Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

SIMON DU DÉSERT (SIMON DEL DESIERTO)


de Luis Buñuel



PROGRAMMATION FÉVRIER 2010

Mexique, 1965, 48 min, VOSTF
Avec Silvia Pinal, Claudio Brook, Hortensia Santovena, Jesus Fernandez

SIMON DU DÉSERT (SIMON DEL DESIERTO)
Au Ve siècle après Jésus-Christ, Simon vit en ascète au sommet d'une tour. A part le jeûne, la méditation et quelques miracles, il lui arrive de s'ennuyer. Satan en profite alors pour le soumettre à la tentation... Avec une simplicité déconcertante, Buñuel aligne les séquences dans un savoureux carrousel d’idées, de situations, de gags provocateurs.

« Buñuel rappelle cette vérité, bien chrétienne, que l’amour de Dieu peut être mensonger s’il ne passe pas par l’amour des hommes. Il use de la blague surréaliste pour montrer les apparitions du démon, critiquer le dogmatisme et exorciser le sentiment tragique de l’existence. »
Jacques Siclier, Télérama

UN CHIEN ANDALOU

de Luis Buñuel
Espagne, 1928, 17 min, muet

SIMON DU DÉSERT (SIMON DEL DESIERTO)
Succession d'images hallucinées pour un célèbre chef d'oeuvre du cinéma surréaliste : un oeil tranché au rasoir, une main prise dans une porte, un individu enfermé avec son double... Ce premier film de Buñuel en collaboration avec Salvador Dalí, est le manifeste d'une génération tenaillée entre l'espoir du beau et le désespoir du réel.

« Si la vie n'était pas un songe, comment expliquer qu'elle vire si souvent au cauchemar ? C'est la question que se pose une majorité d'artistes égarés au sortir de 14-18, la première boucherie humaine à échelle planétaire. En réaction à ce fondamentalisme nihiliste d'une civilisation (occidentale) capable de remplir des fossés de millions de cadavres, se dresse un autre fondamentalisme, esthétique celui-là, le surréalisme. Un nihilisme qui affirme que « la beauté sera convulsive ou ne sera pas » (Breton). La guerre a gagné la matrice même du beau, désormais convulsif. Dernière illusion avant liquidation, on croit encore en la modernité. L'art est mort, affirmait dada ? En voici le manifeste. Buñuel et Dalí, esthètes révoltés qui se sont rencontrés à la Residencia de estudiantes, à Madrid, sont fascinés par les capacités hypnotiques du cinéma. Ils trouvent dans ce support un moyen idéal pour traduire un dégoût profond pour cette civilisation (occidentale) affamée de catastrophes. Avec l'argent de sa mère, convaincu que « les idées traditionnelles sur l'art appliquées à l'industrie sont monstrueuses », Buñuel réalise avec Dalí ce pamphlet prémonitoire. Voici des images qui jaillissent d'un électrochoc. Deux cadavres d'âne en putréfaction sur deux pianos. Un œil tranché. Des fourmis. L'art est mort : grouillez, vermines. Le Paradis ne sera jamais de ce monde. Avance, pauvre bourrique : les fleurs finissent bien par pousser sur les cadavres. Et les périls ne cesseront de monter en ces années qui ne cesseront plus d'être désespérément folles. »
Luc Arbona, Les Inrockuptibles

SEANCES

Mercredi 20 janvier à 21h
Samedi 23 janvier à 17h
Dimanche 31 janvier à 14h30
Lundi 1er février à 18h30