PROGRAMMATION FÉVRIER 2011
France, 2010, 55 min, documentaire
Au Petit Palais, en saris ou en jeans, décolletées ou voilées, douze femmes participent à un atelier de couture particulier, "l'atelier de la désobéissance" proposé par la créatrice de mode Sakina M'sa, qui les incitent à se rebeller contre "le convenu". Pendant que les fils se tissent, les langues se délient et les femmes se dévoilent.
« J’ai rencontré Sakina M’sa (ndlr : créatrice de mode originaire de Bagnolet) dans un lieu alternatif des Lilas qui s’appelle Khiasma. Ils accueillent des artistes en résidence. Elle animait un atelier où à partir de vieux vêtements, elle en créait de nouveaux» , raconte Nathalie Joyeux.
Cette rencontre, c’est le point de départ de son documentaire intitulé Parures pour dames (…). Pendant neuf mois en 2007, Nathalie a suivi un autre atelier animé par la styliste, cette fois-ci au Petit Palais à Paris. Parmi les participantes, plusieurs femmes du 93 : Sara de Romainville, Adriana de Noisy-le-Sec, Besra de Drancy et Josy de Pantin. Toutes viennent d’horizons différents : deux marocaines, deux camerounaises, une bretonne, une kurde… La plus jeune a 30 ans, la plus âgée 55. Certaines sont voilées, d’autres portent des décolletés. Leur seul point commun : être sans emploi.
Nathalie a filmé au total 70h pour ne garder que 55 min de film. On y voit les femmes coudre, discuter entre elles et aborder des thèmes de société comme des sujets plus personnels. « Sara raconte qu’un jour son père a ouvert une malle quand elle avait 18 ans. Elle a essayé les vêtements qui se trouvaient à l’intérieur et son père s’est mis à pleurer car c’étaient les habits de sa mère qui était décédée. Elle apprend que la femme qui l’a élevée n’était pas sa mère. »
« La parole émergeait très facilement à partir des vêtements, analyse la réalisatrice. Il y avait toute une réflexion sur les interdits vestimentaires, la liberté de la femme… La Sri-Lankaise expliquait que le pantalon était proscrit chez elle. Touria était assez stricte par rapport à la religion. Elle aimait beaucoup regarder les magazines de mode, mais elle expliquait qu’elle ne se sentait pas le droit de s’habiller pareil. A un autre moment elle dit que dès qu’elle arrive chez elle, elle enlève le voile qu’elle trouve insupportable… (…) Au travers de ses films, Nathalie Joyeux tient avant tout à «créer du lien social» . «C’est ce qui me motive» , conclut-elle dans un sourire. »
Propos recueilli par Mélanie Chaluleau pour le site www.93-infos.fr
« J’ai rencontré Sakina M’sa (ndlr : créatrice de mode originaire de Bagnolet) dans un lieu alternatif des Lilas qui s’appelle Khiasma. Ils accueillent des artistes en résidence. Elle animait un atelier où à partir de vieux vêtements, elle en créait de nouveaux» , raconte Nathalie Joyeux.
Cette rencontre, c’est le point de départ de son documentaire intitulé Parures pour dames (…). Pendant neuf mois en 2007, Nathalie a suivi un autre atelier animé par la styliste, cette fois-ci au Petit Palais à Paris. Parmi les participantes, plusieurs femmes du 93 : Sara de Romainville, Adriana de Noisy-le-Sec, Besra de Drancy et Josy de Pantin. Toutes viennent d’horizons différents : deux marocaines, deux camerounaises, une bretonne, une kurde… La plus jeune a 30 ans, la plus âgée 55. Certaines sont voilées, d’autres portent des décolletés. Leur seul point commun : être sans emploi.
Nathalie a filmé au total 70h pour ne garder que 55 min de film. On y voit les femmes coudre, discuter entre elles et aborder des thèmes de société comme des sujets plus personnels. « Sara raconte qu’un jour son père a ouvert une malle quand elle avait 18 ans. Elle a essayé les vêtements qui se trouvaient à l’intérieur et son père s’est mis à pleurer car c’étaient les habits de sa mère qui était décédée. Elle apprend que la femme qui l’a élevée n’était pas sa mère. »
« La parole émergeait très facilement à partir des vêtements, analyse la réalisatrice. Il y avait toute une réflexion sur les interdits vestimentaires, la liberté de la femme… La Sri-Lankaise expliquait que le pantalon était proscrit chez elle. Touria était assez stricte par rapport à la religion. Elle aimait beaucoup regarder les magazines de mode, mais elle expliquait qu’elle ne se sentait pas le droit de s’habiller pareil. A un autre moment elle dit que dès qu’elle arrive chez elle, elle enlève le voile qu’elle trouve insupportable… (…) Au travers de ses films, Nathalie Joyeux tient avant tout à «créer du lien social» . «C’est ce qui me motive» , conclut-elle dans un sourire. »
Propos recueilli par Mélanie Chaluleau pour le site www.93-infos.fr
Séances
SEANCE UNIQUE
lundi 14 février à 20h30
SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC NATHALIE JOYEUX, RÉALISATRICE ET EMMANUELLE KENA DE L’ASSOCIATION KENJA
lundi 14 février à 20h30
SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC NATHALIE JOYEUX, RÉALISATRICE ET EMMANUELLE KENA DE L’ASSOCIATION KENJA