PROGRAMMATION JUIN-JUILLET 2009
France, 2007, 1h10
L’histoire commence le 6 avril 2006. Fred Poulet propose au footballeur Vikash Dhorasso de lui confier deux caméras super 8, pour qu’il filme son quotidien jusqu’au 9 juillet, date de la finale de la Coupe du Monde de football à Berlin. Ensemble ils écriront le film au jour le jour, au Havre, à Paris, puis en Allemagne, dans des chambres d’hôtel, dans le bus ou au téléphone. Un peu dans les stades aussi. Vikash Dhorasso jouera 16 minutes lors de cette Coupe du Monde à rebondissements qui verra l’équipe de France atteindre la finale pour la deuxième fois de son histoire. Substitute est le journal intime de ce « douzième homme ».
« Un chanteur pop – l’excellent Fred Poulet, auteur-interprète d’un bel album, Milan Athletic Club – confie à un footballeur – l’excellent Vikash Dhorasoo – un magnéto et une caméra super-8. L’enjeu : filmer « sa » Coupe du monde, puisque le petit no 6, fin technicien (quoique compétiteur par intermittences, les supporters du PSG le savent bien), fait partie des vingt-trois Français sélectionnés par Raymond Domenech. Mais, tout le monde le sait aujourd’hui, Vikash joue peu, puis pas du tout. Sentiment de trahison vis-à-vis d’un entraîneur qui l’a longtemps soutenu, déception et spleen : le carnet de bord devient la confession d’un remplaçant inoccupé (le sens du mot substitute – qui est aussi le titre d’une jolie chanson des Who). A vrai dire, Dhorasoo met du temps à se servir de son attirail audiovisuel : la première partie du film montre surtout Fred Poulet tuant le temps chez ses logeurs allemands, cherchant à joindre son ami, plus ou moins prisonnier de l’hôtel de luxe où réside l’équipe de France, tentant de récupérer les cassettes super-8 impressionnées – un échange digne d’un minifilm d’espionnage ! Et puis, en deux monologues, Dhorasoo confie son malaise : l’impression que le « père » sélectionneur a préféré « le fils du voisin » à celui qui se considérait comme son propre fils, l’impatience que la compétition-calvaire se termine, contredite par la peur du regard des autres quand le huis clos prendra fin. Servis par le grain romantique du film super-8, ces deux moments impudiques créent l’émotion. Chacun jugera s’il s’agit d’un authentique apprentissage de l’autofiction – la transmission de l’expression intime d’un artiste confirmé à un artiste débutant – ou d’une parenthèse opportuniste de la part d’un joueur qui sait que ses jours de gloire sont comptés. L’un n’exclut pas l’autre… Les vrais amateurs de foot, ceux qui traquent l’aventure humaine derrière l’enjeu des matchs, apprécieront cette forme inédite de témoignage, à mille lieues du prémâché médiatique qui entoure le sport de haut niveau. Peu ou pas d’images de l’épopée tricolore, ni des joueurs qui l’ont écrite : vu la dégradation du filmage télé des grandes rencontres de foot (de moins en moins précis, de plus en plus tape-à-l’œil), l’égocentrisme minimaliste de Substitute donne un petit coup de frais… »
Aurélien Ferenczi, Télérama
« Un chanteur pop – l’excellent Fred Poulet, auteur-interprète d’un bel album, Milan Athletic Club – confie à un footballeur – l’excellent Vikash Dhorasoo – un magnéto et une caméra super-8. L’enjeu : filmer « sa » Coupe du monde, puisque le petit no 6, fin technicien (quoique compétiteur par intermittences, les supporters du PSG le savent bien), fait partie des vingt-trois Français sélectionnés par Raymond Domenech. Mais, tout le monde le sait aujourd’hui, Vikash joue peu, puis pas du tout. Sentiment de trahison vis-à-vis d’un entraîneur qui l’a longtemps soutenu, déception et spleen : le carnet de bord devient la confession d’un remplaçant inoccupé (le sens du mot substitute – qui est aussi le titre d’une jolie chanson des Who). A vrai dire, Dhorasoo met du temps à se servir de son attirail audiovisuel : la première partie du film montre surtout Fred Poulet tuant le temps chez ses logeurs allemands, cherchant à joindre son ami, plus ou moins prisonnier de l’hôtel de luxe où réside l’équipe de France, tentant de récupérer les cassettes super-8 impressionnées – un échange digne d’un minifilm d’espionnage ! Et puis, en deux monologues, Dhorasoo confie son malaise : l’impression que le « père » sélectionneur a préféré « le fils du voisin » à celui qui se considérait comme son propre fils, l’impatience que la compétition-calvaire se termine, contredite par la peur du regard des autres quand le huis clos prendra fin. Servis par le grain romantique du film super-8, ces deux moments impudiques créent l’émotion. Chacun jugera s’il s’agit d’un authentique apprentissage de l’autofiction – la transmission de l’expression intime d’un artiste confirmé à un artiste débutant – ou d’une parenthèse opportuniste de la part d’un joueur qui sait que ses jours de gloire sont comptés. L’un n’exclut pas l’autre… Les vrais amateurs de foot, ceux qui traquent l’aventure humaine derrière l’enjeu des matchs, apprécieront cette forme inédite de témoignage, à mille lieues du prémâché médiatique qui entoure le sport de haut niveau. Peu ou pas d’images de l’épopée tricolore, ni des joueurs qui l’ont écrite : vu la dégradation du filmage télé des grandes rencontres de foot (de moins en moins précis, de plus en plus tape-à-l’œil), l’égocentrisme minimaliste de Substitute donne un petit coup de frais… »
Aurélien Ferenczi, Télérama
SEANCES
Samedi 27 juin à 22h
Mardi 30 juin à 19h30
Vendredi 3 juillet à 19h30
Mardi 30 juin à 19h30
Vendredi 3 juillet à 19h30