eLU-VIVRE L'ESTONIE • DÉCEMBRE 2014
7 Courts-métrages, 1h01
Instinct
Mousehunt (Hiirejaht) de Elbert Tuganov, 1965 • Les chats, c’est naturel, partent à la chasse à la souris. Hélas, pour ces félins peu malins, ils n’en voient aucune et s’endorment tous à la belle étoile. Les souris arrivent à pas de loup, attachent les chats paresseux à une tapette géante et leur offre une drôle de balade. E. Tuganov, le père de l’animation estonienne, réalise avec Mousehunt un hilarant pastiche de « western Zapata » où les souris mexicaines donnent du fil à retordre aux chats yankees.
Nail (Nael) de Heino Pars, 1972 • Imaginez que des clous – plus ou moins grands, plus ou moins pointus, plus ou moins dégourdis – se comportent soudainement comme, disons, de vulgaires humains. Notre espèce supérieure y verra vite ses propres ridicules et habituels travers. Heino Pars, qui formait avec Tuganov me duo fondateur de la Nukufilm, signe un film aussi brillant techniquement que moralement sarcastique.
Inspiration (Inspiratsioon) de Elbert Tuganov, 1975 • À l’occasion d’un festival de musique, Tuganov mêle dans ce film expérimental les prises de vue réelles et la peinture (capturant les allées et venues du public, les lignes d’un décor démesuré, etc.) Il anime le tout en donnant l’impression de composer lui-même, avec les images, un morceau de musique.
Foxwoman (Rebasenaine) de Priit Tender, 2002 • Priit Tender tire son histoire d’une vieille légende des Indiens Mapuche (ce « peuple de la terre » que l’on trouve au Chili et en Argentine). La musique du film s’inspire d’ailleurs des sonorités « latines ». On y voit une femme renard, bien en chair et sûre de ses charmes, monter au paradis afin de rendre visite à son oncle. Mais celle-ci est vite abattue – le décor de cette histoire étant celui d’un monde semblable à un champ de mines, cerné d’aveugles miradors. La Renarde est une fable absurde sur l’absurde (celui de nos existences vouées aux passions mauvaises, celui de notre monde progressivement « désenchanté »). La Nukufilm, en s’inspirant régulièrement de légendes et de contes anciens, rafraîchit notre mémoire collective.
Instinct (Instinkt) de Rao Heidmets, 2003 • Instinct est l’un des films les plus aboutis de la Nukufilm. Rao Heidmets y mêle les thèmes traditionnels venus de la Bible (on y voit Dieu et ses créatures confrontés au Diable et à ses avatars) et des thèmes plus contemporains, comme celui du clonage. Comme de bien entendu, le film s’attarde sur la nature des intentions des uns et des autres, dans la (pro)création de formes vivantes. Les problèmes commencent quand les créatures, quelles qu’elles soient, échappent à leur créateur. Et le réalisateur lui-même se pose ainsi des questions sur son art d’animateur (il est comme un Dieu pour les poupées qu’il anime). Heidmets atteint ici l’essence première du travail d’animation pratiqué par la Nukufilm depuis quelques décennies.
The Dress (Kleit) de Jelena Girlin & Mari-Liis Bassovskaja, 2007 • Une femme essaye de se souvenir des grands moments de sa vie. Ou peut-être est-elle en train de les rêver… Qui donc est cette femme dont la robe se dresse sous nos yeux et qui a connu une vie exaltante ? On ne verra jamais le visage de cette femme, mais une série de gros plans très stylisés sur les détails de sa tenue. Les jeunes réalisatrices Jelena Girlin et Mari-Liis Bassovskaja signent un film aux accents expérimentaux – en hommage aux femmes passées, présentes et à venir.
Body Memory de Ülo Pikkov, 2011 • Notre corps a une meilleure mémoire que l’on imagine. Il se souvient de la tristesse et de la douleur de nos ancêtres, mais jusqu’où peut-il remonter ? Body Memory est un film très sombre, porté un magnifique travail d’animation de personnages en pelotes de fils.
Nail (Nael) de Heino Pars, 1972 • Imaginez que des clous – plus ou moins grands, plus ou moins pointus, plus ou moins dégourdis – se comportent soudainement comme, disons, de vulgaires humains. Notre espèce supérieure y verra vite ses propres ridicules et habituels travers. Heino Pars, qui formait avec Tuganov me duo fondateur de la Nukufilm, signe un film aussi brillant techniquement que moralement sarcastique.
Inspiration (Inspiratsioon) de Elbert Tuganov, 1975 • À l’occasion d’un festival de musique, Tuganov mêle dans ce film expérimental les prises de vue réelles et la peinture (capturant les allées et venues du public, les lignes d’un décor démesuré, etc.) Il anime le tout en donnant l’impression de composer lui-même, avec les images, un morceau de musique.
Foxwoman (Rebasenaine) de Priit Tender, 2002 • Priit Tender tire son histoire d’une vieille légende des Indiens Mapuche (ce « peuple de la terre » que l’on trouve au Chili et en Argentine). La musique du film s’inspire d’ailleurs des sonorités « latines ». On y voit une femme renard, bien en chair et sûre de ses charmes, monter au paradis afin de rendre visite à son oncle. Mais celle-ci est vite abattue – le décor de cette histoire étant celui d’un monde semblable à un champ de mines, cerné d’aveugles miradors. La Renarde est une fable absurde sur l’absurde (celui de nos existences vouées aux passions mauvaises, celui de notre monde progressivement « désenchanté »). La Nukufilm, en s’inspirant régulièrement de légendes et de contes anciens, rafraîchit notre mémoire collective.
Instinct (Instinkt) de Rao Heidmets, 2003 • Instinct est l’un des films les plus aboutis de la Nukufilm. Rao Heidmets y mêle les thèmes traditionnels venus de la Bible (on y voit Dieu et ses créatures confrontés au Diable et à ses avatars) et des thèmes plus contemporains, comme celui du clonage. Comme de bien entendu, le film s’attarde sur la nature des intentions des uns et des autres, dans la (pro)création de formes vivantes. Les problèmes commencent quand les créatures, quelles qu’elles soient, échappent à leur créateur. Et le réalisateur lui-même se pose ainsi des questions sur son art d’animateur (il est comme un Dieu pour les poupées qu’il anime). Heidmets atteint ici l’essence première du travail d’animation pratiqué par la Nukufilm depuis quelques décennies.
The Dress (Kleit) de Jelena Girlin & Mari-Liis Bassovskaja, 2007 • Une femme essaye de se souvenir des grands moments de sa vie. Ou peut-être est-elle en train de les rêver… Qui donc est cette femme dont la robe se dresse sous nos yeux et qui a connu une vie exaltante ? On ne verra jamais le visage de cette femme, mais une série de gros plans très stylisés sur les détails de sa tenue. Les jeunes réalisatrices Jelena Girlin et Mari-Liis Bassovskaja signent un film aux accents expérimentaux – en hommage aux femmes passées, présentes et à venir.
Body Memory de Ülo Pikkov, 2011 • Notre corps a une meilleure mémoire que l’on imagine. Il se souvient de la tristesse et de la douleur de nos ancêtres, mais jusqu’où peut-il remonter ? Body Memory est un film très sombre, porté un magnifique travail d’animation de personnages en pelotes de fils.
Séance unique
dimanche 7/12 15:00