint ses personnages. Ici, tout le monde avait sûrement rêvé d’autre chose (Pun voulait devenir journaliste ou photographe plutôt qu’infirmier, Ake, avant son accident de la circulation, était mué par une envie de cinéma) que d’être là (le père fuyant la mort de sa femme et le handicap de son fils). La caméra délicatement portée atteste de la présence des êtres et des choses comme on surprendrait un tremblement, assurée et attentive à ce qui fait l’épaisseur ténue du quotidien des personnages, à reprendre le point flottant de la maille du temps présent lorsque chacun à son tour se tourne sur l’étoffe mal apprêtée de sa vie, y découvrant quelques ancrures. Si Mundane History est à sa manière un homemovie, il faut toute la délicatesse, le coeur, et la hardiesse d’Anocha Suwichakornpong pour se tenir, en le strillant parfois de pop psychédélique (The Photo Sticker Machine, Furniture), dans ce lieu de passage entre l’ordinaire et le poème métaphysique. I l sera d’autant plus aisé de retenir le nom de la jeune réalisatrice que ce film-là, son premier long-métrage, se souviendra avec nous d’un dialogue peu banal entre singulier et universel, de ce qui se passe lorsque la lumière s’éteint ou que le son d’une radio est coupée."
Jérôme Baron, Festival des 3 continents
"Mais s'il ne devait rester qu'un film, ce serait Mundane History d'Anocha Suwichakornpong, premier long métrage et coup d'éclat venu de Thaïlande. Le film semble un temps se placer dans le sillage d'Apichatpong Weerasethakul en cherchant l'hypnose à tout prix : corps gelés dans l'espace, envoûtement musical et sonore (la jungle est proche), équilibre parfait de langueur et de précision. Ce patronage un peu maniériste laisse place à une forme tout à fait singulière usant subtilement de sa métaphore politique (la maison-monde où trône un père autoritaire qui semble arrêter le temps). On doit ce tour de force à l'extrême rigueur classique qui veille sous l'étrangeté apparente de la mise en scène, un mélange de froideur et d'exubérance (avec des apartés psychédéliques) qui annonce de beaux lendemains à sa jeune cinéaste."
Vincent Malausa, Les Cahiers du Cinéma, compte rendu du Festival de Busan
"Anocha a réalisé plusieurs films aussi délicats qu’audacieux. Son Mundane History m’a laissé un sentiment d'étrangeté. Je suis un grand admirateur."
Apichatpong Weerasethakul
"Par quel bout prendre le premier long-métrage d’Anocha Suwichakornpong déjà remarquée en 2008 avec un court intitulé Graceland ? A côté de la Palme d’or 201 0 obtenue par Apichatpong Weerasethakul, l’expérience Mundane History, qui pourrait donner l’impression de se cacher derrière sur son titre (mundane signifie anodin, quelconque), se donne à la fois comme l’autre film thaïlandais à voir et l’une des grandes révélations asiatiques de l’année. Tout en retenue et pourtant d’une audace folle, le film saisit pour mieux la déborder par des projections organiques et cosmiques, la force d’inertie (psychologique, sociale, sexuelle) qui étreint ses personnages. Ici, tout le monde avait sûrement rêvé d’autre chose (Pun voulait devenir journaliste ou photographe plutôt qu’infirmier, Ake, avant son accident de la circulation, était mué par une envie de cinéma) que d’être là (le père fuyant la mort de sa femme et le handicap de son fils). La caméra délicatement portée atteste de la présence des êtres et des choses comme on surprendrait un tremblement, assurée et attentive à ce qui fait l’épaisseur ténue du quotidien des personnages, à reprendre le point flottant de la maille du temps présent lorsque chacun à son tour se tourne sur l’étoffe mal apprêtée de sa vie, y découvrant quelques ancrures. Si Mundane History est à sa manière un homemovie, il faut toute la délicatesse, le coeur, et la hardiesse d’Anocha Suwichakornpong pour se tenir, en le strillant parfois de pop psychédélique (The Photo Sticker Machine, Furniture), dans ce lieu de passage entre l’ordinaire et le poème métaphysique. I l sera d’autant plus aisé de retenir le nom de la jeune réalisatrice que ce film-là, son premier long-métrage, se souviendra avec nous d’un dialogue peu banal entre singulier et universel, de ce qui se passe lorsque la lumière s’éteint ou que le son d’une radio est coupée."
Jérôme Baron, Festival des 3 continents
"Mais s'il ne devait rester qu'un film, ce serait Mundane History d'Anocha Suwichakornpong, premier long métrage et coup d'éclat venu de Thaïlande. Le film semble un temps se placer dans le sillage d'Apichatpong Weerasethakul en cherchant l'hypnose à tout prix : corps gelés dans l'espace, envoûtement musical et sonore (la jungle est proche), équilibre parfait de langueur et de précision. Ce patronage un peu maniériste laisse place à une forme tout à fait singulière usant subtilement de sa métaphore politique (la maison-monde où trône un père autoritaire qui semble arrêter le temps). On doit ce tour de force à l'extrême rigueur classique qui veille sous l'étrangeté apparente de la mise en scène, un mélange de froideur et d'exubérance (avec des apartés psychédéliques) qui annonce de beaux lendemains à sa jeune cinéaste."
Vincent Malausa, Les Cahiers du Cinéma, compte rendu du Festival de Busan
Séances
Jeudi 28 février 2013 à 18:00
Dimanche 3 mars 2013 à 20:30
Mardi 5 mars 2013 à 20:45
Vendredi 8 mars 2013 à 18:30
Dimanche 3 mars 2013 à 20:30
Mardi 5 mars 2013 à 20:45
Vendredi 8 mars 2013 à 18:30
