ITALIE : CINÉMA POLITIQUE ET SOCIAL • MAI 2012
Italie, 1975, 1h55, VOSTF, interdit - 16 ans
avec Paolo Bonacelli, Giorgo Cataldi, Umberto P. Quintavalle
avec Paolo Bonacelli, Giorgo Cataldi, Umberto P. Quintavalle
Le dernier film de Pasolini est l’un des plus polémiques de l’histoire du cinéma. Adapté des Cent Vingt Journées de Sodome du Marquis de Sade que Pasolini transpose au cœur de la république fasciste de Salò, capitale provisoire où Mussolini s’est replié entre 1943 et 1945, cette œuvre majeure doit être regardée en évitant la "gêne sexuelle" pour aller à la "rage essentiellement politique" (J.l Bory).
"Dans ce film, expliquait Pasolini, avant d’être assassiné peu avant sa sortie, le sexe n’est rien d’autre que l’allégorie, la métaphore de la marchandisation des corps effectuée par le pouvoir. Je pense que le consumérisme manipule et violente les corps ni plus ni moins que le nazisme… Le fascisme consumériste est pire que le classique parce que le clérico-fascisme n’a pas transformé les Italiens de l’intérieur. C’était un État totalitaire, mais pas totalisant".
L’horreur de quatre tableaux, inspirés des cercles de l’Enfer de Dante qui composent le film, est heureusement mise à distance par la mise en scène. Clé de compréhension initiale, la fiction se déplace de Salò à Marzabotto, lieu historique d’un des massacres de masse perpétrés à cette période. Elle agit, à l’instar de Nuit et Brouillard d’A. Resnais, comme un exorcisme à ce que le pouvoir peut faire aux hommes : trafic et réduction des corps.
"Salò… marque l’aboutissement du mouvement du cinéma de Pasolini vers l’explicite. Le freudisme ou l’idéologie marxiste, mais également la représentation du sexe (expérimentée aux confins de la pornographie dans La Trilogie de la vie) et de la violence, deviennent plus flagrants à chaque nouveau film. La rencontre entre Pasolini et Sade semble alors naturelle. Chez Sade comme chez Pasolini, le corps est décrit sur un mode entièrement explicite. L’écrivain et le cinéaste évitent les artifices, neutralisent la production métaphorique."
Olivier Père, Les Inrockuptibles
"Dans ce film, expliquait Pasolini, avant d’être assassiné peu avant sa sortie, le sexe n’est rien d’autre que l’allégorie, la métaphore de la marchandisation des corps effectuée par le pouvoir. Je pense que le consumérisme manipule et violente les corps ni plus ni moins que le nazisme… Le fascisme consumériste est pire que le classique parce que le clérico-fascisme n’a pas transformé les Italiens de l’intérieur. C’était un État totalitaire, mais pas totalisant".
L’horreur de quatre tableaux, inspirés des cercles de l’Enfer de Dante qui composent le film, est heureusement mise à distance par la mise en scène. Clé de compréhension initiale, la fiction se déplace de Salò à Marzabotto, lieu historique d’un des massacres de masse perpétrés à cette période. Elle agit, à l’instar de Nuit et Brouillard d’A. Resnais, comme un exorcisme à ce que le pouvoir peut faire aux hommes : trafic et réduction des corps.
"Salò… marque l’aboutissement du mouvement du cinéma de Pasolini vers l’explicite. Le freudisme ou l’idéologie marxiste, mais également la représentation du sexe (expérimentée aux confins de la pornographie dans La Trilogie de la vie) et de la violence, deviennent plus flagrants à chaque nouveau film. La rencontre entre Pasolini et Sade semble alors naturelle. Chez Sade comme chez Pasolini, le corps est décrit sur un mode entièrement explicite. L’écrivain et le cinéaste évitent les artifices, neutralisent la production métaphorique."
Olivier Père, Les Inrockuptibles
Séances
Vendredi 11 mai 2012 à 18:45
Samedi 12 mai 2012 à 21:30
Lundi 14 mai 2012 à 18:15
Samedi 12 mai 2012 à 21:30
Lundi 14 mai 2012 à 18:15
