Le Cinematographe
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Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

ŒDIPE ROI (ŒDIPO REX)


de Pier Paolo Pasolini



PROGRAMMATION JUIN 2011

Italie, 1967, 1h50, VOSTF
avec Pier Paolo Pasolini, Franco Citti, Alida Valli

ŒDIPE ROI (ŒDIPO REX)
Un enfant naît d’une mère douce et aimante et d’un père jaloux de l’amour qu’elle porte à l’enfant. Il est abandonné dans le désert. Inspirée à la fois d’Œdipe Roi et d’Œdipe à Colone de Sophocle, cette oeuvre majeure dans la filmographie de Pier Paolo Pasolini puise son originalité dans sa construction narrative en trois parties, faisant passer Œdipe des années 20 à l’antiquité puis aux années 60. Œdipe Roi est l’histoire de sa vie sous la forme d’un mythe.

« Du mythe d’Œdipe, Pasolini nous offre trois traductions conjointes : trois illustrations de la tragédie à des époques différentes. En prologue les années 30 ; une ville de la province italienne ; la raison obscure de la culpabilité d’Œdipe s’enracine au plus profond de la chair de l’homme, dans les rapports sexuels qui lient entre eux le mari et la femme, et le couple et l’enfant ; c’est le volet Freud. Le drame : l’Antiquité "préhistorique" ; la Grèce des hommes et des dieux, Pasolini raconte "l’affaire" ; c’est le volet Sophocle. En épilogue : aujourd’hui ; l’Italie industrielle ; au malheur d’Œdipe, mendiant aveugle errant à Colone, Pasolini donne une résonance moderne : il suggère les équivalences politiques et sociales du malheur d’être homme, de sa misère "innocente" et de l’obscure culpabilité de son aveuglement ; c’est le volet Marx »
Jean-Louis Bory

« Le film est articulé en trois volets. Un prologue par lequel Pasolini introduit à son récit une note autobiographique qui décrit la scène primitive et la violence du père, qui, accusant son enfant d'être venu au monde pour le "rejeter dans le néant", le pend par les pieds pour le castrer ; c'est le volet freudien. Le "volet Sophocle" nous plonge dans un Maroc de déserts blancs et rocailleux, une Afrique qui renvoie à la sauvagerie de la Grèce mythologique et à l'esthétique d'un Pasolini hanté par la culture populaire, primitive, avec ses teintes ocres et sang séché, ses armures de quincaillerie et ses masques de coquillage et de raphia. Le troisième volet, d'inspiration marxiste, situe oedipe dans un schéma social, politique et existentiel. le mythe est ramené à la dimension humaine. C'est l'éternelle histoire de la victime à la recherche de la vérité, du bourgeois parricide qui s'engage aux côté des prolétaires. La quête de purification d'oedipe, son autopunition prend évidemment une dimension tragique lorsque l'on sait ce que le destin a réservé à l'auteur du film. »
Ciné-club de Caen

Séances

jeudi 7 juillet à 19h
vendredi 8 juillet à 21h
lundi 11 juillet à 21h