Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

PARURES POUR DAMES


de Nathalie Joyeux



PROGRAMMATION FÉVRIER 2011

France, 2010, 55 min, documentaire

PARURES POUR DAMES
Au Petit Palais, en saris ou en jeans, décolletées ou voilées, douze femmes participent à un atelier de couture particulier, "l'atelier de la désobéissance" proposé par la créatrice de mode Sakina M'sa, qui les incitent à se rebeller contre "le convenu". Pendant que les fils se tissent, les langues se délient et les femmes se dévoilent.

« J’ai rencontré Sakina M’sa (ndlr : créatrice de mode originaire de Bagnolet) dans un lieu alternatif des Lilas qui s’appelle Khiasma. Ils accueillent des artistes en résidence. Elle animait un atelier où à partir de vieux vêtements, elle en créait de nouveaux» , raconte Nathalie Joyeux.
Cette rencontre, c’est le point de départ de son documentaire intitulé Parures pour dames (…). Pendant neuf mois en 2007, Nathalie a suivi un autre atelier animé par la styliste, cette fois-ci au Petit Palais à Paris. Parmi les participantes, plusieurs femmes du 93 : Sara de Romainville, Adriana de Noisy-le-Sec, Besra de Drancy et Josy de Pantin. Toutes viennent d’horizons différents : deux marocaines, deux camerounaises, une bretonne, une kurde… La plus jeune a 30 ans, la plus âgée 55. Certaines sont voilées, d’autres portent des décolletés. Leur seul point commun : être sans emploi.
Nathalie a filmé au total 70h pour ne garder que 55 min de film. On y voit les femmes coudre, discuter entre elles et aborder des thèmes de société comme des sujets plus personnels. « Sara raconte qu’un jour son père a ouvert une malle quand elle avait 18 ans. Elle a essayé les vêtements qui se trouvaient à l’intérieur et son père s’est mis à pleurer car c’étaient les habits de sa mère qui était décédée. Elle apprend que la femme qui l’a élevée n’était pas sa mère. »
« La parole émergeait très facilement à partir des vêtements, analyse la réalisatrice. Il y avait toute une réflexion sur les interdits vestimentaires, la liberté de la femme… La Sri-Lankaise expliquait que le pantalon était proscrit chez elle. Touria était assez stricte par rapport à la religion. Elle aimait beaucoup regarder les magazines de mode, mais elle expliquait qu’elle ne se sentait pas le droit de s’habiller pareil. A un autre moment elle dit que dès qu’elle arrive chez elle, elle enlève le voile qu’elle trouve insupportable… (…) Au travers de ses films, Nathalie Joyeux tient avant tout à «créer du lien social» . «C’est ce qui me motive» , conclut-elle dans un sourire. »
Propos recueilli par Mélanie Chaluleau pour le site www.93-infos.fr


Séances

SEANCE UNIQUE
lundi 14 février à 20h30

SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC NATHALIE JOYEUX, RÉALISATRICE ET EMMANUELLE KENA DE L’ASSOCIATION KENJA