PROGRAMMATION NOVEMBRE 2006
URSS, 1927, 1h45, muet
Avec Vassili Nikandrov, Nikolai Popov, Boris Livanov
Avec Vassili Nikandrov, Nikolai Popov, Boris Livanov
Ce qui se passa à Pétrograd de février à octobre 1917, de la première révolution conduite par les Mencheviks, ou socialistes modérés, et leur leader Kerenski, jusqu'aux journées au terme desquelles, le 26 octobre, les Bolcheviks, socialistes révolutionnaires, soutenus par les ouvriers, les marins, les soldats, s'emparent du pouvoir. Ce jour-là, à la tribune du Congrès des Soviets, Lénine déclare : "La révolution ouvrière et paysanne s'est accomplie. "
« Octobre est né d’un enthousiasme, d’une foi, d’une inspiration exceptionnellement fécondes, mais c’est aussi le fruit d’une poétique, qui nous est aujourd’hui étrangère, parce que quarante ans de cinéma parlant l’ont vouée à l’oubli. De cette poétique Eisenstein était un des maîtres, il avait sur elle des idées personnelles, dont nous retrouvons constamment la trace dans Octobre. Pour lui, l’image devait et pouvait tout suggérer, aussi bien le son. Le cinéma a pris une tout autre voie et le spectateur de 1966 risque d’être dérouté par la syntaxe d’Eisenstein, par ses métaphores inattendues dont certaines lui paraîtront peut être naïves (les statuettes de Napoléon) ou ridicules (la statue du Tsar reconstituée), par l’incroyable liberté avec laquelle le réalisateur conduit son récit. Que le spectateur se console : les soviétiques de 1928, pourtant plus habitués à ce genre de langage, furent, eux aussi, « choqués ». C’est qu’Octobre se situait à l’extrême pointe d’un art en marche et que, de l’aveu même d’Eisenstein, certaines de ses parties étaient « purement expérimentales ». (…)
Reste que cette symphonie tumultueuse, ce discours véhément, ce monument baroque, cette profusion, ce jaillissement d’images, ce chaos ahurissant et bouleversant, cette épopée rêvée d’après nature, ce témoignage peut-être inexact, mais plus vrai que l’Histoire»
Jean de Baroncelli, Le Monde, 1966
« Ce film fut commandé à Eisenstein pour célébrer le dixième anniversaire de la révolution d’Octobre. Avant lui, Poudovkine avait commencé le tournage d’un sujet semblable : La Fin de Saint Pétersbourg. Une œuvre de visionnaire, certes moins maîtrisée dans son langage filmique que Le Cuirassé Potemkine, mais emportée par un paroxysme lyrique, des métaphores inattendues, une liberté artistique (expérimentale) qui déconcerta, d’ailleurs, les spectateurs soviétiques lors de la sortie, en 1928. Malgré ses efforts, Eisenstein n’avait pu terminer Octobre à temps. Trotsky ayant été éliminé par Staline, le cinéaste avait reçu l’ordre, pendant le montage, de supprimer les nombreuses scènes où apparaissait celui qui était désormais considéré comme traître. »
Jacques Siclier, Télérama
« Octobre est né d’un enthousiasme, d’une foi, d’une inspiration exceptionnellement fécondes, mais c’est aussi le fruit d’une poétique, qui nous est aujourd’hui étrangère, parce que quarante ans de cinéma parlant l’ont vouée à l’oubli. De cette poétique Eisenstein était un des maîtres, il avait sur elle des idées personnelles, dont nous retrouvons constamment la trace dans Octobre. Pour lui, l’image devait et pouvait tout suggérer, aussi bien le son. Le cinéma a pris une tout autre voie et le spectateur de 1966 risque d’être dérouté par la syntaxe d’Eisenstein, par ses métaphores inattendues dont certaines lui paraîtront peut être naïves (les statuettes de Napoléon) ou ridicules (la statue du Tsar reconstituée), par l’incroyable liberté avec laquelle le réalisateur conduit son récit. Que le spectateur se console : les soviétiques de 1928, pourtant plus habitués à ce genre de langage, furent, eux aussi, « choqués ». C’est qu’Octobre se situait à l’extrême pointe d’un art en marche et que, de l’aveu même d’Eisenstein, certaines de ses parties étaient « purement expérimentales ». (…)
Reste que cette symphonie tumultueuse, ce discours véhément, ce monument baroque, cette profusion, ce jaillissement d’images, ce chaos ahurissant et bouleversant, cette épopée rêvée d’après nature, ce témoignage peut-être inexact, mais plus vrai que l’Histoire»
Jean de Baroncelli, Le Monde, 1966
« Ce film fut commandé à Eisenstein pour célébrer le dixième anniversaire de la révolution d’Octobre. Avant lui, Poudovkine avait commencé le tournage d’un sujet semblable : La Fin de Saint Pétersbourg. Une œuvre de visionnaire, certes moins maîtrisée dans son langage filmique que Le Cuirassé Potemkine, mais emportée par un paroxysme lyrique, des métaphores inattendues, une liberté artistique (expérimentale) qui déconcerta, d’ailleurs, les spectateurs soviétiques lors de la sortie, en 1928. Malgré ses efforts, Eisenstein n’avait pu terminer Octobre à temps. Trotsky ayant été éliminé par Staline, le cinéaste avait reçu l’ordre, pendant le montage, de supprimer les nombreuses scènes où apparaissait celui qui était désormais considéré comme traître. »
Jacques Siclier, Télérama
SEANCES
Mardi 14 novembre à 20h30
Dimanche 19 novembre à 18h30
Dimanche 19 novembre à 18h30