PROGRAMMATION DÉCEMBRE 2009
USA, 1995, 2h10, VOSTF, interdit -12 ans
Avec Brad Pitt, Morgan Freeman, Gwyneth Paltrow
Avec Brad Pitt, Morgan Freeman, Gwyneth Paltrow
Pour conclure sa carrière, l'inspecteur Somerset, vieux flic blasé, tombe à sept jours de la retraite sur un criminel peu ordinaire. John Doe, c'est ainsi que se fait appeler l'assassin, a décidé de nettoyer la société des maux qui la rongent en commettant sept meurtres basés sur les sept péchés capitaux: la gourmandise, l'avarice, la paresse, l'orgueil, la luxure, l'envie et la colère.
« On a rarement vu un film autant concerné par le bordel, le renfermé, la putréfaction, le rance, la décomposition. Quant à l'histoire de Fincher, elle renvoie davantage à une post-histoire désignant un monde où la morale a disparu, mettant en scène deux flics essayant de déchiffrer, tels deux archéologues, des principes effacés, dissimulés ou oubliés. Seven se fonde sur un souvenir de morale et de religion ravivé par un maniaque qui semble avoir passé des années à lire de vieux grimoires pour mieux retracer les étapes de la généalogie d'une morale désormais enfouie. L'enquête proprement dite se réduit à une série d'autopsies où sont passés en revue viscères, tripes, artères, muscles, cervelet, métaphores d'une société en déliquescence dont on fait l'inventaire des ruines subsistantes. Il n'y a pas de corps dans Seven, seulement des momies dont on défait avec délicatesse les bandelettes. Cette décomposition est accentuée par les partis pris esthétiques de Fincher : tons verts et gris, lumière filtrée par la pluie, scènes constamment filmées dans le noir où Freeman pourrait passer pour l'homme invisible, rehaussant du coup la blancheur du visage de Pitt pour en faire un mort-vivant , brouillard permanent, murs en lambeaux. Il n'y a personne à arrêter dans Seven, pas vraiment de coupable à coffrer, mais une série d'anatomies malades à examiner comme si, cette fois, le constat importait plus que la résolution. Ce constat ne porte pas sur les corps mutilés, martyrisés, il désigne un organisme bien plus complexe : l'Amérique fin de siècle vieillissante. »
Samuel Blumenfeld, Les Inrockuptibles
« Parée de ses lugubres oripeaux, la mort nous tient la main, nous entraîne dans une habile descente aux enfers, sans le rassurant « plan du quartier » livré avec les habituels serial thrillers. Plongés en apnée dans un univers glauque et aqueux, les personnages de Seven jouent un simulacre d'apocalypse, où la décomposition des corps répond à celle de toute une société. Complaisant, David Fincher entretient une fascination morbide pour son tueur. Il enlumine le meurtre, l'orne d'or et de vermine, jusqu'à la nausée. Magistralement interprété, gênant, Seven a ouvert, à sa sortie, une brèche dans la routine hollywoodienne. »
Cécile Mury, Télérama
« On a rarement vu un film autant concerné par le bordel, le renfermé, la putréfaction, le rance, la décomposition. Quant à l'histoire de Fincher, elle renvoie davantage à une post-histoire désignant un monde où la morale a disparu, mettant en scène deux flics essayant de déchiffrer, tels deux archéologues, des principes effacés, dissimulés ou oubliés. Seven se fonde sur un souvenir de morale et de religion ravivé par un maniaque qui semble avoir passé des années à lire de vieux grimoires pour mieux retracer les étapes de la généalogie d'une morale désormais enfouie. L'enquête proprement dite se réduit à une série d'autopsies où sont passés en revue viscères, tripes, artères, muscles, cervelet, métaphores d'une société en déliquescence dont on fait l'inventaire des ruines subsistantes. Il n'y a pas de corps dans Seven, seulement des momies dont on défait avec délicatesse les bandelettes. Cette décomposition est accentuée par les partis pris esthétiques de Fincher : tons verts et gris, lumière filtrée par la pluie, scènes constamment filmées dans le noir où Freeman pourrait passer pour l'homme invisible, rehaussant du coup la blancheur du visage de Pitt pour en faire un mort-vivant , brouillard permanent, murs en lambeaux. Il n'y a personne à arrêter dans Seven, pas vraiment de coupable à coffrer, mais une série d'anatomies malades à examiner comme si, cette fois, le constat importait plus que la résolution. Ce constat ne porte pas sur les corps mutilés, martyrisés, il désigne un organisme bien plus complexe : l'Amérique fin de siècle vieillissante. »
Samuel Blumenfeld, Les Inrockuptibles
« Parée de ses lugubres oripeaux, la mort nous tient la main, nous entraîne dans une habile descente aux enfers, sans le rassurant « plan du quartier » livré avec les habituels serial thrillers. Plongés en apnée dans un univers glauque et aqueux, les personnages de Seven jouent un simulacre d'apocalypse, où la décomposition des corps répond à celle de toute une société. Complaisant, David Fincher entretient une fascination morbide pour son tueur. Il enlumine le meurtre, l'orne d'or et de vermine, jusqu'à la nausée. Magistralement interprété, gênant, Seven a ouvert, à sa sortie, une brèche dans la routine hollywoodienne. »
Cécile Mury, Télérama
SEANCES
Mercredi 16 décembre à 18h30
Samedi 19 décembre à 18h30
Vendredi 25 décembre à 18h30
Lundi 28 décembre à 21h
Samedi 19 décembre à 18h30
Vendredi 25 décembre à 18h30
Lundi 28 décembre à 21h