PROGRAMMATION OCTOBRE 2008
France, 1993, 2h20
Avec Pierre Arditi, Sabine Azéma
Avec Pierre Arditi, Sabine Azéma
Inspiré d’Intimate Exchanges, série de huit pièces d’Alan Ayckbourn dont chacune comporte deux fins, le diptyque d’Alain Resnais Smoking / No smoking est une variation sur la liberté, le libre arbitre, le hasard ou le déterminisme. Chacune des séquences s’interroge : selon que Celia Teasdale, l’un des personnages, prend ou ne prend pas une cigarette, que se passera-t-il cinq secondes plus tard ? Cinq jours, cinq semaines, cinq années plus tard ? Un choix qui ouvre plusieurs possibilités d’actions, un geste banal qui peut bouleverser toute une vie... et offrir à chaque film six conclusions différentes.
« Nous avons à faire avec « Smoking / No Smoking » à une expérience d’une modernité rare, extrême, en ce qu’elle dévoile l’artiste au travail. Des films, souvent maladroitement, ont tenté de rejoindre Brecht dans la distanciation en mettant dans le champ la caméra ou les rails du travelling. Ici, en amont et avec une tout autre maîtrise, c’est l’écriture qui s’avoue, le stade où le romancier, l’homme de théâtre hésite à la croisée des chemins sur ce qui doit arriver à ses créatures. Son métier est de faire le bon choix. Voilà ce qu’Alain Resnais refuse, nous laissant face au génial brouillon de toutes les hypothèses possibles. Le cinéaste, ici, regarde l’homme dans le bocal de sa vie comme Laborit observait ses rats dans « Mon oncle d’Amérique », un homme sans dieu alors qu’une partie non négligeable des scènes se déroule à la porte d’une église au moment des offices, un homme sans inquiétude métaphysique alors qu’autant de scènes se passent au cimetière. « No Smoking / Smoking » est le premier film behavioriste de l’histoire du cinéma. Un film immense dont on n’a pas fini d’épuiser les significations, justement parce que lui les refuse. »
Jean Roy, « Resnais à quitte ou double », l’Humanité
« Nous avons à faire avec « Smoking / No Smoking » à une expérience d’une modernité rare, extrême, en ce qu’elle dévoile l’artiste au travail. Des films, souvent maladroitement, ont tenté de rejoindre Brecht dans la distanciation en mettant dans le champ la caméra ou les rails du travelling. Ici, en amont et avec une tout autre maîtrise, c’est l’écriture qui s’avoue, le stade où le romancier, l’homme de théâtre hésite à la croisée des chemins sur ce qui doit arriver à ses créatures. Son métier est de faire le bon choix. Voilà ce qu’Alain Resnais refuse, nous laissant face au génial brouillon de toutes les hypothèses possibles. Le cinéaste, ici, regarde l’homme dans le bocal de sa vie comme Laborit observait ses rats dans « Mon oncle d’Amérique », un homme sans dieu alors qu’une partie non négligeable des scènes se déroule à la porte d’une église au moment des offices, un homme sans inquiétude métaphysique alors qu’autant de scènes se passent au cimetière. « No Smoking / Smoking » est le premier film behavioriste de l’histoire du cinéma. Un film immense dont on n’a pas fini d’épuiser les significations, justement parce que lui les refuse. »
Jean Roy, « Resnais à quitte ou double », l’Humanité
SEANCES
Jeudi 23 octobre à 18h
Dimanche 26 octobre à 20h30
Mardi 28 octobre à 18h
Dimanche 26 octobre à 20h30
Mardi 28 octobre à 18h
