RÉTROSPECTIVE JOHN CASSAVETES • FÉVRIER 2013
USA, 1977, 2h24, VOSTF
avec Gena Rowlands, John Cassavetes, Ben Gazzara, Joan Blondel, David Samuels, Zohra Lampert
RÉÉDITION
avec Gena Rowlands, John Cassavetes, Ben Gazzara, Joan Blondel, David Samuels, Zohra Lampert
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Myrtle Gordon est une comédienne de théâtre célèbre et adulée. La mort accidentelle d’une de ses admiratrices à la suite d’une représentation provoque en elle un malaise profond. Elle ne distingue plus la réalité de sa vie sur scène. Opening Nights représente le second volet d’une trilogie sur la folie qui débute avec Une femme sous influence et qui s’achève avec Love Streams. La présence de Gena Rowlands, muse et épouse du cinéaste y est à chaque fois exceptionnelle, payant littéralement de sa personne.
""Je veux la jeunesse, la force énorme des rêves, le bonheur..." C'est Myrtle Gordon qui crie : une actrice célèbre (et pour nous doublement célèbre, puisque c'est Gena Rowlands qui l'incarne). Apparemment, elle a tout : la gloire, la beauté, le charme. Et pourtant, elle crie. Elle crie son désir passionné de retenir la vie. Elle a la quarantaine. Elle est toujours magnifique. Mais elle sait que, demain, elle sera "une autre femme". Plus exactement, La Deuxième Femme, selon le titre de la pièce qu'elle "rode" à New Haven avant de la présenter à New York. Opening Night, c'est ainsi que les théâtreux new-yorkais nomment une "première". Mais, littéralement, cela signifie "nuit en train de s'ouvrir". Et c'est bien un voyage à travers la nuit que va faire Myrtle Gordon, entre le moment, à New Haven, où l'une de ses jeunes admiratrices de 17 ans est renversée sous ses yeux par une voiture, et l'instant, à New York, où le rideau se lève, le soir de l'opening night. Marche vers l'aube, parcours initiatique. Il s'agit, ni plus ni moins, pour Myrtle d'accepter de n'être plus cette jeune fille de 17 ans en qui elle s'était reconnue, pour devenir, plus tard, bientôt, trop tôt, cette femme de 70 ans dont on ne dit plus qu'elle est belle, mais "encore belle" qu'est Sarah, l'auteur de la pièce. L'image de sa vieillesse, elle est là, sous ses yeux. Pour couronner le tout, la pièce qu'elle joue La Deuxième Femme raconte précisément l'histoire de ce douloureux passage de la jeunesse à la maturité. Et le moins qu'on en puisse dire, c'est que Myrtle Gordon a du mal à interpréter ce personnage, dont l'angoisse ressemble trop à la sienne pour qu'elle consente à l'exposer sur une scène. D'ailleurs, dit-elle, "si je joue comme une matrone, ma carrière est fichue !". Une matrone, Gena Rowlands ? Elle n'a jamais été aussi belle ! Mais elle sait et cela tous les personnages de Cassavetes le savent que la vieillesse n'est qu'un signe avant-coureur de la mort. La mort au ralenti, en quelque sorte. Et ce que Cassavetes observe si passionnément à travers sa caméra-microscope, ce n'est rien d'autre que "la mort au travail". Entre le fantôme de la jeune fille morte, avec lequel Myrtle entretient des rapports d'amour-haine, et cette pièce dont chaque réplique la met à vif, on imagine les écueils d'un cinéma lourdement psychanalytique. Cassavetes les contourne. Opening Night est un show sublime. L'hommage de Cassavetes aux deux grands amours de sa vie : sa femme, Gena Rowlands, et sa maîtresse, le théâtre."
Claude-Marie Trémois, Télérama
""Je veux la jeunesse, la force énorme des rêves, le bonheur..." C'est Myrtle Gordon qui crie : une actrice célèbre (et pour nous doublement célèbre, puisque c'est Gena Rowlands qui l'incarne). Apparemment, elle a tout : la gloire, la beauté, le charme. Et pourtant, elle crie. Elle crie son désir passionné de retenir la vie. Elle a la quarantaine. Elle est toujours magnifique. Mais elle sait que, demain, elle sera "une autre femme". Plus exactement, La Deuxième Femme, selon le titre de la pièce qu'elle "rode" à New Haven avant de la présenter à New York. Opening Night, c'est ainsi que les théâtreux new-yorkais nomment une "première". Mais, littéralement, cela signifie "nuit en train de s'ouvrir". Et c'est bien un voyage à travers la nuit que va faire Myrtle Gordon, entre le moment, à New Haven, où l'une de ses jeunes admiratrices de 17 ans est renversée sous ses yeux par une voiture, et l'instant, à New York, où le rideau se lève, le soir de l'opening night. Marche vers l'aube, parcours initiatique. Il s'agit, ni plus ni moins, pour Myrtle d'accepter de n'être plus cette jeune fille de 17 ans en qui elle s'était reconnue, pour devenir, plus tard, bientôt, trop tôt, cette femme de 70 ans dont on ne dit plus qu'elle est belle, mais "encore belle" qu'est Sarah, l'auteur de la pièce. L'image de sa vieillesse, elle est là, sous ses yeux. Pour couronner le tout, la pièce qu'elle joue La Deuxième Femme raconte précisément l'histoire de ce douloureux passage de la jeunesse à la maturité. Et le moins qu'on en puisse dire, c'est que Myrtle Gordon a du mal à interpréter ce personnage, dont l'angoisse ressemble trop à la sienne pour qu'elle consente à l'exposer sur une scène. D'ailleurs, dit-elle, "si je joue comme une matrone, ma carrière est fichue !". Une matrone, Gena Rowlands ? Elle n'a jamais été aussi belle ! Mais elle sait et cela tous les personnages de Cassavetes le savent que la vieillesse n'est qu'un signe avant-coureur de la mort. La mort au ralenti, en quelque sorte. Et ce que Cassavetes observe si passionnément à travers sa caméra-microscope, ce n'est rien d'autre que "la mort au travail". Entre le fantôme de la jeune fille morte, avec lequel Myrtle entretient des rapports d'amour-haine, et cette pièce dont chaque réplique la met à vif, on imagine les écueils d'un cinéma lourdement psychanalytique. Cassavetes les contourne. Opening Night est un show sublime. L'hommage de Cassavetes aux deux grands amours de sa vie : sa femme, Gena Rowlands, et sa maîtresse, le théâtre."
Claude-Marie Trémois, Télérama
Séances
Mercredi 6 février 2013 à 18:30
Jeudi 14 février 2013 à 18:00
Vendredi 22 février 2013 à 18:00
Samedi 23 février 2013 à 18:30
Dimanche 24 février 2013 à 21:15
Jeudi 14 février 2013 à 18:00
Vendredi 22 février 2013 à 18:00
Samedi 23 février 2013 à 18:30
Dimanche 24 février 2013 à 21:15