PROGRAMMATION NOVEMBRE 2007
ENTR’ACTE
De René Clair
France, 1924, 20 min
Entr'acte est un film conçu par Francis Picabia, destiné à être diffusé au théâtre des Champs-Élysées pendant l'entr’acte du ballet Relâche, qui fut la dernière manifestation de Dada. Au coeur d'une figuration prestigieuse, on trouve la danseuse des Ballets suédois, Inge Fries, filmée en contre-plongée à travers une vitre.
France, 1924, 20 min
Entr'acte est un film conçu par Francis Picabia, destiné à être diffusé au théâtre des Champs-Élysées pendant l'entr’acte du ballet Relâche, qui fut la dernière manifestation de Dada. Au coeur d'une figuration prestigieuse, on trouve la danseuse des Ballets suédois, Inge Fries, filmée en contre-plongée à travers une vitre.
A DANCER’S WORLD
De Peter Glushanok
Chorégraphe : Martha Graham
1975, 30 min
A Dancer’s world est un magnifique film car il montre la danse là où on ne l’attend pas : les séquences de la répétition dans le studio ne provoquent pas une sensation d’aridité, de monotonie, elles diffusent la lumière sereine de ce qui sous-tend la danse.
Chorégraphe : Martha Graham
1975, 30 min
A Dancer’s world est un magnifique film car il montre la danse là où on ne l’attend pas : les séquences de la répétition dans le studio ne provoquent pas une sensation d’aridité, de monotonie, elles diffusent la lumière sereine de ce qui sous-tend la danse.
TRIO A – THE MIND IS A MUSCLE
De Robert Alexander
Chorégraphe : Yvonne Rainer
1978, 11 min
Chorégraphie de 1966 jetant les bases de la danse “minimale” et de la postmodern dance.
Chorégraphe : Yvonne Rainer
1978, 11 min
Chorégraphie de 1966 jetant les bases de la danse “minimale” et de la postmodern dance.
SOLSTICE
De Christophe Bargues
Chorégraphes : Hela Fattoumi et Eric Lamoureux
1997, 11 min
Extrait du spectacle que l'on pourrait qualifier de manifeste tant il opposait à la clameur du monde un silence fertile et bruissant, ce duo a l'intensité d'un épigraphe. On y retrouve la quintessence de la pièce, rêvée dans un désert d'Afrique, élaborée patiemment, geste par geste, regards tendus et nuques souples, par deux danseurs d'exception : Héla Fattoumi et Eric Lamoureux.
À PROPOS D’ENTRACTE Ce film dadaiste fut réalisé pour être projeté avec une musique d'Erik Satie pendant l'entracte du ballet "Relâche", présenté au théâtre des Champs-Elysées en 1924.
Une danseuse barbue, un chasseur tyrolien, un corbillard tiré par un chameau et une course derrière un cercueil, voici quelques traits du scénario de Francis Picabia ! Les inventions visuelles et le surréalisme du scénario font de cette oeuvre un classique du cinéma expérimental.
À PROPOS DE A DANCER’S WORLD « A Dancer’s World est un film magnifique car il montre la danse là où on ne l’attend pas : les séquences de la répétition dans le studio ne provoquent pas une sensation d’aridité, de monotonie, elles diffusent la lumière sereine de ce qui sous-tend la danse.
Le montage alterne la loge, où l’on voit Martha Graham se maquiller avant d’entrer en scène pour interpréter Night Journey tout en méditant sur la formation du danseur, et des séquences de danse de la compagnie.
Dans l'atelier du studio, nous assistons au passage de l'exercice à la figure. Ce film tire aussi une image du temps, offre un document, une archive vive sur une mutation du style de Martha Graham. L'espace chorégraphique développé dans les années quarante remue de volumes de lumières et de souffles autour des danseurs. Ceux-ci tiennent grâce à la force de la colonne vertébrale. "En ce qui concerne la technique, je crois beaucoup à la respiration. C'est dans la colonne vertébrale... que se concentre l'énergie du corps. Et le danseur doit avoir un corps fort, capable d'envoyer ces vibrations." dit Martha Graham. La colonne vertébrale est le mât et le corps accentue ses angles, multiplie ses faces pour se maintenir dans les flots de lumière et de souffles et prélever sur ceux-ci des vibrations qui tendront des lignes intérieures. Dans les années cinquante un événement artistique se produisit, visible à l'écran. Dans le film, les corps offrent une nouvelle présence : un peu de souffle à l'état pur, une petite onde de monde passa en eux, ouvrit un noyau d'air autour duquel se reconstitua un volume charnel dense et diffus. La danse a affaire directement à la production de la vie. Et c'est le passé le plus ancien - Martha Graham parle des lointains ancêtres - qui est le plus proche d'une clarté matinale. » Bernard Rémy
À PROPOS DE YVONNE RAINER Passant son enfance et son adolescence à San Francisco, Yvonne Rainer déménage à New York en 1956. Entre 1959 et 1960, elle étudie la danse à l'école de Martha Graham tout en acquérant une formation de ballet à Ballet Arts. Au début des années 1960, elle participe également aux ateliers d'Ann Halprin et fréquente assidûment les classes de Merce Cunningham où elle rencontre plusieurs futurs collaborateurs. Elle est membre fondatrice du Judson Dance Theatre en 1962. À l'instar de ses collègues chorégraphes, Rainer tente alors de brouiller la ligne franche séparant habituellement les danseurs des non-danseurs. Inspirée du concept d'indétermination de John Cage, elle conçoit ses partitions selon une série de tâches génériques qui intègrent des mouvements du quotidien au vocabulaire chorégraphique (marcher, courir, soulever des objets, etc.). Rainer créée plusieurs œuvres marquantes du répertoire du Judson, dont We Shall Run, Terrain (1963) et Part of a Sextet (1964).
