Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

RWANDA, UN CRI D'UN SILENCE INOUÏ


de Anne Lainé



PROGRAMMATION FÉVRIER 2011

France, 2003, 52 min, documentaire

RWANDA, UN CRI D'UN SILENCE INOUÏ
Au Rwanda, neuf ans après le génocide des Tutsi, les souffrances traumatiques qu'endurent les centaines de milliers de rescapées entravent les stratégies de reconstruction de la société. Se situant délibérément sur le terrain de la subjectivité des victimes, ce film fait entendre un cri qui n'eut comme écho à l'époque, que le silence inouï de la communauté internationale.

« Sur les collines du Rwanda, dans un paysage luxuriant parsemé de fosses communes, la vie quotidienne n’a jamais pu retrouver son cours normal. Plus de dix ans après le génocide, les rescapés des massacres continuent à en porter le traumatisme. Le regard perdu au loin, des femmes interrogées par Anne Lainé racontent avec beaucoup de douceur ce qu’elles ont vécu. Elles parlent le plus souvent en souriant, comme pour atténuer l’horreur du récit. Joséphine est assise sur le bord d’une chape de béton rectangulaire qui fait office de pierre tombale. En dessous, il y a les anciennes latrines dans lesquelles les tueurs ont jeté son mari et l’un de ses fils. C’est là qu’elle veut être enterrée. Ses six autres enfants ont également été tués. L’abominable est partout présent et les rescapées revivent les scènes de leur calvaire comme si elles étaient réelles, indéfiniment répétées. Ces témoignages, hésitants et pudiques, entrecoupés de longs silences, en disent plus long sur le génocide du Rwanda que de grands discours ou des flots d’images atroces. La soif de justice transparaît à travers les phrases murmurées. Le désespoir des victimes devant les dérives révisionnistes de ceux qui tentent aujourd’hui de minimiser l’ampleur du génocide n’est que discrètement évoqué. Et il n’y a aucune rancoeur dans la voix du dernier témoin qui fait ce terrible constat : tout au long de l’interminable massacre, «la communauté des humains n’a pas bougé le petit doigt ». »
François Schlosser, Le Nouvel Observateur


Séances

SEANCE UNIQUE
samedi 19 février à 21h

SÉANCE SUIVIE D’UNE RENCONTRE AVEC ANNE LAINÉ, RÉALISATRICE ET AMÉLIE SCHAFER, DE L’ASSOCIATION SURUSEKE, RETROUVE LE SOURIRE