Le Cinematographe
Le Cinématographe
Le Cinématographe, salle de cinéma à Nantes et Education à l'image

Archives 2001-2011

TERRE SANS PAIN (LES HURDES)


de Luis Buñuel



PROGRAMMATION FÉVRIER 2010

Espagne, 1933, 30 min

TERRE SANS PAIN (LES HURDES)
Documentaire « touristique » sur une des régions les plus arriérées d'Espagne. On n'y entend pas de chanson, on ne connaît pas le pain, les maisons n'ont ni fenêtres, ni cheminée. La malnutrition et l'insalubrité dominent...

« Après ses deux premiers brûlots surréalistes, Buñuel met en scène un nouveau cri de révolte, documentaire cette fois. Ce court métrage sur Las Hurdes, région isolée et misérable d'Espagne, est son film le plus cruel. Buñuel enregistre les rêves de Dali ou l'atroce réalité avec la même précision, le même didactisme, le même incorrigible humour noir. »
Olivier Père, Les Inrockuptibles

LOS OLVIDADOS

de Luis Buñuel
Mexique, 1950, 1h25, VOSTF

Avec Alfonso Mejia, Estela Inda, Roberto Cobo

TERRE SANS PAIN (LES HURDES)
Evadé d'un centre de redressement, el Jaïbo, jeune Mexicain laissé à lui-même, prend la tête d'une bande de délinquants de Mexico...

« Un des rares films célèbres de la (fructueuse) période mexicaine de Luis Buñuel. Inspiré vaguement du néoréaliste Sciuscia de Vittorio De Sica, Los Olvidados provoqua un tollé au Mexique et ailleurs. Jamais on n'avait vu un œuvre aussi crue et cruelle sur la jeunesse délinquante et misérable des bas-fonds (de Mexico). Accusé de noircir le tableau, Buñuel, qui avait tourné ce film à la suite d'une commande de son producteur Oscar Dancigers (la plupart de ses films mexicains étaient des commandes), répondait qu'il s'était livré au préalable à une enquête approfondie. D'autre part, le cinéaste voulait décoller du pur réalisme, mais pour plusieurs raisons il dut opter pour la sobriété dans un contexte moral certes très excessif. Dommage. Pour une scène de rêve, le cinéaste raconte qu'il aurait désiré que la foudre tombe sur un morceau de viande ou qu'il pleuve dans une pièce. Quand les deux personnages principaux passent devant un immeuble en construction au fond d'un terrain vague, il voulait qu'on aperçoive un orchestre symphonique de cent musiciens perché sur les échafaudages. A un autre moment, on devait voir la mère d'un de ces pauvres délinquants repousser « un chapeau haut de forme magnifique ». Le cinéaste voulait insérer ces éléments irrationnels dans le corps du film comme des flashs subliminaux : « On aurait entrevu ces détails comme dans un battement de paupières et seul un spectateur sur cent les aurait remarqués. » Il ne put le faire. De toute façon, l'écrivain Octavio Paz lui-même considérait que c'était déjà « plus qu'un film réaliste. Le songe, le désir, le hasard, la portion nocturne de la vie retrouvent la place qui leur est due ». Une œuvre « implacable comme la marche silencieuse de la lave », disait-il. »
Vincent Ostria, Les Inrockuptibles



SEANCES

Mercredi 27 janvier à 18h30
Samedi 30 janvier à 19h
Lundi 1er février 20h30

SAMEDI 30 JANVIER 2010 • 19:00 • SÉANCE PRÉSENTÉE PAR EMMANUEL LARRAZ, UNIVERSITÉ DE BOURGOGNE