Lors de la conception de At My Body's House (1963), elle demande aux ingénieurs Billy Klüver et Harold Hodges de mettre au point des transmetteurs radio miniatures lui permettant d'amplifier les sons de sa respiration. En 1966, elle présente le premier volet de The mind is a muscle, inaugurant Trio A. Cette séquence exige des danseurs qu'ils ne regardent jamais en direction du public lors de l'exécution d'une phrase ininterrompue de mouvements complexes. Devenue ensuite œuvre indépendante, Trio A est rejouée depuis par Rainer et plusieurs autres interprètes. Bien qu'elle intègre l'image projetée dans des environnements scéniques depuis le milieu des années 1960, Rainer réalise son premier film Lives of Performers en 1972. À partir de 1975, elle se consacre principalement à la production de longs et moyens métrages où elle réinvestit les codes de la narration. Ses films sont alors portés par un propos féministe affirmé et abordent sous cet angle des thèmes tels que le terrorisme (Journeys from Berlin/1971, 1980), l'exclusion sociale (Privilege, 1990), la maladie et le vieillissement (MURDER and murder, 1996). Entre 2000 et 2006, elle se remet à l'écriture chorégraphique et crée deux nouvelles partitions : After Many a Summer Dies the Swan (2000) pièce de groupe pour la fondation de Mikhail Baryshnikov, suivie de AG Indexical, With a Little Help From H.M. (2006). À partir de 1974, Rainer enseigne au Whitney Independant Program. Depuis 2005, elle occupe le poste de professeur émérite à l'University of California Irvine (Irvine, Calif. États-Unis).
À PROPOS DE SOLSTICE « Marche lente, bras en hélices, valse inventée et parcours latéraux, la danse est intérieure avec de rares excès, tels ces portés incisifs qui émaillent les figures ondoyantes, solitaires dans leur cheminement, en accord majeur avec la musique de Christophe Séchet et celle d'Anouar Brahem, extraite de l'album "Conte de l'indicible amour". En s'attardant sur chaque danseur, délaissant volontiers les plans d'ensemble pour saisir la singularité de deux parcours croisés, Christophe Bargues exalte une danse non fusionnelle, débarrassée de tout excès. »
Fabienne Arvers
Chorégraphes : Hela Fattoumi et Eric Lamoureux
1997, 11 min
Extrait du spectacle que l'on pourrait qualifier de manifeste tant il opposait à la clameur du monde un silence fertile et bruissant, ce duo a l'intensité d'un épigraphe. On y retrouve la quintessence de la pièce, rêvée dans un désert d'Afrique, élaborée patiemment, geste par geste, regards tendus et nuques souples, par deux danseurs d'exception : Héla Fattoumi et Eric Lamoureux.
À PROPOS D’ENTRACTE Ce film dadaiste fut réalisé pour être projeté avec une musique d'Erik Satie pendant l'entracte du ballet "Relâche", présenté au théâtre des Champs-Elysées en 1924.
Une danseuse barbue, un chasseur tyrolien, un corbillard tiré par un chameau et une course derrière un cercueil, voici quelques traits du scénario de Francis Picabia ! Les inventions visuelles et le surréalisme du scénario font de cette oeuvre un classique du cinéma expérimental.
À PROPOS DE A DANCER’S WORLD « A Dancer’s World est un film magnifique car il montre la danse là où on ne l’attend pas : les séquences de la répétition dans le studio ne provoquent pas une sensation d’aridité, de monotonie, elles diffusent la lumière sereine de ce qui sous-tend la danse.
Le montage alterne la loge, où l’on voit Martha Graham se maquiller avant d’entrer en scène pour interpréter Night Journey tout en méditant sur la formation du danseur, et des séquences de danse de la compagnie.
