GRANDS CLASSIQUES : BORDS DE MER • 2021-2022
France, 1959, 1h54
avec Alain Delon, Marie Laforêt
avec Alain Delon, Marie Laforêt
Tom est chargé d’une mission. M. Greenleaf lui donnera 5 000 dollars s’il ramène aux Etats-Unis son fils Philippe un peu trop désinvolte. Philippe est installé en Italie avec sa fiancée Marge et n’a pas l’intention d’abandonner la vie luxueuse qu’il mène au bord de la Méditerranée. Il trouve en Tom un distrayant compagnon qui finit tout de même par le lasser. Mais Tom compte bien continuer à profiter de la fortune des Greenleaf…
Philippe Greenleaf et Tom Ripley sont amis, jeunes, beaux, insouciants. Quoique à y regarder de plus près, peut-être pas si amis que ça. Bien né Philippe est très riche et vit sans compter, Tom lui n’a rien, que sa belle gueule, son culot et son don d’imitation. René Clément, qui adapte avec ce film le roman policier de Patricia Highsmith Monsieur Ripley, se déclarait "fasciné par la faune des privilégiés qui vit sur des caprices et..." ajoutait-il "vous introduisez là-dedans un rat". Le cinéaste avait déjà tourné en Italie (Au-delà des grilles, Barrage contre le Pacifique…) et se disait tenté par cette histoire marquant la fin d’une époque qui lui permettait de développer des personnages cyniques et ambivalents.
C’est donc un polar. Pourtant le grand chef-opérateur Henri Decaë prend l’exact contrepied des classiques films noirs et compose des images lumineuses et colorées… car pour filmer les plaisirs de la dolce vita, Clément a choisi le nord du golfe de Naples en Mer Tyrrhénienne. L’azur du ciel, des yeux de Tom et Philippe, de leurs chemises, des coussins chez Marge… autant de réverbérations du bleu profond des flots. Marge c’est aussi le nom du prestigieux voilier appartenant à Philippe à bord duquel les deux hommes s’affrontent dans un jeu mortel. Dans ce polar règne une incroyable tension entre paysages idylliques et sinistres personnages, portée par la bande originale de Nino Rota. Discrète et efficace la musique joue un rôle essentiel dans le récit, qui s’égrène dans une variété de registres :jazz, mandoline vibrante d’une tarentelle, musique inquiétante atonale…
Tom et Philippe (Alain Delon et Maurice Ronet) offrent un duo absolument fascinant. Les plans serrés sur leurs séduisants visages révèlent qu’ils sont aussi antipathiques l’un que l’autre. Tom semble dénué de tout sens moral (la production a d’ailleurs exercé des pressions à ce sujet pour que la fin soit différente de celle du roman) et Philippe n’affiche qu’arrogance et mépris y compris parfois pour sa fiancée interprétée par une toute jeune Marie Laforêt. La férocité des deux jeunes gens est croquée dès les premières minutes dans une scène de nuit, où ils achètent à prix fort sa canne blanche à un mendiant pour ensuite "jouer à l’aveugle". René Clément offre ici à Delon un de ses premiers grands rôles qui sera suivi de succès internationaux comme Rocco et ses frères de Visconti ou Le Samouraï de Melville. On se souviendra aussi de la séquence plus rêche, quasi documentaire (sans paroles et tournée en équipe réduite), où Ripley/Delon déambule dans un marché contemplant les étalages de poissons, des têtes tranchées et des balances préfigurations symboliques d’un avenir qui pourrait bien devenir le sien.
Plein Soleil est un film de limites, qui conduit sur les pentes escarpées d’une machination implacable et enregistre les premiers pas d’un jeune homme magnétique à la recherche d’un autre lui-même.
Philippe Greenleaf et Tom Ripley sont amis, jeunes, beaux, insouciants. Quoique à y regarder de plus près, peut-être pas si amis que ça. Bien né Philippe est très riche et vit sans compter, Tom lui n’a rien, que sa belle gueule, son culot et son don d’imitation. René Clément, qui adapte avec ce film le roman policier de Patricia Highsmith Monsieur Ripley, se déclarait "fasciné par la faune des privilégiés qui vit sur des caprices et..." ajoutait-il "vous introduisez là-dedans un rat". Le cinéaste avait déjà tourné en Italie (Au-delà des grilles, Barrage contre le Pacifique…) et se disait tenté par cette histoire marquant la fin d’une époque qui lui permettait de développer des personnages cyniques et ambivalents.
