WOODY ALLEN • AOÛT-SEPTEMBRE 2016
USA, 1988, 1h22, VOSTF
avec Dianne Wiest, Mia Farrow, Elaine Stritch
avec Dianne Wiest, Mia Farrow, Elaine Stritch
Dans une maison de campagne à la fin de l’été une jeune femme dépressive voit celui qu’elle aime se détacher d’elle. Sa mère, vieille actrice égoïste pleine d’énergie et de projets débarque... On ne sortira pas de la maison, les stores resteront baissés, un huis clos où se ruminent les regrets et éclatent les conflits. Pas de musique ajoutée, on met un disque ou on joue du piano... on pense à Tchekov, Woody Allen pense au Bergman de Sonate d’automne. Mais on n’est pas au théâtre : une caméra mobile sans exagération traque les sentiments des personnages et sait respecter les silences : Woody Allen est devenu un grand directeur d’acteurs. Le film fut tourné deux fois. Mécontent de la première version, Woody Allen changea la distribution et refit tout le film.
"Une sonate d'automne ? On pourrait y songer, bien sûr, connaissant l'admiration que Woody Allen voue à Ingmar Bergman. Mais, ici, c'est son autre idole qui l'inspire : Tchekhov. Comme arrachée au temps, la villa de Lane ressemble à ces datchas mélancoliques où jadis de nobles Russes babillaient en français, la langue culturelle par excellence. On balbutie également quelques mots de français chez ces intellectuels du Vermont où l'on boit, à la russe, de la vodka et du thé. Tous ces êtres fragiles aiment mal et se font mal à aimer qui ils ne devraient pas aimer. Durant quelques instants magiques, les personnages, éclairés à la bougie à la suite d'une panne d'électricité, semblent brusquement, illuminés de l'intérieur, nous révéler leur vérité, leurs frustrations, leurs blessures à jamais inguérissables. Evidemment, comme toujours chez Tchekhov, chacun croit en un avenir meilleur... « Tu iras bientôt à New York, dit Stephanie à Lane, tu prendras un nouveau départ... » Mais on change si peu et si mal. On devine bien que ces fragiles silhouettes ne trouveront jamais le repos et fuiront toujours devant l'amorce de tout sentiment vrai...Le premier film grave de Woody Allen, Intérieurs, était dur. September est mieux encore, puisque cruel. Dans les années 1980, la litote était devenue l'arme absolue du cinéaste. Son talent s'était aiguisé avec le temps." Pierre Murat, Télérama
"Une sonate d'automne ? On pourrait y songer, bien sûr, connaissant l'admiration que Woody Allen voue à Ingmar Bergman. Mais, ici, c'est son autre idole qui l'inspire : Tchekhov. Comme arrachée au temps, la villa de Lane ressemble à ces datchas mélancoliques où jadis de nobles Russes babillaient en français, la langue culturelle par excellence. On balbutie également quelques mots de français chez ces intellectuels du Vermont où l'on boit, à la russe, de la vodka et du thé. Tous ces êtres fragiles aiment mal et se font mal à aimer qui ils ne devraient pas aimer. Durant quelques instants magiques, les personnages, éclairés à la bougie à la suite d'une panne d'électricité, semblent brusquement, illuminés de l'intérieur, nous révéler leur vérité, leurs frustrations, leurs blessures à jamais inguérissables. Evidemment, comme toujours chez Tchekhov, chacun croit en un avenir meilleur... « Tu iras bientôt à New York, dit Stephanie à Lane, tu prendras un nouveau départ... » Mais on change si peu et si mal. On devine bien que ces fragiles silhouettes ne trouveront jamais le repos et fuiront toujours devant l'amorce de tout sentiment vrai...Le premier film grave de Woody Allen, Intérieurs, était dur. September est mieux encore, puisque cruel. Dans les années 1980, la litote était devenue l'arme absolue du cinéaste. Son talent s'était aiguisé avec le temps." Pierre Murat, Télérama
Séances
vendredi 2/09 21:00 - - mardi 6/09 18:30 - - vendredi 9/09 18:30