POUR LES PLUS GRANDS • DÉCEMBRE 2014
Japon, 1994, 1h59, VF
à partir de 6 ans
à partir de 6 ans
Jusqu'au milieu du XXème siècle, les tanukis, emprunts d'habitudes frivoles, partageaient aisément leur espace vital avec les paysans. Leur existence était douce et paisible. Lorsque le gouvernement amorce la construction de la ville nouvelle de Tama, on commence à détruire fermes et forêts. Les tanukis se mettent alors en lutte, mais la forêt continue d'avancer...
"Le film est situé dans les années 1960, au moment où la ville gagne sans cesse sur la campagne. L'habitat naturel des tanukis est menacé, il leur faut réagir. S'affrontent alors au sein de leur communauté les partisans de la ruse et ceux de la force, ceux qui veulent utiliser les pouvoirs magiques de transformation que la tradition leur a prêtés et ceux qui veulent imiter la brutalité des humains. Takahata met en scène cette confrontation comme une épopée drolatique, peuplée de personnages vigoureux et imparfaits. Aux mutations des tanukis répondent de brusques changements de ton sans que jamais le film perde son fil : il est porté par une énergie, un amour de la vie qui évoquent le cinéma de Shoei Imamura,particulièrement Eijanaika, cette ode à la force vitale de la culture populaire japonaise menacée par l'industrialisation. La gravité du propos et son ambition ne détournent pas pour autant Isao Takahata de sa tâche de conteur, et les plus jeunes spectateurs (qui sont souvent plus au fait du contexte japonais que leurs parents) trouveront aussi leur compte dans cette saga burlesque et revigorante."
Thomas Sotinel, Le Monde
"Une fable écolo, tragi-comique, qui ne ressemble à aucune autre. Si les bouilles craquantes des tanuki appartiennent à l'univers classique de l'animation pour enfants, tout comme le décor pimpant de leurs bosquets enchantés, le récit traite, avec un mélange de pessimisme et de truculence, de questions plus sombres : l'inexorable expansion de la modernité, arrachant tout sur son passage, l'arbre avec ses racines, l'environnement avec ses légendes. Les tanuki sont en effet des esprits de la nature, figures traditionnelles de la mythologie japonaise. Leurs pouvoirs magiques (ils se transforment à volonté) et les efforts qu'ils déploient pour se défendre contre l'agression du béton offrent au talentueux Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles, Mes voisins les Yamada) de multiples pistes visuelles et scénaristiques ; la « communauté » tanuki permet ainsi une savoureuse et burlesque satire de la vie en société (engueulades collectives dignes d'un fameux village gaulois)... Mais le meilleur tient à l'irruption du pur merveilleux : résolus à effrayer ces envahissants humains, nos animaux organisent dans les rues de la ville une gigantesque parade de spectres, dieux et démons, d'une époustouflante étrangeté. Comme les tanuki, cette sarabande prend sa source dans l'imagerie nipponne, et préfigure un peu le défilé de créatures du Voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki, cofondateur, avec Takahata, des fameux studios Ghibli. Miyazaki est d'ailleurs à l'origine de Pompoko, dont il a soufflé l'idée à son complice. Cocasse, étonnante, mélancolique et chaleureuse, cette oeuvre enchanteresse est d'ores et déjà un classique."
Cécile Mury, Télérama
"Le film est situé dans les années 1960, au moment où la ville gagne sans cesse sur la campagne. L'habitat naturel des tanukis est menacé, il leur faut réagir. S'affrontent alors au sein de leur communauté les partisans de la ruse et ceux de la force, ceux qui veulent utiliser les pouvoirs magiques de transformation que la tradition leur a prêtés et ceux qui veulent imiter la brutalité des humains. Takahata met en scène cette confrontation comme une épopée drolatique, peuplée de personnages vigoureux et imparfaits. Aux mutations des tanukis répondent de brusques changements de ton sans que jamais le film perde son fil : il est porté par une énergie, un amour de la vie qui évoquent le cinéma de Shoei Imamura,particulièrement Eijanaika, cette ode à la force vitale de la culture populaire japonaise menacée par l'industrialisation. La gravité du propos et son ambition ne détournent pas pour autant Isao Takahata de sa tâche de conteur, et les plus jeunes spectateurs (qui sont souvent plus au fait du contexte japonais que leurs parents) trouveront aussi leur compte dans cette saga burlesque et revigorante."
Thomas Sotinel, Le Monde
"Une fable écolo, tragi-comique, qui ne ressemble à aucune autre. Si les bouilles craquantes des tanuki appartiennent à l'univers classique de l'animation pour enfants, tout comme le décor pimpant de leurs bosquets enchantés, le récit traite, avec un mélange de pessimisme et de truculence, de questions plus sombres : l'inexorable expansion de la modernité, arrachant tout sur son passage, l'arbre avec ses racines, l'environnement avec ses légendes. Les tanuki sont en effet des esprits de la nature, figures traditionnelles de la mythologie japonaise. Leurs pouvoirs magiques (ils se transforment à volonté) et les efforts qu'ils déploient pour se défendre contre l'agression du béton offrent au talentueux Isao Takahata (Le Tombeau des lucioles, Mes voisins les Yamada) de multiples pistes visuelles et scénaristiques ; la « communauté » tanuki permet ainsi une savoureuse et burlesque satire de la vie en société (engueulades collectives dignes d'un fameux village gaulois)... Mais le meilleur tient à l'irruption du pur merveilleux : résolus à effrayer ces envahissants humains, nos animaux organisent dans les rues de la ville une gigantesque parade de spectres, dieux et démons, d'une époustouflante étrangeté. Comme les tanuki, cette sarabande prend sa source dans l'imagerie nipponne, et préfigure un peu le défilé de créatures du Voyage de Chihiro, de Hayao Miyazaki, cofondateur, avec Takahata, des fameux studios Ghibli. Miyazaki est d'ailleurs à l'origine de Pompoko, dont il a soufflé l'idée à son complice. Cocasse, étonnante, mélancolique et chaleureuse, cette oeuvre enchanteresse est d'ores et déjà un classique."
Cécile Mury, Télérama
Séances
Dimanche 14/12 14:30
Dimanche 28/12 14:30
Vendredi 2/01 15:00
Dimanche 28/12 14:30
Vendredi 2/01 15:00