C’est donc un polar. Pourtant le grand chef-opérateur Henri Decaë prend l’exact contrepied des classiques films noirs et compose des images lumineuses et colorées… car pour filmer les plaisirs de la dolce vita, Clément a choisi le nord du golfe de Naples en Mer Tyrrhénienne. L’azur du ciel, des yeux de Tom et Philippe, de leurs chemises, des coussins chez Marge… autant de réverbérations du bleu profond des flots. Marge c’est aussi le nom du prestigieux voilier appartenant à Philippe à bord duquel les deux hommes s’affrontent dans un jeu mortel. Dans ce polar règne une incroyable tension entre paysages idylliques et sinistres personnages, portée par la bande originale de Nino Rota. Discrète et efficace la musique joue un rôle essentiel dans le récit, qui s’égrène dans une variété de registres :jazz, mandoline vibrante d’une tarentelle, musique inquiétante atonale…
Tom et Philippe (Alain Delon et Maurice Ronet) offrent un duo absolument fascinant. Les plans serrés sur leurs séduisants visages révèlent qu’ils sont aussi antipathiques l’un que l’autre. Tom semble dénué de tout sens moral (la production a d’ailleurs exercé des pressions à ce sujet pour que la fin soit différente de celle du roman) et Philippe n’affiche qu’arrogance et mépris y compris parfois pour sa fiancée interprétée par une toute jeune Marie Laforêt. La férocité des deux jeunes gens est croquée dès les premières minutes dans une scène de nuit, où ils achètent à prix fort sa canne blanche à un mendiant pour ensuite "jouer à l’aveugle". René Clément offre ici à Delon un de ses premiers grands rôles qui sera suivi de succès internationaux comme Rocco et ses frères de Visconti ou Le Samouraï de Melville. On se souviendra aussi de la séquence plus rêche, quasi documentaire (sans paroles et tournée en équipe réduite), où Ripley/Delon déambule dans un marché contemplant les étalages de poissons, des têtes tranchées et des balances préfigurations symboliques d’un avenir qui pourrait bien devenir le sien.
Plein Soleil est un film de limites, qui conduit sur les pentes escarpées d’une machination implacable et enregistre les premiers pas d’un jeune homme magnétique à la recherche d’un autre lui-même.
Séances
BOUGUENAIS • Cinéma Le Beaulieu
Mer 28/10/20, 20:00
CAMPBON • Cinéma Victoria
Mar 13/10/20, 20:30
DIVATTE-SUR-LOIRE • Cinéma Jacques Demy
Dim 9/05/21, 17:10
LA MONTAGNE • Cinéma Le Montagnard
Mar 6/04/21, 20:30
LA TURBALLE • Cinéma Atlantic
Jeu 8/04/21, 20:45
LE CROISIC • Cinéma Le Hublot
Ven 20/11/20, 21:00
LE POULIGUEN • Cinéma Pax
Lun 28/12/20, 21:00
SAINT-ÉTIENNE-DE-MONTLUC • Montluc Cinéma
Mar 24/11/20, 20:45
SAINT-HERBLAIN • Cinéma Lutétia
Dim 20/09/20, 18:00
SAINTE-MARIE-SUR-MER • Cinéma Saint-Joseph
Jeu 18/03/21, 20:30
VERTOU • Ciné-Vaillant
Jeu 11/02/21, 20:00
Mer 28/10/20, 20:00
CAMPBON • Cinéma Victoria
Mar 13/10/20, 20:30
DIVATTE-SUR-LOIRE • Cinéma Jacques Demy
Dim 9/05/21, 17:10
LA MONTAGNE • Cinéma Le Montagnard
Mar 6/04/21, 20:30
LA TURBALLE • Cinéma Atlantic
Jeu 8/04/21, 20:45
LE CROISIC • Cinéma Le Hublot
Ven 20/11/20, 21:00
LE POULIGUEN • Cinéma Pax
Lun 28/12/20, 21:00
SAINT-ÉTIENNE-DE-MONTLUC • Montluc Cinéma
Mar 24/11/20, 20:45
SAINT-HERBLAIN • Cinéma Lutétia
Dim 20/09/20, 18:00
SAINTE-MARIE-SUR-MER • Cinéma Saint-Joseph
Jeu 18/03/21, 20:30
VERTOU • Ciné-Vaillant
Jeu 11/02/21, 20:00