Dans l'atelier du studio, nous assistons au passage de l'exercice à la figure. Ce film tire aussi une image du temps, offre un document, une archive vive sur une mutation du style de Martha Graham. L'espace chorégraphique développé dans les années quarante remue de volumes de lumières et de souffles autour des danseurs. Ceux-ci tiennent grâce à la force de la colonne vertébrale. "En ce qui concerne la technique, je crois beaucoup à la respiration. C'est dans la colonne vertébrale... que se concentre l'énergie du corps. Et le danseur doit avoir un corps fort, capable d'envoyer ces vibrations." dit Martha Graham. La colonne vertébrale est le mât et le corps accentue ses angles, multiplie ses faces pour se maintenir dans les flots de lumière et de souffles et prélever sur ceux-ci des vibrations qui tendront des lignes intérieures. Dans les années cinquante un événement artistique se produisit, visible à l'écran. Dans le film, les corps offrent une nouvelle présence : un peu de souffle à l'état pur, une petite onde de monde passa en eux, ouvrit un noyau d'air autour duquel se reconstitua un volume charnel dense et diffus. La danse a affaire directement à la production de la vie. Et c'est le passé le plus ancien - Martha Graham parle des lointains ancêtres - qui est le plus proche d'une clarté matinale. » Bernard Rémy
À PROPOS DE YVONNE RAINER Passant son enfance et son adolescence à San Francisco, Yvonne Rainer déménage à New York en 1956. Entre 1959 et 1960, elle étudie la danse à l'école de Martha Graham tout en acquérant une formation de ballet à Ballet Arts. Au début des années 1960, elle participe également aux ateliers d'Ann Halprin et fréquente assidûment les classes de Merce Cunningham où elle rencontre plusieurs futurs collaborateurs. Elle est membre fondatrice du Judson Dance Theatre en 1962. À l'instar de ses collègues chorégraphes, Rainer tente alors de brouiller la ligne franche séparant habituellement les danseurs des non-danseurs. Inspirée du concept d'indétermination de John Cage, elle conçoit ses partitions selon une série de tâches génériques qui intègrent des mouvements du quotidien au vocabulaire chorégraphique (marcher, courir, soulever des objets, etc.). Rainer créée plusieurs œuvres marquantes du répertoire du Judson, dont We Shall Run, Terrain (1963) et Part of a Sextet (1964).
Lors de la conception de At My Body's House (1963), elle demande aux ingénieurs Billy Klüver et Harold Hodges de mettre au point des transmetteurs radio miniatures lui permettant d'amplifier les sons de sa respiration. En 1966, elle présente le premier volet de The mind is a muscle, inaugurant Trio A. Cette séquence exige des danseurs qu'ils ne regardent jamais en direction du public lors de l'exécution d'une phrase ininterrompue de mouvements complexes. Devenue ensuite œuvre indépendante, Trio A est rejouée depuis par Rainer et plusieurs autres interprètes. Bien qu'elle intègre l'image projetée dans des environnements scéniques depuis le milieu des années 1960, Rainer réalise son premier film Lives of Performers en 1972. À partir de 1975, elle se consacre principalement à la production de longs et moyens métrages où elle réinvestit les codes de la narration. Ses films sont alors portés par un propos féministe affirmé et abordent sous cet angle des thèmes tels que le terrorisme (Journeys from Berlin/1971, 1980), l'exclusion sociale (Privilege, 1990), la maladie et le vieillissement (MURDER and murder, 1996). Entre 2000 et 2006, elle se remet à l'écriture chorégraphique et crée deux nouvelles partitions : After Many a Summer Dies the Swan (2000) pièce de groupe pour la fondation de Mikhail Baryshnikov, suivie de AG Indexical, With a Little Help From H.M. (2006). À partir de 1974, Rainer enseigne au Whitney Independant Program. Depuis 2005, elle occupe le poste de professeur émérite à l'University of California Irvine (Irvine, Calif. États-Unis).
À PROPOS DE SOLSTICE « Marche lente, bras en hélices, valse inventée et parcours latéraux, la danse est intérieure avec de rares excès, tels ces portés incisifs qui émaillent les figures ondoyantes, solitaires dans leur cheminement, en accord majeur avec la musique de Christophe Séchet et celle d'Anouar Brahem, extraite de l'album "Conte de l'indicible amour". En s'attardant sur chaque danseur, délaissant volontiers les plans d'ensemble pour saisir la singularité de deux parcours croisés, Christophe Bargues exalte une danse non fusionnelle, débarrassée de tout excès. »
Fabienne Arvers
SEANCE UNIQUE
Lundi 12 novembre à 20h30
SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC HELA FATTOUMI ET ÉRIC LAMOUREUX, CHORÉGRAPHES ET DIRECTEURS DU CCN DE CAEN
SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC HELA FATTOUMI ET ÉRIC LAMOUREUX, CHORÉGRAPHES ET DIRECTEURS DU CCN DE CAEN