PROGRAMMATION AVRIL 2004
USA / 1967 / 1h24 / NB / VOSTF / documentaire
Avec Patrick de Bardine, Sylviane Rozenberg, Gérard Szymanski,
Monique Hoa, Gabrielle Fontan, Zhang Chunhua
Avec Patrick de Bardine, Sylviane Rozenberg, Gérard Szymanski,
Monique Hoa, Gabrielle Fontan, Zhang Chunhua
Interdit par la censure américaine de 1967 à 1991, Titicut Follies, le premier film de Frederick Wiseman, montre sans détours l’effroyable quotidien vécu par les détenus de l’hôpital psychiatrique de Bridgewater, dans le Massachussets.
"Strike up the Band!" chante l’animateur lors d’un spectacle de variété organisé par le personnel avec les malades. Ce sont les premières paroles du film, les dernières tolérables aussi avant que ne commence "la visite" de l’institution pénitentiaire. A chaque pas, on se rapproche des détenus pour s’éloigner des gardes et des médecins. A chaque rencontre, on découvre l’insoutenable réalité de l’enfermement. Bridgewater vu au rythme d’une visite, sans encombre et sans questions. On dirait même que l’établissement, pour l’occasion, s’est mis à nu, délivre ses secrets. Bâtiments vétustes et conditions d’hygiène inhumaines. Ici, à défaut de soins, on administre des calmants. Un vieil homme vient de mourir. On le reconnaît. C’est lui que les gardes ont nourri à l’entonnoir... Dans une autre pièce, un groupe d’hommes fixe la caméra. Les gardes les ont déshabillés. Ils vont être fouillés et humiliés. Bridgewater devient un labyrinthe. On s’égare dans les couloirs, on confond les escaliers, on cherche une porte. On veut sortir.
Lorsque le film est présenté en 1967, l’état du Massachussets est indigné, non contre la réalité à Bridgewater mais contre Wiseman. On l’accuse d’avoir manqué d’éthique, d’avoir diffamé le personnel et les médecins. Ces derniers porteront d’ailleurs plainte. On l’accuse aussi de pornographie : des malades auraient été filmés nus sans avoir donné leur consentement. Wiseman va se débattre en justice, invoquant le Premier Amendement de la Constitution garantissant la liberté de l’information. Hélas, les autorités sont contre lui. Il a montré ce que certains, trop vite, lui ont permis de voir. A l’issue du procès, le film est censuré. Seuls les milieux juridiques et médicaux auront le droit de le visionner.
Il faut attendre 1991 avant que Titicut Follies ne soit à nouveau autorisé pour tous les publics. "C’est le temps qui a légitimé mon film..." commente aujourd’hui Wiseman.
"Strike up the Band!" chante l’animateur lors d’un spectacle de variété organisé par le personnel avec les malades. Ce sont les premières paroles du film, les dernières tolérables aussi avant que ne commence "la visite" de l’institution pénitentiaire. A chaque pas, on se rapproche des détenus pour s’éloigner des gardes et des médecins. A chaque rencontre, on découvre l’insoutenable réalité de l’enfermement. Bridgewater vu au rythme d’une visite, sans encombre et sans questions. On dirait même que l’établissement, pour l’occasion, s’est mis à nu, délivre ses secrets. Bâtiments vétustes et conditions d’hygiène inhumaines. Ici, à défaut de soins, on administre des calmants. Un vieil homme vient de mourir. On le reconnaît. C’est lui que les gardes ont nourri à l’entonnoir... Dans une autre pièce, un groupe d’hommes fixe la caméra. Les gardes les ont déshabillés. Ils vont être fouillés et humiliés. Bridgewater devient un labyrinthe. On s’égare dans les couloirs, on confond les escaliers, on cherche une porte. On veut sortir.
Lorsque le film est présenté en 1967, l’état du Massachussets est indigné, non contre la réalité à Bridgewater mais contre Wiseman. On l’accuse d’avoir manqué d’éthique, d’avoir diffamé le personnel et les médecins. Ces derniers porteront d’ailleurs plainte. On l’accuse aussi de pornographie : des malades auraient été filmés nus sans avoir donné leur consentement. Wiseman va se débattre en justice, invoquant le Premier Amendement de la Constitution garantissant la liberté de l’information. Hélas, les autorités sont contre lui. Il a montré ce que certains, trop vite, lui ont permis de voir. A l’issue du procès, le film est censuré. Seuls les milieux juridiques et médicaux auront le droit de le visionner.
Il faut attendre 1991 avant que Titicut Follies ne soit à nouveau autorisé pour tous les publics. "C’est le temps qui a légitimé mon film..." commente aujourd’hui Wiseman.
SEANCE
Mardi 20 avril à 20h30