PROGRAMMATION MARS 2008
France, 1928, 17 min, muet
Avec Luis Buñuel, Pierre Batcheff, Simone Mareuil, Salvador Dali
Avec Luis Buñuel, Pierre Batcheff, Simone Mareuil, Salvador Dali
Succession d'images hallucinées pour un célèbre chef d'œuvre du cinéma surréaliste : un oeil tranché au rasoir, une main prise dans une porte, un amoureux transi traînant son passé, un individu enfermé avec son double, des pianos remplis d'ânes morts, des potirons ou encore deux amants dévorés sur une plage par des insectes... Le premier film de Buñuel en collaboration avec Salvador Dalí, est le manifeste d'une génération tenaillée entre l'espoir du beau et le désespoir du réel.
«Si la vie n'était pas un songe, comment expliquer qu'elle vire si souvent au cauchemar ? C'est la question que se pose une majorité d'artistes égarés au sortir de 14-18, la première boucherie humaine à échelle planétaire. En réaction à ce fondamentalisme nihiliste d'une civilisation (occidentale) capable de remplir des fossés de millions de cadavres, se dresse un autre fondamentalisme, esthétique celui-là, le surréalisme. Un nihilisme qui affirme que "la beauté sera convulsive ou ne sera pas" (Breton). La guerre a gagné la matrice même du beau, désormais convulsif. Dernière illusion avant liquidation, on croit encore en la modernité. L'art est mort, affirmait dada ? En voici le manifeste. Buñuel et Dalí, esthètes révoltés qui se sont rencontrés à la Residencia de estudiantes, à Madrid, sont fascinés par les capacités hypnotiques du cinéma. Ils trouvent dans ce support un moyen idéal pour traduire un dégoût profond pour cette civilisation (occidentale) affamée de catastrophes. Avec l'argent de sa mère, convaincu que "les idées traditionnelles sur l'art appliquées à l'industrie sont monstrueuses", Buñuel réalise avec Dalí ce pamphlet prémonitoire. Voici des images qui jaillissent d'un électrochoc. Deux cadavres d'âne en putréfaction sur deux pianos. Un œil tranché. Des fourmis. L'art est mort : grouillez, vermines. Le Paradis ne sera jamais de ce monde. Avance, pauvre bourrique : les fleurs finissent bien par pousser sur les cadavres. Et les périls ne cesseront de monter en ces années qui ne cesseront plus d'être désespérément folles. »
Luc Arbona, les Inrockuptibles
« La première séquence d’ « Un chien andalou » est l’une des plus célèbres du septième art : un homme (Buñuel en personne) aiguise son rasoir sur un balcon. Un nuage vient couper la lune en deux et, soudain, l’œil d’une femme est tranché par le rasoir… chef d’œuvre du cinéma surrélaiste, ce premier film de Buñuel, écrit et réalisé avec Salvador Dali, cherche littéralement à dessiller les yeux du spectateur pour qu’il puisse distinguer ce qu’il ignorait ou refusait de voir. Tentative onirique de représenter la solitide du désir sexuel, le film s’interdit toute règle rationnelle et temporelle. Intitulé, à l’origine, Interdit de se pencher au-dedans, le film exprime la volonté, omniprésente dans l’œuvre de Buñuel, de subvertir le réel. »
Xavier Lardoux, Télérama
«Si la vie n'était pas un songe, comment expliquer qu'elle vire si souvent au cauchemar ? C'est la question que se pose une majorité d'artistes égarés au sortir de 14-18, la première boucherie humaine à échelle planétaire. En réaction à ce fondamentalisme nihiliste d'une civilisation (occidentale) capable de remplir des fossés de millions de cadavres, se dresse un autre fondamentalisme, esthétique celui-là, le surréalisme. Un nihilisme qui affirme que "la beauté sera convulsive ou ne sera pas" (Breton). La guerre a gagné la matrice même du beau, désormais convulsif. Dernière illusion avant liquidation, on croit encore en la modernité. L'art est mort, affirmait dada ? En voici le manifeste. Buñuel et Dalí, esthètes révoltés qui se sont rencontrés à la Residencia de estudiantes, à Madrid, sont fascinés par les capacités hypnotiques du cinéma. Ils trouvent dans ce support un moyen idéal pour traduire un dégoût profond pour cette civilisation (occidentale) affamée de catastrophes. Avec l'argent de sa mère, convaincu que "les idées traditionnelles sur l'art appliquées à l'industrie sont monstrueuses", Buñuel réalise avec Dalí ce pamphlet prémonitoire. Voici des images qui jaillissent d'un électrochoc. Deux cadavres d'âne en putréfaction sur deux pianos. Un œil tranché. Des fourmis. L'art est mort : grouillez, vermines. Le Paradis ne sera jamais de ce monde. Avance, pauvre bourrique : les fleurs finissent bien par pousser sur les cadavres. Et les périls ne cesseront de monter en ces années qui ne cesseront plus d'être désespérément folles. »
Luc Arbona, les Inrockuptibles
« La première séquence d’ « Un chien andalou » est l’une des plus célèbres du septième art : un homme (Buñuel en personne) aiguise son rasoir sur un balcon. Un nuage vient couper la lune en deux et, soudain, l’œil d’une femme est tranché par le rasoir… chef d’œuvre du cinéma surrélaiste, ce premier film de Buñuel, écrit et réalisé avec Salvador Dali, cherche littéralement à dessiller les yeux du spectateur pour qu’il puisse distinguer ce qu’il ignorait ou refusait de voir. Tentative onirique de représenter la solitide du désir sexuel, le film s’interdit toute règle rationnelle et temporelle. Intitulé, à l’origine, Interdit de se pencher au-dedans, le film exprime la volonté, omniprésente dans l’œuvre de Buñuel, de subvertir le réel. »
Xavier Lardoux, Télérama
SEANCES
Jeudi 27 mars à 21h
Samedi 29 mars à 21h
FILM DIFFUSÉ AVEC LA COQUILLE ET LE CLERGYMAN
Samedi 29 mars à 21h
FILM DIFFUSÉ AVEC LA COQUILLE ET LE CLERGYMAN