PROGRAMMATION JANVIER 2006
Canada, 1962, 1h45
Avec Léopold Tremblay, Alexis Tremblay, Abel Harvey, Louis Harvey, Joachim Harvey… et les habitants de l'île aux Coudres
Avec Léopold Tremblay, Alexis Tremblay, Abel Harvey, Louis Harvey, Joachim Harvey… et les habitants de l'île aux Coudres
Les habitants de l'île aux Coudres tendaient une pêche aux marsouins sur le fleuve Saint-Laurent jusqu'en 1924. À l'instigation des cinéastes, ils ont «relevé la pêche», en 1962, pour en perpétuer la mémoire.
« Comme le cinéaste l’écrit lui-même à propos de son premier film en forme de coup de maître, Pour la suite du monde, "L’un est venu à l’image par le verbe. L’autre, au verbe par l’image". Dans cet opus, le premier du cycle consacré aux habitants de l’île aux Coudres vivant à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, c’est la relance, lors d’une conversation, du sujet de la pêche légendaire au marsouin qui provoque sa reprise, trente ans après son abandon par les insulaires. Déjà, tout l’art de Perrault se déploie : captation in situ de la parole, de cette "viande crue, ce langage en haillons", comme il aimait le répéter, et mise en images de son pouvoir performatif, complexité du montage où alternent des plans de durée très diverses, va-et-vient de la caméra qui colle à la peau des protagonistes... L’important pour Perrault, en définitive, étant de travailler à l’image, l’écart entre le mythe d’une communauté et la réalité de son existence au présent, et ce faisant de croiser les temps, comme le suggère la récurrence des plans où les générations d’insulaires se succèdent au cours de la préparation/résurrection de la pêche oubliée. Et les " harts " que les hommes fichent dans le sol vaseux pour piéger le poisson deviennent devant l’objectif du cinéaste autant de signes tangibles qu’une communauté dresse pour rejouer son histoire, les soubassements d’une scène " primitive " où elle se refonde dans l’espace du film. »
Emmanuel Chicon, L’Humanité
« Comme le cinéaste l’écrit lui-même à propos de son premier film en forme de coup de maître, Pour la suite du monde, "L’un est venu à l’image par le verbe. L’autre, au verbe par l’image". Dans cet opus, le premier du cycle consacré aux habitants de l’île aux Coudres vivant à l’embouchure du fleuve Saint-Laurent, c’est la relance, lors d’une conversation, du sujet de la pêche légendaire au marsouin qui provoque sa reprise, trente ans après son abandon par les insulaires. Déjà, tout l’art de Perrault se déploie : captation in situ de la parole, de cette "viande crue, ce langage en haillons", comme il aimait le répéter, et mise en images de son pouvoir performatif, complexité du montage où alternent des plans de durée très diverses, va-et-vient de la caméra qui colle à la peau des protagonistes... L’important pour Perrault, en définitive, étant de travailler à l’image, l’écart entre le mythe d’une communauté et la réalité de son existence au présent, et ce faisant de croiser les temps, comme le suggère la récurrence des plans où les générations d’insulaires se succèdent au cours de la préparation/résurrection de la pêche oubliée. Et les " harts " que les hommes fichent dans le sol vaseux pour piéger le poisson deviennent devant l’objectif du cinéaste autant de signes tangibles qu’une communauté dresse pour rejouer son histoire, les soubassements d’une scène " primitive " où elle se refonde dans l’espace du film. »
Emmanuel Chicon, L’Humanité
SEANCE
mardi 31 janvier à 20h30